La nouvelle qui était attendue depuis quelques semaines est tombée ce mercredi 30 mars 2011 à la suite de la réception par le président de la République de la commission chargée de désigner le successeur de Sidi Sosso Diarra. Sans vouloir préjuger de l’avenir du bureau du vérificateur général (Végal), les derniers soubresauts et surtout les pièges et d’autres coups bas orchestrés contre l’ancien Végal font craindre le choix d’une personnalité manipulable.
En outre, au moment où l’ancienne équipe gouvernementale (qui a souvent traîné des casseroles) s’apprête à quitter, elle ne se plaindra pas d’une équipe de Végal moribonde.
Cette nouvelle mandature du bureau du végal se situe à un tournant, l’expérience des 7 ans de l’ancien est un acquis, la présidentielle de 2012 en est un autre, toute comme la soif d’indépendance qui a caractérisé l’ancien qui, à un moment, a douté de la volonté politique prônée. En effet, à la suite du tiraillement sous-tendu par une forte tension politique. Le Végal a fait quelques heures en prison.
Ainsi, à un moment, on s’est posé de nombreuses questions sur le concept de Végal dans notre pays. Formule originale importée du Canada par l’actuel locataire de Koulouba, le Végal à la fin de sa mandature a donné l’impression d’échapper aux velléités de contrôle du gouvernement ou en tout cas de certaines autorités. De sorte qu’à un moment, il lui est arrivé de douter de la bonne volonté de son mentor.
Les observateurs, dans cet imbroglio, ont noté toute la solidarité et les ramifications insoupçonnées des tentacules de la corruption. Ainsi, dans une société comme la nôtre, les paramètres à prendre en compte dans la lutte contre la corruption sont autant divers que camouflés. C’est-à-dire qu’il y a tout un préalable à établir d’abord le diagnostic des paramètres avant d’engager quelques actions que ce soit.
Avec toutes les propositions du Végal sortant, il y a de quoi améliorer le cadre opérationnel de l’instrument approprié (Végal) que dispose la République pour combattre l’un de ses fléaux.
Ainsi, la tentation de contrôle est très grande surtout que les projections se font sur des années, le souci étant de se mettre à l’abri de toutes éventualités. Alors, la volonté de manipulation n’est pas forcement des 1ers responsables mais de leurs collaborateurs et autres responsables qui ont souvent du flair pour se protéger. Pourtant rien que la menace du bureau du Végal apporte un certain soulagement à l’économie nationale.
Tout le respect de la stature du bureau du Végal a été construit par la personne de Sidi Sosso Diarra qui a su garder son sens de la République , contrairement à ce qui se pratique couramment dans notre pays. Le Végal a construit son image et rallié toute la République à sa cause. C’est pourquoi, de nos jours, il reste une des personnalités respectées des Maliens. Alors, son successeur a du pain sur la planche, car de sa capacité à se transcender dépendra son succès. Peut-être que sa désignation est calculée, puisque c’est un mandat de 7 ans irrévocables, alors à lui de faire son boulot. Son professionnalisme et sa personnalité seront pour beaucoup dans la réussite de sa mission. Il n’est pas évident de succéder à Sidi Sosso Diarra, c’est pourquoi M. Touré doit y arriver avec comme seul argument la République et comme levier son professionnalisme.
En tout cas, il est plus que attendu, donc il ne s’agit pas pour lui de faire comme le sortant, mais de faire plus que lui dans une ambiance où tout le monde veut être son ami. C’est-à-dire à lui de comprendre que l’Etat malien débourse autant d’argent pour en récupérer au centuple sinon, son bureau n’aura pas de sens alors au travail M. Touré. Attelez-vous à démentir tous ceux qui ont pensé un moment que vous ne serez pas à la hauteur.
Youba KONATE