Rapport annuel 2015 du vérificateur Général : ‘’La publication des rapports individuels permettra de fermer la bouche de certains ‘’ dixit en substance le Végal

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Une semaine après la remise officielle du rapport 2015 au président de république, le vérificateur général a tenu le 18 Octobre dernier, à son siège, une conférence de presse précédée  par un atelier de formation d’exploitation du rapport 2015. Cette rencontre avec les medias animée par le patron du Bureau du Vérificateur Général Amadou Ousmane TOURE  a  également vu la présence des partenaires notamment le représentant de l’ambassade de Canada.

Chaque année, le vérificateur général élabore un rapport de vérification et de contrôle des organismes de l’Etat ou bénéficiant le financement de l’Etat. Ce rapport fait la synthèse des observations, analyses, critiques, suggestions et recommandations formulées par le vérificateur général. Plusieurs types vérifications sont faites notamment : la vérification financière, celle de la conformité, irrégularités financières, fraude, mauvaise gestion et le contrôle interne.

Partant de ceux-ci, ce dernier rapport révèle, une fois de plus,  des nombreux manquements dans la gestion des services et organismes publics tant au niveau du contrôle interne qu’a celui des opérations de dépenses et des recettes. Au total 23 sur les 500 structures publiques, comprenant une institution de la République, des services de l’Administration centrale y compris des directions des finances et du matériel, des autorités administratives indépendantes, des organismes personnalisés et des sociétés à participation étatique, ont été vérifiées.  Selon le rapport : «  sur les 16 vérifications financières et de conformités effectuées en 2015, le montant total des irrégularités financières s’élève à 70,10 milliards de FCFA dont 32,67 milliards au titre de la fraude et 37,43 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion ».

Ces irrégularités ont été constatées dans les domaines de l’importation de produits pétroliers, des conventions minières, d’assistance aéroportuaire, de patrimoine immobilier de l’Etat, des dépenses électorales. Elles concernent également les directions des finances et du matériel.

Rien que pour bureau des produits pétroliers de la direction générale des douanes, l’Etat a subi une perte de 58,07 milliards de FCFA en grande partie à cause des dissimulations frauduleuses des importations par les opérateurs pétroliers. Il en ressort aussi que ces manquements sont relatifs à la non-production de rapports fiables sur les statistiques pétrolières, à l’exercice irrégulier de la profession de commissionnaire en douane et à des contrôles défaillants lors des opérations de transit ainsi que la non-application des sanctions.
S’agissant des conventions minières, il est le second secteur qui a infligé plus de perte a l’Etat soit 1,61 milliards de FCFA. Cela est dû a la violation des conventions et le versement directe des recettes dans les comptes offshores au lieu de les transiter par la BCEAO. La vérification a concernée la direction nationale de la géologie et des mines, les mines d’or de Morila, de Sadiola, de Yatela, et de Kalana. Par ailleurs, les dépenses électorales et les directions des finances et du matériel ont occasionnés respectivement un manque a gagné de 836,96 millions de FCFA et de plus 48 millions.

A rappeler que le vérificateur général du Mali est une autorité administrative indépendante de contrôle externe. Il a été créé par la loi n°03-030 du 25 août 2003. Il a pour missions entre autres d’effectuer un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics et des programmes et projets de développement, de contrôler la régularité et sincérité des recettes et dépenses effectues par les institutions de la république, les administrations civiles et militaires de l’Etat , les collectivités territoriales, les établissement public. Son rôle est donc administratif et non judiciaire. Cette fonction revient à la justice notamment au procureur. La balle est désormais dans le camp de la justice pour recouvrer les manquements voire sanctionner les auteurs de ces délits.

Lors des échanges, M. Touré dit qu’il souhaite la publication sur internet du rapport individuel qui détaille de façon précise les auteurs des mauvaises gestions, de détournements et autres délits et infractions à la loi pénale. Ce qui permettra selon lui, de fermer la bouche à de nombreux contestataires des rapports de vérification. Sur les 500 structures relevant du service public devant être vérifiées, seules 23 l’ont été sur lesquelles les 70 milliards sont décelés.  Pour lui, deux rapports sont établis à l’issue d’une mission de vérification, un annuel peu fourni en informations et le second individuel qui contient l’essentiel des informations. Il dit travailler pour sa publication avec son équipe.

Moussa CAMARA

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6 COMMENTAIRES

  1. C’est vraiment une grande épine dans le pied des Maliens. Les pouvoirs du Vérificateur auraient dû être étendus. C’est dommage que le Vérificateur n’ait pas un pouvoir coercitif pour alpaguer directement ces salopards financiers. Cependant, la cumulation et l’élargissement de ses pouvoirs lui permettront de poursuivre les criminels , d’autant plus que jusqu’à ce jour, les publications des rapports n’ont fait suite à des interpellations, donc, n’ont conduit personne en prison. Le Végal devra désormais déposer les dossiers directement chez le Procureur qui dès réception, engagera les poursuites. Les différentes étapes sur le traitement des dossiers devra être portée à la connaissance du public. Ainsi, le Président mentira moins sur les juges. Le plus extraordinaire, c’est lorsque l’incapable et insouciant Président, garde les dossiers sous le coude, et accuse la justice de lenteur dans le traitement de 200 dossiers environ, sur des crimes économiques, qu’il lui aurait confié. Le démenti n’a pas tardé, le Procureur a presque humilié l’incomparable Président, en balayant d’un revers de la main ses propos sur cette transmission de dossiers à la justice. Le Président n’a jamais rien transmis à la justice. IBK connait la procédure. S’il avait donné lesdits dossiers, ce n’est pas à lui directement qu’il incombe de préparer le courrier et les formalités avant leur transmission. IBK sait également le parcours que prendront les dossiers avant d’atterrir sur le bureau du Procureur. Et pourtant, ce ne sont pas les affaires qui manquent; les détournements de deniers publics, les surfacturations, les livraisons fictives de matériels de bureaux, l’engrais frelaté, les tracteurs, l’avion et l’équipement de l’armée, sont autant de crimes contre lesquels IBK a refusé de sévir. Les auteurs, les complices et les mis en cause sont exclusivement ses parents et ses proches. A ce dossier, il faut ajouter d’autres affaires révélées par le Vérificateur. Cette fois, les activistes sont là, ils ont une capacité de mobilisation dépassant de loin celle des partis politiques. Les dossiers ne seront plus gardés sous le coude. Ils doivent être déposés entre les mains du Procureur afin que les auteurs de crime économique soient poursuivit. Il faudra que les juges aussi comprennent une fois pour toute, que les choses ont changé. Les juges s’amuseraient moins à tronquer les jugements contre des espèces sonnantes et trébuchantes. La raison des récentes marches des habitants de Nioro est un témoignage accablant contre la justice. Que les personnes impliquées dans les dossiers du dernier rapport du Végal soient immédiatement mis sous les verrous. Le risque à prendre est énorme pour un Président en baisse constante de popularité. Il se trouve que la presque totalité des bailleurs du Parti sont impliqués dans différentes affaires de corruption. Leur interpellation pourra affecter sérieusement le RPM déjà presque certain, que les prochaines élections ne seraient pas comme les Premières qui nous ont amené ce Président corrompu, laxiste et sans ambition, devenu à moins de quatre ans le lieu géométrique à toutes les récriminations et les maux de la société Malienne. Jamais, plus jamais les Maliens ne voteront pour ce connard.

  2. Sauf que le problème n’est pas que les gens parlent ou pas. Le problème est qu’une structure coûte de centaine de millions, rien que pour son fonctionnement et les émoluments de son personnel grassement payés aux frais du contribuable, pour nous dire que la corruption nous coûte des milliards par an que nous fait perdre des opportunités énormes sans que rien ne se passe comme acte concret.
    Aucune poursuite, aucune condamnation, même pas un rappel à l’ordre de la part de ceux et celles qui se sont rendus coupables de ces forfaiture.
    Alors, on devrait faire l’audit de l’utilité d’une telle structure budgétivore tant que les sanctions ne devraient pas suivre.

  3. Tu as intérêt à prendre connaissance des textes qui organisent le travail du VG au lieu de dire des bêtises.

  4. Un haut cadre payé avec une fortune pour écrire que la corruption sévit au Mali et que cela coûte des milliards.
    Il aurait pu écrire que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest et que cela se répète tous les jours.
    Il faudrait peut être rappeler à ce vérificateur que le langage ordurier, comme son nom l’indique, se parle autour et au milieu des ordures. Certes, notre image n’est pas brillante mais essayons de garder une certaine dignité.
    Cependant, sauf pour son respect, le vérificateur lui même peut fermer sa bouche et allumer du feu avec son rapport bidon.
    A quoi sert un rapport sur des détournements qui ne prévoit aucune sanction, aucun remède ?
    C’est exactement comme un médecin qu’on appel au secours, vient, puis confirme que effectivement le malade est bien malade puis s’en va.
    Une aberration.

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