L’ancien PDG de la PPM Dr Moussa Sanogo épinglé par le BVG pour plus de 236 millions de F CFA

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La lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière au Mali est un combat qui ne se gagne pas en un seul jour. Les structures de contrôle, chacun à son niveau s’efforce de jouer sa partition. Le Vérificateur Général étant le plus sollicité et connu dans la traque contre les délinquants financiers, vient encore une fois, dans son rapport, d’épingler un autre cadre du pays. Il s’agit de l’ancien Président Directeur Général de la Pharmacie Populaire du Mali Dr Moussa Sanogo.

 

Gestion de la Pharmacie Populaire du Mali – Vérification Financière – Exercices : 2016, 2017, 2018 et 2019 (1er trimestre)

Irrégularités financières s’élevant à 236,4 millions de F CFA

La vérification de la gestion de la PPM pour les exercices 2016, 2017, 2018 et 2019 (1er semestre) a mis en exergue des dysfonctionnements liés au non-respect des dispositions du Code de Marchés Publics et des Délégations de Service Public. L’absence d’un manuel de procédures adopté par le Conseil d’Administration et validé par le Contrôle Général des Services Publics, n’est pas de nature à favoriser l’application des procédures uniformes et transparentes.

De plus, l’inexistence de textes encadrant les achats de travaux, fournitures et services dont la valeur est inférieure au seuil de passation des marchés publics a été exploitée par les gestionnaires de la PPM pour effectuer des dépenses à hauteur de 3 milliards de FCFA sans une mise en concurrence réelle.

Par ailleurs, la gestion de la PPM pendant la période sous revue a été caractérisée par une utilisation des ressources pour des achats ne répondant pas aux besoins réels de la PPM.

Au vu des dysfonctionnements et irrégularités constatés, la PPM gagnerait à adopter les règles de saine gestion des deniers publics afin de répondre aux besoins d’approvisionnement en médicaments des nombreux établissements publics de santé conformément aux dispositions du contrat plan Etat-PPM.

Quant à la gestion des points de vente, elle doit être mieux encadrée et contrôlée pour éviter toute déperdition de ressources. Pour cela, la direction de la PPM devrait accélérer le processus d’interconnexion des magasins afin d’assurer un suivi rigoureux des stocks et des recettes.

Enfin, en vue d’une gestion efficace et optimale de la PPM, il serait opportun de prendre des dispositions pour faire valider son manuel de procédures et de rendre opérationnelles et dynamiques les activités du service d’audit interne, afin d’améliorer significativement le contrôle interne.

TRANSMISSION ET DENONCIATION DE FAITS PAR LE VERIFICATEUR GENERAL AU PRESIDENT DE LA SECTION DES COMPTES DE LA COUR SUPREME ET AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE PRES LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LA COMMUNE III DU DISTRICT DE BAMAKO CHARGE DU POLE ECONOMIQUE ET FINANCIER, RELATIVEMENT :

  • à l’augmentation irrégulière des jetons de présence des administrateurs pour un montant de 1 050 000 FCFA ;
  • à l’attribution irrégulière de l’indemnité de carburant à des agents pour un montant de 18 076 140 FCFA ; –
  • à l’attribution irrégulière des produits de vente des DAO à des membres du personnel pour un montant de 37 250 000 FCFA ;
  • au non reversement des 20% des produits issus de la vente des DAO à l’ARMDS pour un montant de 7 660 000 FCFA ;
  • aux dépenses de matériels et travaux non justifiées pour un montant de 101 680 600 FCFA ;
  • à l’encaissement des chèques par le gérant en contrepartie des factures délivrées au nom de la PPM pour un montant de 34 200 000 FCFA ;
  • aux recettes non comptabilisées des ventes de médicaments pour un montant de 2 270 855 FCFA ;
  • aux dépenses d’entretien du parc automobile non justifiées pour un montant de 34 219 862 FCFA.

Oumar Baba Traore

 

 

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