Entre le secteur privé national et le Vérificateur général, ce n’est vraiment pas le parfait amour. Après la levée de boucliers consécutive à l’intention du Végal de faire une incursion dans des entreprises privées, pour les besoins de la chasse à la TVA, voilà qu’une société minière – et pas des moindres –s’est aventurée à refuser carrément de se faire contrôler par le même Végal malgré le mandat décliné par ce dernier. Le DAF de Morila SA a cependant fini par obtempérer. Un fait sans doute anodin dans d’autres circonstances. Mais dans le contexte actuel, il repose la question de l’opportunité et des prérogatives du Vérificateur Général.
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Le Bureau du Vérificateur Général est vraiment prolixe, si l’on en juge par la quantité et le volume des rapports qu’il a publiés en trois ans de fonctionnement. C’est la preuve que Sidi Sosso Diarra et ses limiers ne chôment pas et entendent donner à leur mission toute sa plénitude. Un fait constamment soutenu par de belles et habiles campagnes de communication.
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Cependant, perçus comme des cafards venus fouiner jusque dans les vielles valises, Sidi Sosso et ses adjoints ne sont pas souvent les bienvenus dans les structures- publiques ou privées- qu’ils sont venus auditer. Evidemment, si un simple mandat suffit pour mettre au pas les structures du service public, obligés de se soumettre à l’exercice de vérification sans rechigner- du moins ouvertement-, le secteur privé, beaucoup plus libre de ses faits et gestes, se rebelle souvent ; en atteste la fronde de l’année dernière au cours de laquelle plainte a été déposée contre le Végal par des structures d’encadrement dudit secteur privé national. La suite ? Mystère et boule de gomme !
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A ce jour, les résistances continuent de ce côté, sans que l’Etat, qui a institué le Bureau du vérificateur Général, puisse lever le petit doigt. De quoi l’Etat a-t-il peur ?
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Cette question, sans réponse depuis la fronde du secteur privé, reste pourtant d’actualité. En effet, comment une entreprise peut-elle bénéficier de plusieurs milliards de Fcfa de l’Etat au titre des marchés publics et refuser que le Végal s’assure de la bonne exécution des termes desdits marchés ? Là, gît un débat intéressant.
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Face à ce même secteur privé, le Vegal se trouve dans une situation peu confortable aujourd’hui. En effet, le cas de Morila Sa est sujet à réflexion. Le DAF de cette société minière a voulu hurler avec les loups en refusant de se soumettre à la vérification du Végal, faisant fi du mandat présenté par les cinq auditeurs présents. Réellement, c’était le pot de terre contre le pot de verre et le DAF s’est rapidement ravisé, quelques jours après. Naturellement, l’Etat a tapé sur la table.
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Les sociétés minières, aujourd’hui sous les lampions de l’actualité, sont accusées de piller les ressources minières de l’Afrique, sans jamais enrichir les pays concernés. Il est donc question de savoir où va réellement l’or du pays. En d’autres termes, tout le monde est pressé de savoir à qui profitent les revenus des mines au Mali. Même si l’on ne peut encourager que le Végal trouble le sommeil de nos braves opérateurs économiques – qui ne sont pas tous sans reproches-, l’incursion dans les mines reste très motivée. Un rapport qui fait le point sur les revenus des mines serait vraiment le bienvenu et pourrait éviter au Mali une opération tapageuse d’audit du secteur minier comme enregistré ailleurs.
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A travers le dossier sulfureux des mines, Sidi Sosso Diarra trouve la belle occasion de prouver son efficacité, son rôle capital dans la croisade contre les prédateurs de l’économie nationale ; en plus de la sympathie du peuple qu’il pourrait engranger.
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Amadou Bamba Niang
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Mais une chose est sûre : si les sociétés minières l’empêchent de farfouiller dans leurs affaires, autant qu’il dise adieu à son crédit. Effectivement, ce dossier des mines est un test sérieux car, si des firmes étrangères peuvent user des richesses nationales comme elles l’entendent, sans être inspectées, quid des entreprises privées nationales, d’ailleurs toujours harcelées par le fisc pour contribuer au budget de l’Etat ?
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ABN
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