Rapport 2010 du Vérificateur :- 34,8 milliards de manque à gagner- Le CENOU, le CSA, l’OPAM, l’IER concernés

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13 millions, rien que pour la réparation d’un véhicule ! Ceci n’est pourtant que la partie visible de l’iceberg. Le rapport 2010 du VEGAL révèle un trou de 34,8 milliards de nos francs.

Le Bureau du Vérificateur Général du Mali vient de publier son rapport 2010. Après 8 mois de « fouilles archéologico-financières », les « cherches-leurres » du Vérificateur sont tombés à leur corps défendant sur un os : 34,8 milliards de manque à gagner. Dans ce rapport 2010, Sidi Sosso Diarra et non moins vérificateur sortant a fouillé les tiroirs-caisses des structures comme l’Education, la Santé, le Développement social, la Sécurité alimentaire….

Le document qui vient d’être mis au goût du jour est la preuve par l’épreuve du vol et du détournement du dénier public.

Avant de faire ses cartons, Sidi Sosso Diarra rappelle les voleurs de la République : « le climat de sérénité et de recherche de qualité, qui prévaut au sein du BVG, l’aide à entretenir une bonne collaboration avec les entités vérifiées. Celles-ci, en général, font preuve d’une adhésion réelle tant aux objectifs qu’aux méthodes de travail du BVG ». Avant de poursuivre : « pendant l’exercice 2010, les vérifications se sont déroulées dans la sérénité et la courtoisie. Les taux de mise en œuvre des recommandations, malgré les disparités, en attestent la pertinence, et surtout le degré élevé de leur acceptation par les structures de l’Etat ».

Dans le rapport 2010, le secteur de l’éducation et le développement rural sont au cœur des vérifications.

Concernant le Centre National des Œuvres Universitaires (CENOU), les vérificateurs ont constaté que la gestion des bourses et les allocations ne sont pas encadrées par des procédures formalisées. Cette situation a donné lieu à un manque à gagner total de 7,42 milliards FCFA. Toute chose qui atteste que les responsables du CENOU sont au centre de la mauvaise gestion qu’on murmure depuis un certains temps.

Sur le plan de la Santé, les limiers de Sidi Sosso Diarra ont décelé du côté de l’IOTA qu’il n’y a pas une bonne maîtrise des activités. La gestion financière de la structure est en proie à des irrégularités et non des moindres. Conséquence : 93,44 millions de FCFA (dont 45,54 millions liés à la fraude) manquent à l’appel de la caisse.

Au niveau du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), le vent tourne dans le mauvais sens. Le Mali, à travers la structure a bénéficié du Gouvernement japonais, un financement de 2,25 milliards de FCFA. Les dépenses effectuées sur ce fonds par le CSA n’ont pas été conformes à la réglementation des marchés publics selon le bureau du vérificateur général. Cela a occasionné une perte sèche de 1,72 milliard de FCFA.

Au cours de ses opérations d’achat, de stockage et de vente de céréales, l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM) a enregistré des pertes de 5,63 milliards de FCFA, dues essentiellement au non-respect des clauses des marchés et à la mauvaise gestion.

Par ailleurs, l’accessibilité et la disponibilité des céréales n’ont pas été effectives sur l’étendue du territoire national.

Les Directions Administratives et Financières de l’Etat ont été sillonnés par les agents du bureau du vérificateur général. Le constat est amer. Et pour preuve, dans l’exécution budgétaire et la comptabilisation des opérations des ambassades vérifiées, les enquêteurs ont découvert des irrégularités concernant plus d’un milliard de nos francs.

Il s’agit du dépassement de crédit pour 3,8 milliards de FCFA, le non-reversement des crédits non consommés pour 1,49 milliard de FCFA, l’absence de prise en charge par la Paierie Générale du Trésor de 3,31 milliards de FCFA de dépenses effectuées par les ambassades en dépassement de leurs crédits.

Le ministère de la jeunesse et des sports est pointé du doigt par le vérificateur général. Quelques 399,72 millions ont été dépensés par la DAF. Sans justificatif. Pire, le cumul des fonctions (commande, achat, réception, comptabilisation, mandatement) au sein des Directions des Finances et du Matériel pose de sérieux problèmes de régularité et de sincérité des opérations.

Les vérificateurs après avoir fait un tour au niveau de l’Unité de Gestion du Projet d’Aménagement du Périmètre Irrigué de Manincoura (PAPIM) ont constaté plusieurs irrégularités dans la finance. Cette unité a commis plusieurs gaffes comme l’émission de chèques injustifiées, des cas de substitution du personnel aux fournisseurs, des paiements à des fournisseurs fictifs. Le montant total de ces irrégularités s’élève à 838,93 millions de FCFA. Et comble du vol du dénier public, les agents déterrent une facture de 13 millions. Rien que pour la réparation d’un véhicule en 2009.

En ce qui concerne le développement rural et l’environnement, les agents du BGV constatent certaines irrégularités. Ainsi au niveau de la gestion financière de l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali (ANGESEM), les irrégularités financières se sont élevées à 49,07 millions de FCFA, résultant du non reversement des recettes et la non-justification des dépenses.

Quant à l’Institut d’Economie Rurale (IER), il ne respecte pas toujours les dispositions de son manuel de procédures relatives à la mise en concurrence pour les dépenses hors marché. Il a effectué des dépenses irrégulières à hauteur de 71,71 millions de FCFA.

La Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) a élaboré des Schémas Directeurs d’Approvisionnement et mis en place des Marchés Ruraux de Bois. Toutefois, divers dysfonctionnements empêchent la protection efficace des forêts et des massifs villageois qui sont victimes d’exploitations frauduleuses, de pressions pastorales, de feux de brousse et d’occupations illicites.

Comment ces structures sont arrivées à déguster à la petite cuillère ces 34,8 milliards de nos francs ? Et où sont partis ces sous ?

Des questions auxquels nous donnerons des réponses dans nos prochaines éditions

Baba Ahmed

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