Rapport 2009 du Vérificateur général : Accusés, défendez-vous !

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Le rapport 2009 fait une révélation de taille : le record en termes de manque à gagner depuis l’installation du Bureau Vérificateur général. Au bas mot : 112  milliards de Cfa !

Mardi 3 août, le Vérificateur a remis un exemplaire du rapport 2009 au président Amadou Toumani Touré. Un document qui fait la synthèse de 43 rapports relatifs à des missions de vérification effectuées au sein de 40 services publics.

Le présent rapport aurait battu le record en termes de manque à gagner enregistré pour l’État. Au terme de ces vérifications effectuées par le BVG, il a été constaté un manque à gagner légèrement supérieur à celui de 2006 (le dernier record en la matière) qui totalisait 102 milliards de Fcfa.

 Les secteurs vérifiés sont entre autres, le développement rural, les infrastructures, les services d’assiette et de recouvrement, la santé, le développement social et la solidarité, la recherche scientifique, l’emploi, la formation professionnelle, les finances publiques, les élections et la justice. 

Selon Sidi Sosso Diarra, ce sont 39 missions qui ont été effectuées à l’initiative du Bureau du vérificateur général. Tandis que 4 missions ont été initiées suite à des saisines que le bureau a reçues en application de l’article 11 de la loi portant sur sa création.

 "Vingt-deux des structures vérifiées pendant la période 2009 ont fait ressortir des préjudices financiers importants causés à l’État dont certains peuvent être immédiatement réparés", a indiqué le Vérificateur général, avant d’attirer l’attention du chef de l’État sur un problème : certains services, avec l’accord de leur département ministériel de tutelle, n’ont pas cru devoir fournir au BVG les extraits de leurs bases de données nécessaires à l’accomplissement diligent des missions de vérification.  Des milliards de Cfa sont détournés au quotidien et les déficits budgétaires s’augmentent aussi. 

Peut-on toujours récupérer ces milliards ?

La réponse est " non ", au regard du montant faramineux annuellement détourné par les structures publiques du Mali. En effet, face à cette situation économique précaire qui suscite de l’inquiétude, rien ne saurait justifier les malversations financières devenues ”le sport favori’ de certains hauts responsables.

Ces derniers ne pensant qu’à eux-mêmes, entraînent davantage le Mali dans le gouffre profond. A cause de leur comportement, le lot des citoyens malheureux ne fait que grossir. Le chef de l’État a salué le travail remarquable abattu par l’équipe du Vérificateur général, tout en lui réaffirmant son soutien. Amadou Toumani Touré a rappelé l’esprit qui a prévalu à l’installation de cette institution créée à son initiative propre.  En décidant de créer une telle institution dans notre pays, a-t-il expliqué, son objectif n’était pas de lancer une chasse aux sorcières ni de favoriser des règlements de comptes personnels.  

Modibo L. Fofana

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