Le Bureau du vérificateur général ne restera pas sans réaction à la sortie médiatique du gouvernement contre son rapport 2009. En pleine préparation de son ultime rapport avant la fin de son mandat en avril prochain, le vérificateur général promet de réagir à la mise en cause de sa méthode et de ses chiffres concernant le manque à gagner pour l’Etat à cause de la corruption. Sidi Sosso Diarra annonce « préparer ses répliques point par point ».
« On ne peut pas laisser passer un tel comportement (NDLR : la sortie médiatique du gouvernement) qui vient saper l’honneur d’un travail que je fais pendant 7 ans. On ne peut pas se permettre de porter atteinte à la notoriété d’une telle institution. Je prépare mes répliques et au moment venu vous les saurez », promet le vérificateur général, Sidi Sosso Diarra dans un entretien téléphonique depuis Sélingué où il s’est retranché avec son staff pour mettre la dernière main à son ultime rapport avant son départ en avril prochain. Même s’il n’a voulu rien dire sur les grandes lignes dudit rapport que certains annoncent déjà explosif, le vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, précise que cette « sortie médiatique du gouvernement est loin de l’avoir affecté personnellement et n’impactera pas le travail de son dernier rapport ». d’ailleurs, il dit comprendre l’attitude du gouvernement: « personne n’aime la vérification ! Moi-même je n’aime pas être vérifié ». Sidi Sosso Diarra dit avoir trop de travail à faire présentement, ce qui fait qu’il n’a pas encore le temps de rentrer dans cette polémique enclenchée par le gouvernement. « Au moment venu, je donnerai les répliques point par point ».
Une déclaration de guerre médiatique qui alimentera certainement l’actualité dans les jours à venir. On se rappelle que c’est le gouvernement à travers les ministres de
Cette conférence de presse se tenait au lendemain de la remise officielle du «Rapport sur la mise en œuvre des Recommandations issues du Rapport annuel 2009 du Bureau du vérificateur général» par le Premier ministre, Modibo Sidibé au vérificateur général, Sidi Sosso Diarra. Elle était surtout consécutive au rejet total du rapport 2009 du BVG par les structures contrôlées, notamment les secteurs du développement rural, des Infrastructures, des équipements et transports, des recettes et recouvrement, de la santé et solidarité, de la recherche scientifique, de l’emploi et formation professionnelle, des finances publiques, des élections et de
Ils expliquèrent que dans la compréhension du vérificateur général, Sidi Sosso Diarra cette notion recouvre deux situations : les fraudes c’est-à-dire des montants qui auraient dû être payés mais qui n’ont pu être récupérés à cause, notamment de « vols, usage de faux, détournements », minorations de recettes, non versement de sommes collectées, dépenses sans pièces justificatives, doubles paiements, etc. ; et la mauvaise gestion.(pertes ayant pour cause la non application des pénalités, les dépenses sortant du cadre des activités de l’entité, les surcoûts dus à un manque de suivi des activités, les avances non remboursées, les décaissements provisoires non justifiés par la suite).
Or, dira le ministre de
S’agissant du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Lassine Bouaré, il précisera que sur les 43 rapports produits par le BVG, 10 rapports sont relatifs aux missions de suivi antérieures effectuées par le bureau lui-même. Quant aux rapports dont la suivi de la mise en œuvre des recommandations à été effectuée par les structures de l’Etat, la situation se présente comme suit : sur 167 recommandations, 93 ont été mises en œuvre, soit 56% et 74 non mises en œuvre. Au ministre Bouaré de souligner que la notion « montants recouvrables » recouvre trois situations différentes : les montants à justifier (production de pièces justificatives) ; les montants à recouvrer (remboursement de sommes indument perçues ou des créances à recouvrer) ; les montants dépensés sans base juridique (avantages matériels et/ou financiers sans texte de base).
De l’avis de l’ancien DG de l’INPS, de l’analyse des « montants recouvrables » lors de séances de travail avec les représentants des structures contrôlées, il se dégage les situations suivantes : sur le montant de
Entre la position du gouvernement et les répliques que Sidi Sosso Diarra entend donner dans les jours à venir, il appartiendra aux citoyens d’apprécier et de faire leur religion sur la lutte contre la corruption au Mali.
Abdoulaye Diakité
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