Après le président de la République, le Vérificateur général a présenté son rapport annuel 2015 à la presse. Pour la première fois, la traditionnelle conférence de presse a été précédée par un atelier sur l’exploitation, par la presse, des rapports de vérification. C’était, ce mercredi, dans les locaux du BVG à l’ACI-2000.
-Maliweb.net- Au total, 23 structures dont la Cour Constitutionnelle; les Directions des Finances et du Matériel des ministères de l’Administration territoriale, de la Santé, de la Solidarité; des Autorités Administratives Indépendantes; des organismes personnalisés et des sociétés à participation étatique notamment Morila SA, Semos SA, Yatela SA, ont été vérifiées. Cette année, l’une des particularités du rapport annuel est le choix rédactionnel simple. Selon Ousmane Amadou Touré, le «langage extrêmement allégé» permettra au citoyen de comprendre et d’exploiter le document. Aussi, des graphiques sont insérés pour «les meilleures appréciations possibles sur l’amplitude et l’ampleur de la corruption et de la mauvaise gestion».
Ainsi, le rapport montre qu’entre 2012 et 2014, le Bureau des Produits Pétroliers a perdu plus de 56 milliards FCFA à cause de la fraude et de la mauvaise gestion. Aussi, le document révèle, comment le Directeur Général des Douanes a accordé «sans base juridique» à la Société Anonyme Energie du Mali (EDM-SA) une exonération des droits et taxes sur les produits pétroliers. Cet acte a entraîné des pertes de recettes estimées à 11,68 milliards FCFA. Aussi, la Direction générale des douanes a autorisé des opérations de commissionnaires en douane dont les agréments ne sont pas valides.
Dans le secteur minier, ça sent la magouille en plein nez. Plus 6 milliards de pertes financières constatées par le Bureau du vérificateur général. Le principal responsable de ce gâchis est la Direction nationale de la Géologie et des Mines (GNGM). Ainsi le rapport 2015 souligne que la DNGM a accordé des titres miniers à des opérateurs n’ayant pas fourni les documents requis. Aussi, souligne le rapport, le directeur National de la Géologie et des Mines n’a pas appliqué les mesures et les sanctions prévues pour la non-fourniture de rapport annuel d’activités.
Selon Ousmane Amadou Touré, lui et son équipe ont fait leur travail, le reste appartient à la justice notamment au procureur de la République qui doit engager les poursuites. Mais, sur ce point, le Vérificateur ne se fait pas d’illusions. Lui, qui s’est vu dire, plus d’une fois, lors des vérifications: «faites votre rapport, je m’occupe de la justice».
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net