Questions à Sada DIARRA et à Amadou TOURE : Entre qui a construit et qui a détruit, qui est patriote ?

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Un de nos lecteurs, tout en réfutant toute idée de polémique, mais égratigné par quelques passages des réactions de l’ex-ministre de la Communication de la Transition et du Pr. Amadou Touré après l’article du Pr. Dialla Konaté sur l’histoire de la LPM et le rapport du Vérificateur général, met les points sur les « i » et s’interroge sur le patriotisme de bien des Maliens.

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Sans vouloir engager une quelconque polémique, permettez que j”apporte ma toute modeste contribution au débat qui a lieu présentement autour de l”article du Pr. Dialla Konaté.

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Cependant, je me dois tout d”abord cette petite mise au point quant aux prétendues indemnités que s”était octroyées l”Assemblée nationale sous la première République.

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En 1964, après les élections législatives, l”Assemblée qui se trouvait composée de toutes les catégories socio-professionelIes avec évidemment des traitements catégoriels (salaire) différents au niveau de la fonction publique a jugé équitable d”uniformiser les salaires de tous les députés. C”est cet ajustement de salaire que l”Assemblée a eu à faire. Dans ce cas précis, il ne s”agit nullement d”indemnités.

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Parlant du conseil d”administration de la Librairie populaire du Mali (LPM) du 22 juin 1961, l”éminent Pr. Touré dit : « Pour la forme, un inventaire et non une évaluation avait auparavant été faite à la demande du même conseil par messieurs Kassé Kéita et Samba Sow ». Ha là, je dis bravo professeur pour les résultats de vos recherches qui ont abouti à faire parler les morts, et cela pour le faire il faut vraiment être un Touré. Et oui mon cher Pr. Touré, M. Kassé Kéita est décédé en 1951, soit dix ans avant cette date.

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Quand messieurs Amadou Touré et Sada Diarra mettent en cause au point de qualifier le patriotisme des responsables de la Première République de légende, je dis que ceci relève purement et simplement de la cécité intellectuelle. Pour cause et entre autres :

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Parti de rien le 22 septembre 1960, après l”éclatement de l”éphémère Fédération du Mali, le gouvernement de la Première République en 8 ans, grâce au franc malien, attribut de souveraineté, a fait asseoir les bases économiques de développement du Mali avec plus de quarante sociétés et entreprises d”Etat, englobant tous les domaines socioéconomiques.

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Malheureusement, toutes ces sociétés ont été bradées après le coup d”Etat militaire de 1968. Pour mémoire, je citerai quelques-unes : qui ne se rappelle pas que le Mali a été le premier pays de la sous-région à avoir une compagnie de transports aériens dont l”équipage est entièrement constitué de nationaux (Maliens, Air Mali) ? Qui ne se rappelle pas que le Mali a été le premier pays de la sous-région à avoir une société commerciale qui livre les denrées de premières nécessités sur toute l”étendue du territoire national au même prix (Somiex) ?

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Il faut noter aussi que dans un souci de réaliser un ravitaillement permanent et de proximité aux populations de Bamako, le gouvernement a initié ce qu”on appelle aujourd”hui « koroboro-boutique ». Ceux-ci se ravitaillaient directement à la Somiex et étaient gérés par le cabinet du ministre de Commerce.

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Qui ne se rappelle pas que le Mali a été le premier pays de la sous-région à avoir une cimenterie (Socima) ? Aujourd”hui malgré les importants gisements de calcaire et de qualité dont dispose le Mali, nous importons du ciment des pays qui eux-mêmes importent la matière première. La Sonarem dont les recherches ont abouti à la découverte de la plupart des gisements d”or en exploitation aujourd”hui dans le pays. La Socoram pour le montage et vulgarisation des radios facilitant ainsi la circulation de l”information. La Sonatam messieurs, entre celui qui a construit et celui qui a détruit qui est patriote ?

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Parlant des avantages outranciers et illégitimes, M. le ministre peut-il en donner un seul exemple. M. le ministre peut-il donner un seul cas sous la Première République où un cadre relevé de ses fonctions, qui non seulement refuse de libérer le bâtiment, c”est-à-dire le logement de fonction à lui temporairement affecté, mais décide de se l”approprier d”autorité, et où il a fallu les forces de l”ordre pour l”y déloger.

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M. Diarra a fait allusion au franc malien, je lui demande tout simplement de se renseigner auprès des cadres maliens qui ont négocié la dévaluation du franc, fort heureusement il y en a qui sont encore en vie, si cette dévaluation est économique ou politique. La réponse sera sans nul doute celle donnée en 1969 au cours d”une conférence des cadres par Louis Nègre, membre de la délégation : « La dévaluation du franc malien n”est pas économique, elle est purement politique car il fallait mettre à genou un Géant et c”est chose faite. Ce Géant c”était Modibo Kéita ». Est-ce là messieurs à votre entendement un acte de patriotisme ?

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Ibrahim G. Maïga

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(association Repères)

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