Modibo SIDIBE : rnOù sont passés les 112,430 milliards FCFA ?

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Les Maliens ont pu suivre les 12 et 13 février 2011, d’abord sur les antennes de l’ORTM, à un honteux exercice auquel s’est livré le gouvernement Modibo Sidibé.
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rnOn n’est, dans un premier temps, tenté de ne pas répondre à cette malencontreuse sortie d’une gouvernance qui n’a plus que quinze (15) petits mois de cabale.
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rnAussi on n’est, dans un second temps, tenté de ne pas répondre à cette malencontreuse sortie, car au-delà de ces conférenciers de circonstance, tout le monde sait d’où vient le coup.
rnFort heureusement, le Docteur Seydou Badian Kouyaté, par une merveilleuse citation, éveille nos consciences : «Quand la patrie est en danger, lorsque l’unité de la patrie est menacée, lorsque les chefs font des erreurs, le silence devient lâcheté».
rnIl s’agissait donc pour le régime du général Amadou Toumani Touré, à quinze (15) mois de fin d’autorité, de tenter de montrer pattes blanches au regard des graves constatations de détournements de fonds publics et autres délinquances financières et économiques contenues dans le rapport 2009 du Bureau du Vérificateur général.
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rnAutant les faits, à eux reprochés, étaient et têtus, autant l’exercice était difficile et périlleux, d’où cette panique affichée par les ministres conférenciers, qui, au fil des échanges, perdirent le fil du débat pour s’embourber dans une ridicule nuance entre deux notions, le «Rapport 2009 du Vérificateur Général» et le «Rapport 2009 du Bureau du Vérificateur général».
rnCette nuance fondamentale est à la base, depuis de longs mois, des relations conflictuelles entre monsieur Sidi Sosso Diarra, Vérificateur général et les plus hautes autorités, qui ont décidé souverainement de la création du Bureau.
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rnConsciemment ou inconsciemment, les plus hautes autorités semblent ignorer que les faits publiés, dans les différents rapports annuels, ont été relevés et consignés par des Vérificateurs aux compétences pourtant avérés et non le Vérificateur général. Malgré tout, après chaque production de rapport, tous les débats, autour desdits documents, sont focalisés sur sa personne.
rnRien n’a été épargné pour affaiblir cet homme, le réduire et le soumettre ; de son inculpation et sa mise sous mandat de dépôt, au déballage de sa vie privée y compris celle de ses proches, épouse et enfants ; même le bulletin médical se rapportant à son état de santé a été publié dans la presse privée.
rnEt pourtant, c’est après de brillantes études d’expertise comptable, que Sidi Sosso Diarra est recruté comme Chef de mission à la Commission bancaire, structure, créée dans le cadre de l’UEMOA, chargée de veiller notamment à l’organisation et au contrôle des banques et établissements financiers dans l’espace de cette organisation communautaire. Par la suite, il se retrouvera au siège de la BCEAO à Dakar où il occupera, jusqu’à sa retraite, le poste de directeur central de la Comptabilité et du Budget.
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rnVoici brièvement, le parcours professionnel de cet homme que les autorités de son pays veulent vilipender comme un vulgaire palefrenier. Rien de surprenant dans un pays où n’importe qui peut être n’importe quoi ; rien de surprenant dans un pays où, des parvenus croient avoir droit de vie et de mort sur les autres.
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rnMais croire que le Vérificateur général est au bout de ses peines, c’est ne pas prendre toute la mesure de la méchanceté qui anime ces gouvernants ; ils lui feront payer de sa témérité dans la mesure où la protection de la loi  lui fera bientôt défaut ; et aveuglés par la rancune, ils ne se contenteront pas seulement de terrasser Monsieur Sidi Sosso Diarra, mais de l’écraser.
rnToutefois, le Vérificateur général  et bientôt le citoyen Sidi Sosso Diarra en liberté ou retenu derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Bamako ou dans un lointain centre pénitencier du nord, importe peu ; encore une fois importe peu. Ce qui, par ailleurs, est loin de grandir le Mali et ses dirigeants actuels.
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rnLe Bureau du Vérificateur général a au moins eu le mérite de montrer que c’est à l’ombrage des pouvoirs publics, présents au cœur de nombreuses transactions économiques, que toutes ces pratiques illicites naissent, se sécurisent et s’épanouissent.
rnCe qui est important, c’est d’avoir déranger tout un système honteusement installé dans la corruption et la délinquance financière et économique ; ce qui est important, c’est d’avoir conduit jusqu’au bout cette juste et noble mission.
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rnAu regard, de l’importance des sommes compromises, soit 112,430 milliards F CFA, et de l’attention que l’opinion porte à certaines structures et fonds spéciaux contrôlés, le Vérificateur général annonçait dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique que :
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rn«Le rapport annuel 2009 fera du bruit»
rnLa conférence de presse organisée, autour dudit rapport par des membres du gouvernement, l’a superbement montré. Il n’y a pas de doute que le gouvernement de Modibo Sidibé restera incompris puisque, car au lieu de porter la contestation sur les faits de détournement et autres malversations, ses représentants choisissent plutôt d’entraîner ce beau monde dans un stérile et ennuyant débat autour d’un mot «manquer à gagner».
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rnEt il est revenu au Contrôleur Général des Services Publics, le rôle peu honorable, d’exposer que le mot qui choque n’existe pas dans les normes de contrôle qu’il s’agit d’ailleurs «d’un terme extra professionnel» ; comme si les normes de contrôle tourne autour d’une nomenclature de mots.

Le Contrôleur Général des Services Publics doit savoir et dommage s’il ne le sait pas, que les normes des rapports obéissent à (7) sept préceptes qui sont : l’exactitude, l’objectivité, la clarté, la concision, la positivité, l’exhaustivité et le rendu dans les délais. C’est tout ; il y a des rôles qu’il faut refuser.
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rnDeux interventions pointilleuses, venant de Hakimi Maïga et Chahana Takiou, ont suffi pour que les animateurs, de cette conférence mal pensée, paniquent.
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rnPour avoir relevé de nombreuses irrégularités dans la gestion des fonds de l’Initiative riz dans son rapport 2009, le Vérificateur général fait aujourd’hui l’objet de cette vive contestation gouvernementale.
rnModibo Sidibé ne doit s’en prendre qu’à lui-même, si l’on sait que lui et son fidèle ami Abou Bakar Traoré, alors ministre chargé des Finances, ont eu à condamner avec vigueur une pratique similaire.
rnL’opinion se rappelle très certainement de ce coup fumant, d’environ 12 milliards F CFA également, réussi par l’ancien ministre des mines Hamed Sow dans l’attribution du marché relatif à la construction de deux stations de pompage à Bamako.
rnA suivre
rnLa Rédaction

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