Le samedi 5 mars 2011, au Centre International de Conférences de Bamako, le vérificateur général Sidi Sosso Diarra a procédé à la présentation du bilan de son mandat de 7 ans à la tête du Bureau du vérificateur. C’était à la faveur d’une conférence de presse à laquelle a pris part toute la presse malienne.
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rnDans sa présentation liminaire, le Vegal dira que sur la période 2004 -2010, au titre des verifications finnacières, son Bureau a effectué 102 vérifications dans 79 entités. Ces vérifications ont mis en lumière 388 milliards de FCFA de manque à gagner pour le trésor public et les entités vérifiées. Concernant la vérification de performance, le Bureau a effectué 45 missions. Les verifications sur saisine qui se sont élevées à 247.Quant au suivi des recommandations, le Bureau du vérificateur général a décidé de le vérifier tous les 3 ans après leur formulation. A ce jour, 32 missions de suivi des recommandations ont été menées.
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rnA la question de savoir combien le Bureau a pu recouvrer, Sidi Diarra dira que son travail n’est pas de recouvrer mais d’indiquer les montants recouvrables: il appartient au gouvernement de dire au peuple malien combien il a pu recouvrer sur les 388 milliards déclarés recouvrables par le Végal.
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rnParlant de la sortie médiatique du gouvernement contre son Bureau, l’orateur commencera par éclaircir un vocable. Ainsi, selon lui, contrairement aux insinuations faites par le gouvernement et ses conseillers, le mot "manque à gagner" n’est pas un terme "extra-professionnel": c’est un terme bien professionnel qu’utilisent des institutions crdibles comme le Bureau du vérificateur général du Canada, la Cour des comptes et la Cour de cassation françaises; mêùme la banque mondiale utilise ce terme dans ses rapports concernant le Mali. "Ce n’est donc pas un mot inventé par des illuminés comme moi et je ne comprends pourquoi le gouvernement choisit la fin de mon mandat pour dénoncer le mot "manque à gagner" alors que dans chacun de mes rapports annuels, je l’utilise depuis 7 ans. Ce que je pense, c’est que dans mon rapport 2009, j’ai dû épingler des administrations qui gênent le gouvernement ou des membres du gouvernement! Pour rassurer le gouvernement, même dans mon prochain rapport, j’utiliserai le mot "manque à gagner" ".
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rnSidi Sosso Diarra croit que même si le président de la République a officiellement proclamé son soutyien au Bureau du Vérificateur général, le manque de volonté politique se trouve à l’origine des déboires de cette institution. Par exemple, dans les textes, le Végal a l’autonomie financière mais cela n’a nullement empêché le ministre des finances de tenter de fermer les comptes du Végal. Le ministre voulait, à travers cette fermeture, obliger le Végal à passer par le trésor public pour ses opérations de dépenses: "Comment un service comme le trésor public, que nous épinglons chaque année dans nos rapports, peut nous faciliter le travail si nous devons financièrement dépendre de lui ?", se demande avecv ironie Sidi Sosso Diarra.
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rnLe conférencier, dans son rapport 2009, a déclaré que 13 milliards du trésor public avaient disparu. Le gouvernement, au cours de sa conférence de presse, avait retorqué que les 13 milliards n’avaient pas disparu mais avaient été placés en dépôt à terme dans une banque de la place (BDM). Le Végal s’indigne d’une telle justification car nulle part dans les documents du trésor, il n’est fait mention de ce dépôt à terme de 13 milliards: "Plus grave, si nous considérons légal ce dépôt à terme dans une banque privée, les 13 milliards devaient donc rapporer en 3 ans des interêts de 500 millions de FCFA. Où sont ces 500 millions ?". d’ailleurs, ce genre de dépôts à terme est une pratique dangereuse puisque n’importe quel agent de l’Etat pouvait faire sortir cet argent de l a BDM puisque nulle part, les 13 milliards ne sont mentionnés dans les documents du trésor.
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rnPar ailleurs, les 500 millions payés par l’Etat aux retraités en 2007 ont été considérés par le Vegal comme "manque à gagner". Le ministre du budget prétend le contraire en déclarant que "cet argent a servi à payer nos vieux retraités". Le Vegal souligne cependanht que de 2007 à nos jours, malgré les relances multiples, la direction de la caisse des retraites n’a pu fournir la liste des retraités bénéficiaires: "Ces 500 millions sont en vérité détournés puisque même avant 2007, chacun savait que des pensions fictives étaient payées à des retraités fantômes!", fulmine Sidi Sosso Diarra.
rnLe Vegal rappelle que pendant 7 ans, il a travaillé avec 50 experts en audit; le travail de cette équipe ne saurait être jetée au panier par deux ou trois personnes chargées d’analyser en 2 petits mois les rapports produits. Les attaques gouvernementales dirigées contre lui n’ébranlent pas le conférencier qui révèle qu’à la veille de chaque rapport, il reçoit de multiples pressions de la part de personnes haut placées dont il a refusé de dire les noms.
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rnSidi Sosso Diarra croit que son Bureau est très utile car il a révélé combien la corruption et la mauvaise gestion sont profondes; plusieurs chefs d’Etat de la sous-région l’ont même contacté pour savoir comment mettre en place chez eux un Bureau semblable. Par ailleurs, le Bureau du Végal donne le sentiment au peuple qu’on est en train de lutter contre les malversations, ce qui est de nature à calmer les ardeurs du peuple.Sidi Diarra se dit serein quant aux menaces de ses collaborateurs qui veulent le jeter en prioson dès la fin de son mandat le 31 mars 2011: "Je ne me laisserai pas faire, j’ai confiance en la justice et j’ai préparé ma riposte".
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rnLe patron du parti Sadi, le député Oumar Mariko, présent à la conférence, a pris le micro pour dire son soutien au bureau du Vegal et a appelé les jeunes à se préparer à réclamer l’argent détourné par les "ministres-commerçants" et autres "voleurs de la République".
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rnLa conférence s’est terminée sur un engagement étrange et ferme de Sidi Diarra: "Je ferai de la politique après mon mandat.".Convoite-t-il donc Koulouba pour mieux recouvrer l’argent public ? On ne sait…
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rnAbdoulaye Guindo
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