Le BVG et la bonne gouvernance au Mali : Le regard critique d’un citoyen

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Mali : carton rouge pour la corruption !
Amadou Ousmane Touré-vegal-

Le bureau du Vérificateur dans ses objectifs est une structure pertinente et nécessaire car elle peut réellement contribuer à la bonne gouvernance et à la préservation des deniers publics. Depuis quelques années qu’il existe certaines de ses interventions ou de ses rapports ont engendré des polémiques dans le pays.

Suite à ces polémiques, nous avons essayé de mener une réflexion autour de son ancrage institutionnel, de ses prérogatives et de son organisation.

  1. Ancrage institutionnel

Il est une structure indépendante qui agit à sa guise. Cela est un atout mais également une faiblesse car il est une structure comme n’importe quelle structure autonome évoluant dans le pays animée par des maliens. Il peut facilement tomber dans des abus ou des erreurs ou des manquements professionnels qui ne pourront jamais être remis en cause à cause de son statut.

Notre avis est que les autorités doivent trouver un moyen de le contrôler en tant que structure publique qui a des obligations professionnelles à respecter.

  1. Ses prérogatives

Il a le droit d’intervenir à tout moment dans n’importe quelle structure publique et saisir directement le procureur pour des faits délictueux. Cela est une bonne chose mais dans la pratique plusieurs saisines ou rapports transmis à la justice ont été contestés par les audités ou n’ont pas eu de suite auprès de la justice suite à des enquêtes approfondies.  Cette situation a des conséquences néfastes sur le Bureau du Vérificateur et sur la Justice.

Pour le citoyen lambda, les rapports du vérificateur et ses dénonciations prouvent la culpabilité des agents remis en cause. Il ne comprend pas que des rapports du BVG puissent être classés sans suite par la justice suite à ses propres enquêtes. Cela crée un discrédit sur la justice, toute chose qui à dos la justice et la les citoyens.

Le classement sans suite des rapports ou dénonciations du BVG par la justice ternit l’image du BVG en ce sens que ses constats ou affirmations ne sont pas fondées. Cela remet en cause son professionnalisme, toute chose qui peut s’avérer très dangereux pour une structure comme telle.

Les conséquences d’une telle situation sont entre autres : les remis en cause (les cités dans les rapports ou les dénoncés) sont déjà vus comme des délinquants et la justice est taxée d’institution corrompue.

Pour éviter ces problèmes, qui viennent d’être évoqués, les autorités doivent revoir la procédure de saisine de la justice suite aux interventions du BVG.

  1. Organisation (personnel)

La plupart des vérificateurs du BVG sont des jeunes et qui ne connaissent pas généralement l’administration. Le classement des rapports sans suite peut être dû généralement à la légèreté des affirmations, dues également à l’inexpérience de certains vérificateurs. Mais à ce niveau, des efforts au niveau du BVG ont été fournis à l’interne avant la production des rapports. Ces efforts ne sont pas souvent suffisants.

Nous pensons également qu’il faut revoir le personnel notamment dans  sa dimension expérience pour éviter certaines erreurs qui servent pas le BVG, ni le Mali.

 

  1. Propositions adressées aux plus hautes Autorités et au BVG pour améliorer le bon fonctionnement du système Autorités – BVG – Justice – Citoyens afin de maintenir une crédibilité. entre les 4

 

  • Autorités
    • Choisir un cabinet d’audit international non malien qui passe en revue les rapports et les méthodes du BVG et qui au besoin peut se reporter aux audités pour son opinion sur les rapports. le mandat du Cabinet doit être de 2 ans non renouvelable.
    • La transmission à la justice des constats du BVG confirmés par le Cabinet international
  • BVG
    • Choisir des vérificateurs de plusieurs années d’expériences dans des postes des responsabilités même si cela n’est pas de notre ressort.

Ces propositions pourront contribuer améliorer les relations entre les Autorités, le BVG, la Justice et les Citoyens en évitant l’image de certains citoyens  soient ternies sur des bases légères, que le professionnalise du BVG soit remis en cause et que la Justice soit taxée de corrompue ou de laxisme à tort.

Auteur…

La Rédaction

 

Source : Le Libéral

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5 COMMENTAIRES

  1. Je termine par ce constat. De sa création à nos jours, le vérificateur général n’a envoyé aucune lettre de félicitation à aucune structure publique pour sa bonne gestion. Bientôt 14 ans, seul le vol , le vol , le vol seulement?

    • Tout simplement par ce que ce n’est pas ce qu’on leur a demandé, il n’est pas de leur ressort de féliciter telle ou telle structure, tout ce qu’on leur demande, c’est de faire un rapport sur la gestion des différentes structures publiques du Mali.

  2. La seule solution qui s’impose aujourd’hui au regard de la haine viscérale de la population envers les fonctionnaires, est de sous traiter l’exécution du budget d’état au cabinet privé ou au Vegal lui même. Au bout de deux , les gens apprécieront.
    Le Mali est le pays qui décaisse moins de fonds d’origine extérieur . Malgré ce faible décaissement, le Mali est le seul pays sanctionner par ces mêmes bailleurs de fonds pour détournement d’argent. Et après contre vérification, ils disent qu’ils se sont trompés. (Les fonds de lutte contre le sida) cela trouve que des honnêtes gens ont déjà souffert.
    L’état doit consommer , consommer beaucoup pour réaliser la relance économique . C’est différent de la mauvaise gestion. Il y’a la lettre des textes et l’esprit des textes. L’application des textes ne doit pas être mécanique. C’est différent l’irrégularité . La sur facturation est un concept méconnu dans nos textes. On ne peut pas détourner seul le fonds public.

  3. C’est bien pensé et bien dit. Mais dans un pays de haine, les gens n’aiment pas la justice mais plutôt la vengeance. Ces différents rapports du Vegal ont servi à IBK de régler ses comptes avec les partisans de ATT et autres.
    C’est malheureux. Des innocents sans expériences de la gestion publique et animés d’une volonté inébranlable d’enfoncer vaille que vail des honnêtes cadres se mettent à émettre des doutes partout et écrire des termes injurieux comme fraudulement, irrégulièrement , mauvaise gestion, détournement, sur facturation, manque à gagner. Aucun gestionnaire public ne peut échapper à ces récriminations . Comme si le Mali est le seul pays ou le travail des cadres est le détournement . Le citoyen lambda est révolté , les bailleurs de fonds sont fâchés, les gestionnaires sont meurtris dans leur àme et leur dignité bafouée par la presse, la justice braquée.Les rapports du Vegal desservent le Mali . Comparer le rapport de la Cour Suprême à celui du Vegal! La qualité , le contenu,

    • Très intéressant restez dans votre logique et donnez nous les ratios pour qu’on puisse comparer et édifier!Combien de dossiers /Combien ont été classés sans suite et ou sans objet? Combien de dossiers /Combien ont véritablement été traités par la justice? Le BVG fait un travail scientifique et depuis sa création jusqu’à nos jours personne ne conteste sa méthodologie alors qu’on se précipite sur ses conclusions!A mon avis je souhaite vous entendre plutôt nous dire s’il a transgressé les règles de l’audit et de la vérification et du contrôle en vigueur?

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