Le bureau du Vérificateur général a diffusé son rapport 2006 la semaine dernière. Ledit rapport a été remis successivement au président de la République, au Premier ministre et au président de l’Assemblée Nationale. A la différence du premier, il a étonné plus d’un, en raison de l’importance de la somme en question, soit 103 milliards de franc CFA. Cette somme faramineuse représente un manque à gagner pour les caisses de l’Etat.
Comment a-t-on osé provoquer un manque à gagner aussi important pour l’Etat? Faut-il comprendre par là que certains partenaires du président de la République ont été déloyaux à son égard? Si oui, doit-il être indifférent à cet état de fait?
DES QUESTIONNEMENTS AU SEIN DE L’OPINION
En tout cas, au sein de l’opinion publique nationale, on se pose beaucoup de questions au sujet de ce rapport qui démontre que la gestion des affaires publiques est quelque peu défaillante. Ainsi, une fois les parts de responsabilité situées par le Végal, que fera le président de la République? Va-t-il sévir contre les délinquants financiers?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’opinion publique nationale a l’attention attirée par ce rapport ; toute chose qui l’incite à croire que les dossiers seront remis à la justice afin qu’elle fasse son travail sans heurt dans l’intérêt de la démocratie, mais aussi de tout le peuple, notamment les contribuables qui, sans être tous riches, consentent des sacrifices pour s’acquitter de leurs obligations vis-à-vis de l’Etat.
UN ABUS DE CONFIANCE
Que d’autres citoyens, de surcroît dans de bonnes conditions et aux frais de l’Etat se permettent de détourner les fonds destinés à réaliser des projets de développement, cela est plus que révoltant.
La décision de mettre l’Etat dans ses droits par rapport à des délinquants financiers ne sera que justice rendue aux contribuables. Aussi, par la même occasion, c’est cela qui donnera au Vérificateur général tout son sens.
Par ailleurs, le président de la République, en mettant le rapport à la disposition de la justice, ne fera que renforcer sa propre crédibilité auprès du peuple qui, à son tour, donnera tout son sens à l’institution du bureau du Vérificateur général.
POUR UNE GESTION PLUS SAINE PENDANT LE SECOND MANDAT
S’il n’opte pas pour cette approche, pendant son second mandat, d’autres responsables du pays n’hésiteront pas de faire la même chose au détriment de l’intérêt collectif. Or, le second mandat du président Amadou Toumani Touré doit lui permettre, comme il est entré, de sortir par la grande porte.
En effet, après tant d’efforts dans plusieurs domaines dont le développement des infrastructures diverses, le désenclavement intérieur et extérieur entre autres, durant son second mandat, le président Amadou Toumani Touré envisage de mettre en oeuvre courant second mandat le Programme de Développement Economique et Social (PDS).
Il s’agira donc, au cours de ce second et dernier mandat, de tout mettre en oeuvre pour améliorer de façon significatives les conditions de vie et de travail des populations, toutes sensibilités confondues.
Accomplir efficacement cette mission délicate et essentielle impose au président de la République qu’il se munisse de garde-fou indispensables à une gestion plus saine des affaires publiques où il n’y aura pas de place au doute et au manque de confiance.
Moussa SOW
NH du 6 juillet 2007
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