Le Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, a officiellement remis le Rapport annuel 2009 de son Bureau au chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Ce qui inaugure la série de remise d’exemplaires du Rapport aux plus hautes autorités et aux institutions du Mali. Ce document fait la synthèse des 43 rapports relatifs à des missions de vérification effectuées au sein de 40 services publics. La remise officielle du Rapport 2009 du BVG a eu lieu au cours d’une cérémonie qui s’est tenue dans la salle des banquet du Palais de Koulouba, le mardi 3 août 2010, en présence du Premier ministre, Modibo Sidibé, des membres du gouvernement et de la Présidente de la Cour Suprême, Mme Diallo Kéita Kayentao.
Le Rapport annuel 2009 qui a été remis, le mardi 3 août dernier, au Président de la République par le Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, fait la synthèse de 43 rapports relatifs à des missions de vérification effectuées au sein de 40 Services publics. Il s’agit des secteurs du développement rural, des infrastructures, de l’assiette et recouvrement, de la santé, de la solidarité, de la recherche scientifique, de l’emploi, de la formation professionnelle, des finances publiques, des élections et de la Justice.
Pour abattre cet énorme travail, le vérificateur général a déclaré que trente-neuf missions ont été effectuées à l’initiative même du Bureau du Vérificateur Général et que quatre missions ont été consécutives à des saisines, reçues en application de l’article 11 de la loi instituant le Vérificateur général. Selon ses affirmations, 22 des structures vérifiées pendant la période se sont rendues coupables de préjudices financiers importants causés à l’Etat, dont certains, fort heureusement, peuvent être immédiatement réparés. «De manière générale, nous relevons que la conservation des documents comptables est mal assurée. A ce titre, l’Etat doit prendre des mesures drastiques pour imposer le respect des dispositions légales. En outre, des mesures urgentes doivent être prises pour auditer le système d’information de la chaîne des dépenses publiques, au sein de laquelle nous constatons de nombreuses faiblesses, dues essentiellement aux dysfonctionnements des verrous de sécurité de l’application informatique», a-t-il souligné.
A en croire le Végal, au cours de l’exercice 2009, les relations avec les services vérifiés ont globalement été empreintes de cordialité et de franchise. Cependant, Sidi Sosso Diarra a attiré l’attention du Président de la République sur le fait que certains services, avec l’accord de leurs ministères, n’ont pas cru devoir fournir au BVG les extraits de leurs bases de données, nécessaires à l’accomplissement diligent des missions de vérification.
Le respect strict du principe du contradictoire est devenu, au fil du temps, l’une des valeurs cardinales du Bureau du Vérificateur Général et un pilier incontournable de la qualité de ses travaux. Ainsi sont désormais annexés aux rapports de missions tous les documents ayant contribué à la mise en œuvre de la procédure contradictoire.
«Mes collaborateurs et moi-même constatons avec satisfaction que nos recommandations sont largement mises en œuvre. Le suivi effectué en 2008 fait ressortir à 75% le taux de mise en œuvre des recommandations formulées suite à nos travaux de 2005 et 2006. Alors qu’en 2007, seules 61% des recommandations formulées ont fait l’objet d’un suivi en 2009. A ce sujet, de nombreuses recommandations, en raison de leurs spécificités, nécessitent une longue période pour leur mise en œuvre» a soutenu le Vérificateur Général.
Sidi Sosso Diarra s’est également félicité de la contribution du président ATT, de celle du Gouvernement et de celle du ministère de la Justice dans les actions de recouvrement des manques à gagner et de suivi des recommandations. Cependant, la faible diffusion des résultats maintient les citoyens dans la méconnaissance du chemin parcouru et laisse planer des doutes et des hésitations. Il a donc demandé au Président ATT d’accorder toute son attention à cette situation.
Pour conclure, le Vérificateur Général dira: « Au terme de six ans de pratique, je suis convaincu que le Bureau du Vérificateur Général du Mali a des spécificités qui constituent la trame de sa force, et que le Mali gagnerait à préserver. Ces particularités, en effet, le rendent complémentaire des autres structures de contrôle. L’expérience accumulée milite en faveur de ce constat. Plus que quiconque, je sais que, sans votre appui constant, le Bureau du Vérificateur Général n’aurait pas surmonté toutes les difficultés auxquelles il a été confronté».
Le chef de l’Etat a assuré avoir pris bonne note des suggestions formulées par le Vérificateur dans le présent rapport. A ce propos, il a rappelé au gouvernement et à tous les services et entités que la fourniture des dossiers aux agents du BVG est une obligation. Il s’est, enfin, réjoui que les recommandations formulées par le BVG soient désormais largement mises en œuvre. Le chef de l’Etat a réaffirmé que la lutte contre la corruption ne doit pas, non plus, être un spectacle. «Quand l’honneur d’un homme, d’une famille, est en jeu, il faut être très prudent» a-t-il déclaré.
Après la Présidence de la République, le Vérificateur Général a procédé à la remise officielle du Rapport 2009 de son Bureau au Premier ministre, Modibo Sidibé, hier, mercredi 4 août 2010. Nous reviendrons sur les résultats des missions de vérification du BVG qu’il contient dans nos prochaines éditions.
Pierre Fo’o Medjo