Les rapports annuels 2013 et 2014 du bureau du vérificateur général, officiellement remis au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, début mai, ont été rendus- public depuis quelques jours. Le tableau demeure toujours sombre. Après des vérifications financières et de conformité, effectuées par le bureau du vérificateur général au titre de l’année 2013, le dommage financier causé à l’Etat par les délinquants à col blanc, atteint la faramineuse somme de 80, 21 milliards de Fcfa. Somme sur laquelle, 12,28 milliards de Fcfa sont imputés à la fraude et 67,93milliards Fcfa à la mauvaise gestion. De quoi donner du tournis à plus d’un.
Et dans le rapport de 2013, parmi les structures indexées, figure en bonne place, la direction des Aéroports du Mali (ADM). Pour cause, sur plus de 80 milliards Fcfa de manque à gagner décelés au titre de l’année 2013, par le bureau du vérificateur général Amadou Ousmane Touré, 9 566 441 872F CFA sont imputés aux Aéroports du Mali. Dont 1 154 802 375 Fcfa relevant de la fraude et 8 411 639 497 Fcfa de la mauvaise gestion.
Selon le rapport du vérificateur général, la direction générale des Aéroports du Mali ne respecte pas la procédure de mise en concurrence dans le cadre des achats qu’elle effectue. Ainsi, sur les 77 opérations d’achat effectué avec un montant global de 303,25 millions de Fcfa et quatre autres d’un montant de 130,97 millions de Fcfa, aucune d’entre elles n’a été mis en concurrence. Mais aussi, selon le rapport du Végal, Amadou Ousmane Touré, le directeur général adjoint des Aéroports du Mali, a accordé, sans base légale, une remise sur les redevances dues aux Aéroports du Mali à une société d’assistance aéroportuaire.
« En effet, pour permettre à cette société d’épurer une créance de 231,11 millions de FCFA, le DGA des Aéroports du Mali lui a consenti, à travers un protocole d’accord, une réduction de 50 millions de FCFA. En violation de la disposition en vigueur le DGA a outrepassé ses pouvoirs en posant un acte dévolu au Conseil d’Administration, ce qui a engendré une perte de recettes de 50 millions Fcfa » dénonce le rapport du vérificateur général.
Ce n’est pas tout, ce rapport du Végal révèle aussi, toujours au niveau de la direction générale des aéroports du Mali que des achats de tapis de passage protocolaire et d’accessoires ont été effectués sur la base d’un contrat et d’une facture pro-forma, pour une somme de 58,02 millions de Fcfa, sans jamais être livrés. « … bien que le bon de commande soit explicitement cité comme document contractuel, il n’a pas été fourni. Aucune livraison n’a été effectuée par rapport à ces paiements » a constaté le bureau du vérificateur général.
Par ailleurs, le même rapport indique que la somme de 21,30 millions de Fcfa a été indûment décaissée au titre des droits de douanes sans fournir de documents justificatifs à ce titre. Et que le président directeur général des Aéroports du Mali, lors d’une de ses missions à Paris a, selon le rapport du végal, irrégulièrement acheté un tapis à 655 97 Fcfa sur les avances à justifier. Tapis dont les frais de transport ont été irrégulièrement inclus dans le contrat de refinancement pour une somme de 689 000 Fcfa.
Quant au Comité de gestion du fonds Social des Aéroports du Mali, il a effectué selon le rapport du végal des dépenses inéligibles. Au nombre desquelles la prise en charge d’un pèlerinage à la Mecque pour un montant total de 2,34 millions Fcfa. Ainsi que des retraits sur le compte bancaire d’un montant de 1,11million de Fcfa sans aucune justification.
Mais aussi plus de 2 milliards de Fcfa ont été dépensés pour des travaux sous traités sans autorisation, 50 millions Fcfa de remise illégale de créances, plus de 100 millions ont été indûment payés sur l’avenant et plus de 74 millions Fcfa de paiement indu des droits de douane et taxes, entre autres.
Lassina NIANGALY
Opportunistes
Comments are closed.