L’accablant rapport du Vérificateur général rendu public en juin dernier s’est –il lui aussi égaré dans les labyrinthes de l’administration de la justice ? On est tenté de le croire, rien qu’en voyant ceux qui sont épinglés continuer de se la couler douce. Pendant, qu’au même moment, on a parfois l’impression que c’est le Vérificateur général Sidi Sosso Diarra, lui-même, qui se trouve en danger.
En effet, selon son dernier rapport publié il y a deux mois, plus de 102 milliards de nos francs ont été passés à la pelle et au râteau dans plusieurs structures de l’administration publique. Ont été ainsi cités : l’Office du Niger, l’Inps, le ministère de l’Education nationale, le ministère des Mines et de l’énergie, la Daf du ministère des Mines et de l’énergie, la Daf du nministère de la Culture, le ministère de la Santé, la Douane, les hôpitaux de Kati et du Point G, la Pharmacie populaire du Mali…Les griefs de Sidi Sosso Diarra à l’encontre de ces structures se résument à la fraude et la mauvaise gestion.
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Institué pour traquer les auteurs de gabegie, de voleurs de deniers publics, le Bureau du Vérificateur général est-il aujourd’hui sous haute surveillance pour avoir accablé certains qui se sont toujours considérés comme’’ intouchables’’. Pour les mauvaises langues, Sidi Sosso Diarra ne dort plus que d’un œil du fait qu’il a touché des’’ intouchables’’.
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Si ce paradoxe, qui devrait interpeller le ministre de la Justice et le président de la République se confirme, cela veut dire que la corruption a de beaux jours devant elle. C’est vrai que l’impunité a quelque peu droit de cité dans notre pays, mais ce serait inacceptable de voir encore les auteurs de fraudes, de surfacturations et de mauvaise gestion se la couler douce allant jusqu’à mettre en danger celui qui les a mis à nu.
rnAlhassane H. Maïga “