Nos sources sont formelles : le Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra se trouve actuellement à Sélingué pour finaliser son rapport 2010 qu’il présentera avant de quitter son poste. Le document promet de belles surprises. Une certitude : le Végal et ses collaborateurs administrent la preuve, selon laquelle ils ne bénéficient pas de traitements princiers pour rien. Contrairement à une idée, largement, répandue au sein de l’opinion nationale.
Ceux qui s’apprêtaient à sauter du champagne, après la sortie en fanfare du gouvernement contre le rapport 2009 du Bureau du Vérificateur Général devront se faire voir ailleurs. Attendu, avant la fin de son mandat en mars prochain, le nouveau rapport d’enquête du BVG dans son contenu a de bonnes surprises, comme de moins bonnes.
Pour les bonnes, on apprend de sources bien informées que le Bureau du Vérificateur aurait réussi une prouesse, jusque-là, inédite : plusieurs débiteurs se seraient acquittés de leurs dettes. Les remboursements enregistrés, par le BVG, se chiffrent à plusieurs milliards de nos francs.
En attendant, la publication de ce nouveau rapport, tant attendu, le Bureau du Vérificateur peut, encore une fois, être fier de son bilan.
Chargé de veiller « au grain des finances publiques », le BVG dispose de deux leviers, pour réussir sa mission : la prévention et la dissuasion.
Il s’agit, d’une part, de prévenir les détournements du dénier public, devenu un sport national dans notre pays, par l’intensification des missions de contrôle. Et d’autre part, veiller à ce que l’Etat rentre dans ses fonds, illégalement, détournés.
Ce sont ces deux leviers qui ont permis au Bureau du Vérificateur Général de ramener ces milliards dans les caisses du Trésor Public.
Cette manne financière tombe à un moment où, les caisses de l’Etat semblent tourner à vide. Les cours de l’or et du coton sont en chute libre sur le marché mondial. Sans compter la baisse du Dollar par rapport à l’Euro.
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Aux grands maux les grands remèdes
Autant de facteurs qui ont plongé notre économie dans un marasme sans précédent.
Du coup, les montants recouvrés, apparaissent comme un don du ciel.
Selon nos sources, les sommes recouvrées par le Bureau du Vérificateur pourraient représenter dix fois son budget de fonctionnement.
Estimé à 3 milliards de francs CFA par an, le budget du BVG est jugé outrancier par nos concitoyens. Mais la plupart d’entre eux perçoivent mal son importance. Mais aussi, sa nécessité.
« Le Bureau du Vérificateur est là, mais les détournements de fonds publics se poursuivent. Sans discontinuer. A quoi sert-il, si ce n’est que de produire des rapports destinés aux placards », déplore un Administrateur à la retraite.
Pour l’écrasante majorité de nos concitoyens, le rôle du Vérificateur se borne à rédiger des rapports.
Alors que, ajoutent-ils, le « Végal » et ses collaborateurs sont, royalement rétribués. Mais au-delà des supputations, le BVG poursuit sa mission. Sans tambour, ni trompette.
Une certitude, cependant : la délinquance financière a pris un sérieux coup de froid. La politique de prévention, menée par son bureau semble avoir fait ses effets. d’où la colère des voleurs de la république d’une part. Et de l’autre, la décision du gouvernement de faire l’avocat du diable. Coûte que coûte. Et quoiqu’il en coûte.
Dans les structures contrôlées, on observe une prudence de Sioux.
« Il n’y a pas de lutte contre la pauvreté, sans lutte contre la corruption et la délinquance financière », a dit Eva Joly, la juge française qui a instruit l’affaire Elf.
Une assertion, que le BVG a fait, sienne.
Désormais, la seule question qui vaille la peine d’être posée est celle-là : dans quelle sauce, ces milliards de francs CFA recouvrés seraient-ils mangés, si le Bureau du Vérificateur n’existait pas ?
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Jean pierre James
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