Le Vérificateur général réplique :« Le manque à gagner n’est pas une invention des illuminés pour embêter les gens »

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La polémique enfle au sujet de la terminologie « manque à gagner.» Le vocable est bien usité par les institutions supérieures, notamment la Cour des comptes  et la Cour de cassation de France, le Bureau du Vérificateur général du Canada, du Québec, l’Office national d’audit de la Grande Bretagne, la Banque mondiale. Le Vérificateur prend ainsi le contre pied du gouvernement accroché à la thèse qu’il ne répond à aucune norme internationale de contrôle.
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rnA la limite, le gouvernement a reproché au Vérificateur général de sortir de son chapeau le terme de « manque à gagner » qui prêterait à équivoque. A suivre son argumentaire, il est loisible de manger et boire à l’intérieur de ce vocable, si l’on tient aux sens donnés par le dictionnaire. Enfonçant davantage le clou, les normes de contrôle des grandes institutions internationales, n’en ferait pas mention. Des récriminations qui tombent au moment où s’achève le mandat unique de sept ans de Sidi Sosso Diarra.
rnSans surprise, le Vérificateur général  est entré dans les caves de la résistance. Pour se laver de tout soupçon «d’invention» et remettre les pendules à l’heure. << La terminologie « manque à gagner n’est pas une invention des illuminés pour embêter les gens.  Dans chacun de ses rapports, le Bureau du Vérificateur général (BVG) indique clairement le sens qu’il retient. La récapitulation du manque à gagner permet de cerner l’impact financier de nos constatations. Une des normes INTOSAI indique que « l’ampleur de la non-conformité peut-être rattachée au nombre de cas examinés ou quantifiée en termes monétaires. » De nombreuses institutions supérieures utilisent couramment l’expression  « manque à gagner. » Nous pouvons citer
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rn-    En France : la Cour des comptes et la Cour de cassation,
rn-    Au Canada : le Bureau du Vérificateur général du Canada et celui du Québec,
rn-    En grande Bretagne : the United Kingdom National Audit Office (entendez
rnOffice national d’audit du Royaume Uni).
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rnLa Banque mondiale aussi l’emploi dans le même sens que le BVG.
rnL’INTOSAI autorise des expressions plus fortes comme : gaspillage, extravagances, manque évident de rentabilité, manque de compétence ou de probité, illégalités.
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rnL’expression « manque à gagner » est souple et dénuée de connotation juridique ou morale. Elle protège la présomption d’innocence, car elle ne correspond à aucune incrimination pénale.>> a-t-il indiqué en page 4 d’un rapport bilan qui en compte 14, présenté samedi dernier à la presse.
rnAprès cette réponse du berger à la bergère,  Sidi Sosso Diarra s’est lancé dans un exercice de démonstration aboutissant à la conclusion que le Bureau a fait œuvre utile. « La valeur ajoutée ne s’apprécie pas seulement à l’œuvre des recouvrements, mais aussi la profondeur du changement intervenu dans la gestion publique. »  Un exemple parmi tant d’autres suffit à mesurer l’efficacité de sa structure : «  sur une seule mission au Trésor, les recouvrements intervenus pendant les travaux  atteignent le total u budget de fonctionnement du BVG pendant les 7 ans écoulés. »
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rnSidi Sosso Diarra devra laisser à la fin du mois courant à son successeur une machine bien huilée qui a résisté à bien de tempêtes, y compris son incarcération à la Maison d’arrêt de Bamako après qu’il s’est séparé de certains de ses collaborateurs, les nombreuses plaintes lui concernant et les réserves formulées par le gouvernement par rapport à la qualité du travail accompli. Il se propose un repos sabbatique de deux mois qui lui remettra d’aplomb pour faire ses premiers pas en politique. « Après avoir vécu une expérience comme celle là, on ne peut se garder de faire de faire la politique. » Nourrit-t-il le dessein de se présenter à la présidentielle de 2012 ? Pas certain. D’autant qu’entre ses mains, une torche tentait d’éclairer un autre chemin : « On peut faire la politique sans aller jusqu’à l’élection présidentielle. » Autrement dit, il fort probable qu’il lorgne du côté des  prochaines élections législatives et/ou municipales pour donner un autre sens à son combat contre la corruption et la délinquance financière.
rnGeorges François Traoré
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