Alors que les séparatistes du Sud du Nigeria enlèvent sans répit les techniciens occidentaux et leurs enfants, que le nouveau président mauritanien est au Sénégal pour appeler au retour des Négro-Mauritaniens du Front de Libération de la Mauritanie (FLAM) spoliés de leurs terres ; pendant que les rebelles touareg du Mali et du Niger poursuivent une guérilla renouvelée par l’odeur du pétrole, que Ganda Koy (le mouvement armé noir anti-touareg du Nord-Mali) reprend les armes,il devient essentiel de mettre au pas les corrompus qui sont capables d’enlever en une seule année 103 milliards au budget de l’Etat, soit environ 70% de la masse salariale totale du pays, pour construire avec cet argent volé de belles villas et se promener entre les hôtels en belle compagnie !
Un ex-combattant touareg disait en 1995 qu’il y avait eu deux rébellions contre l’Etat: celle du Nord, armée, dite des Arabo-Touareg, et celle du Sud, formée de casseurs et d’incendiaires, essentiellement des étudiants et de jeunes chômeurs, leur dénominateur commun étant l’argent qu’on se dispute : celui des ONG, celui du Budget national, et désormais, celui du pétrole. Il est temps de demander aux autorités de reconnaître ce lien et de faire de la délinquance financière un crime capital, comme c’est d’ailleurs le cas depuis la 2e République, mais avec, cette fois, une nouvelle motivation : la lutte contre la déstabilisation du pays et pour l’unité nationale.
Car les jeunes n’hésiteront pas à tout renverser sur leur voie si on continue à dire qu’ils sont incompétents et qu’ils doivent rester chômeurs ou devenir manœuvres. Ils accusent les aînés d’être responsables de leur déchéance et, désormais, loin d’avoir honte d’être des « Maliens », ils bousculent ouvertement les Soudanais et veulent s’installer aux commandes du pays. Ainsi, sur les affiches de l‘élection législative en cours, ils appellent ouvertement à faire confiance à la jeune génération : un signe des nouveaux temps, quand on sait qu’autrefois, au « Blon ba », l’équivalent de l’Assemblée nationale, ne délibéraient que les anciens.
De la même manière, il conviendrait de lancer un avertissement ferme aux leaders cachés et déclarés de la rébellion du Nord : qu’ils cessent d’engloutir les milliards de l’aide extérieure, qu’ils cessent de prendre en otage leur propre peuple et le reste du pays par des rezzou d’un autre siècle, et surtout qu’ils respectent les autres ethnies du Nord et libèrent les esclaves, s’ils ne veulent pas que le Mali ait son FLAM.
Ibrahima KOÏTA
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