Le Bureau de Vérificateur Général (BVG) mis en place depuis 2003 par l’ex-président de la République Amadou Toumani Touré, et la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) qui a vu le jour en 2000, viennent de remettre leurs rapports et bulletins 2011 et 2012 au président de la République IBK. De ces deux rapports et bulletins, l’on retiendra que la corruption et la délinquance financière sont devenues endémiques dans notre pays, surtout ces dernières années. Une corruption et une délinquance financière contre lesquelles IBK entend engager une lutte farouche.
En effet, le rapport 2012 du Bureau de Vérificateur Général qui compte 135 pages, dévoile d’énormes défaillances, les vols, les mauvaises gestions de biens publics… «S’agissant du volet des missions de contrôle de la régularité et de la sincérité des dépenses publiques, à l’instar du rapport annuel de 2011, celui de l’année 2012 met en exergue des dysfonctionnements et des irrégularités qui compromettent sérieusement le fonctionnement des structures, services et organismes publics…. Ces mauvaises pratiques, ces déficiences morales et éthiques, ces manques d’engagement et de loyauté ont causé à l’État une perte financière de 49,39 milliards de FCfa, dont 7,57 milliards de FCfa, représentent la fraude et 41,82 milliards de francs CFA la mauvaise gestion», révèle le Vérificateur, Amadou Ousmane Touré, tout en insistant sur la création d’une Cour de comptes.
A titre de rappel, le Bureau du Vérificateur Général est institué par la Loi n°03-030 du 25 août 2003 qui a été abrogé et remplacée par la Loi N°2012-009/du 08 février 2012. C’est une institution de contrôle indépendante, crédible, exemplaire, fortement engagée et déterminée dans la promotion de la bonne gouvernance et des droits humains. Les valeurs qui fondent et soutiennent l’action du Vérificateur Général sont :
l’intégrité, l’objectivité, le professionnalisme..
Pour sa part, la présidente de la CASCA, Mme Konaté Djénéba dite Hady Tall, a remis au président de la République les bulletins 2011-2012 qui comportent la synthèse de 217 rapports issus de 151 vérifications financières, 37 missions conjointes, 12 vérifications de performances et 54 suivis de recommandations. Elle révèle que 49 rapports ont fait l’objet de transmission à la justice dont 32 de l’année 2011 et 17 de l’année 2012.
Précisons que la CASCA a été créée par décret n°590/P-RM du 28 novembre 2000 et sa mission consiste à assister le chef de l’État en vue de prévenir, de détecter et de lutter contre les pratiques de corruption et de délinquance financière et d’exécuter les instructions données dans ce sens.
Tout en remerciant le BVG et la CASCA pour le précieux travail abattu, le président de la République, IBK, a affirmé avec véhémence que la guerre qu’il déclare à la corruption, à toutes les formes de corruption, passe par ces rapports. «Je demanderai incessamment à une personnalité indépendante de procéder à l’audit des structures de contrôle et de faire des propositions pour rendre plus efficace la lutte contre la corruption», a-t-il déclaré.
Ce, avant de se prononcer sur la multiplicité des structures de contrôle dans notre pays. Entre les multiples corps d’Inspecteurs des Départements ministériels, les dispositifs d’Audit interne, le Contrôle général des services publics, le Bureau du Vérificateur général, la Section des Comptes de la Gour Suprême ou la Cour des Comptes exigée par le traité de I’Uemoa, IBK pense qu’il faut rationnaliser et harmoniser ce qui peut l’être.
Seydou Karamoko KONE