Editorial :L’Initiative riz, source de tous les malheurs du Vérificateur général

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Pour avoir relevé de nombreuses irrégularités dans la gestion des fonds de l’Initiative riz dans son rapport 2009-2010, le Bureau du Vérificateur général est depuis l’objet d’une vive contestation gouvernementale aujourd’hui. Il s’agit d’obliger ce responsable à modérer ses propos dans ce prochain rapport, qui autrement serait dévastateur.
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rnLa contestation a connu son épilogue ce jeudi 10 février 2010 dans le nouvel immeuble du ministère de l’Economie et des Finances à Hamdallaye ACI 2000. Pourtant, le président de la République, le général Amadou Toumani Touré, a dit publiquement sur les antennes de l’ORTM : «Malo ma yèn, wari fana ma soro» Traduction : «Il n’y a pas eu de riz, l’argent aussi est parti».
rnAlors ? Pourquoi en vouloir à des vérificateurs pour avoir fait  en toute honnêteté leur boulot ? Pourtant, les faits sont patents : d’abord, le coût du projet : 42,65 milliards de F CFA, repartis comme suit :
rn- Intrants et appui conseil : 10,71 milliards de F CFA
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rn-Semence : 200 millions de FCFA ;
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rn-Organisations paysannes : 701 millions de F CFA ;
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rn- Station de la plaine de pompage de San : 32 millions de F CFA ;
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rn- Achat de 200 motos : 325 millions de F CFA.
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rnLes fonds de l’opération Initiative riz étaient domiciliés à la BNDA (Banque nationale de développement agricole). La BCEAO, la BDM, Ecobank, la BIM-SA et la BRS avaient pris part à la réunion de concertation à Ségou sous la houlette du ministre des Finances de l’époque, Abou –Bakar Traoré (un proche du Premier ministre). Nous n’avions pas pu avoir la liste des banques ayant financé le projet.
rnQuand on parle de cultures intensives, il faut de grands moyens et qui dit moyens parle de l’Etat, de fonds et des gens dévoués. C’est ainsi que nous avons décelé des noms bien cachés sous le label Initiative riz. Intrants et appui conseil 10,71 milliards de F CFA qui seraient revenus à Toguna-Agro-industrie.
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rnLes semences de riz nérica pour 200 millions de F CFA seraient revenus à Bakary Togola,  président de l’APCAM, un paysan pilote mais devenu par la force des choses le porte parole attitré d’ATT et de son gouvernement ; 701 millions de F CFA pour les organisations paysannes également dirigées par Bakary Togola.
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rnLes achats du matériel rentrant dans l’Initiative riz, motos, engins, machines  ont fait l’objet d’appel d’offres qui seraient passés par le ministre des Finances pour aboutir à l’initiateur du projet de 42,65 milliards de FCFA. Ensuite, les partenaires techniques et financiers sur lesquels le gouvernement du Mali comptait pour combler le cap des 32,5 milliards de F CFA ne se sont pas manifestés. Ils doutaient de la viabilité  et de la sincérité de l’opération.
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rnL’autre raison de leur méfiance, l’échec des nombreuses réformes comme celle de la filière coton ou le gouvernement tarde à donner une nouvelle orientation pour le secteur. Surtout que les paysans se plaignent de l’approvisionnement en intrants agricoles.
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rnLorsqu’on fait le diagnostic de l’Initiative, sans se tromper, nous retrouvons trois noms et pas des moindres : ATT, Modibo Sidibé Bakary Togola et  Seydou Nantoumé. Une initiative qui vaut son pensant d’or et qui peut faire basculer tout un électorat.
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rnEn attendant, cette «Initiative» a déjà fait une victime de taille, c’est le Vérificateur général déjà affaibli par son incarcération de l’année dernière et sur lequel on continue de s’acharner.
rnDoit-on continuer de tirer sur un corbillard ?
rnAmy SANOGO

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