Comme à l’accoutumée, le vérificateur Sidi Sosso Diarra, chargé d’auditer en toute indépendance les comptes des projets et agences du gouvernement, a remis la semaine dernière, un exemplaire de son rapport 2009, au président de
Le rapport 2009 du bureau du vérificateur général fait la synthèse de 43 rapports relatifs à des missions de vérifications effectuées au sein de 40 services publiques. Selon des sources sûres, ce rapport aurait battu le record en terme de manque à gagner enregistré pour l’Etat. Les vérifications effectuées par le bureau feraient ressortir un manque à gagner supérieur à celui de 2006 qui totalisait 102 milliards de francs. Mais, il n’est pas lui-même rentré dans ces détails, il s’est tout simplement contenté d’expliquer le processus d’élaboration du document ainsi produit par lui et ses hommes.
Les secteurs vérifiés sont, entre autres, le développement rural, les infrastructures, les services d’assiettes et de recouvrement, la santé, le développement social et la solidarité, la recherche scientifique, l’emploi, la formation professionnelle, les finances publiques, les élections et la justice.
Selon le vérificateur, ce sont 39 missions qui ont été effectuées à initiative du Bureau du Vérificateur Général. Tandis que quatre missions ont été initiées suite à des saisines que le bureau a reçues en application de l’article 11 de la loi portant sur sa création. Aussi, souligne t-il, vingt deux des structures vérifiées pendant la période 2009 ont fait ressortir des préjudices financiers importants causés à l’Etat dont certains peuvent être immédiatement réparés.
Selon lui, pendant l’exercice 2009, les relations avec les services vérifiés ont globalement été empreintes de la cordialité et de franchise, il n’a toute fois pas manqué d’attirer l’attention du président de
Le Vérificateur général a, aussi, pointé du doigt la mauvaise conservation des documents comptables dans nos services et a appelé l’Etat à prendre des mesures drastiques pour imposer le respect des dispositions légales.
Des mesures urgentes s’imposent également de son point de vue, pour auditer le système d’information de la chaîne des dépenses publiques, au sein de laquelle il a été constaté de nombreuses faiblesses dues essentiellement au dysfonctionnement des verrous de sécurité de l’application informatique. Sidi Sosso Diarra a indiqué que l’institution qu’il dirige, s’acquitte du mieux possible du principe du contradictoire avec des entités au sein desquelles elle fait ses vérifications. " Le respect strict du principe du contradictoire est devenu, au fil des temps, une des valeurs cardinales du Bureau du vérificateur général et un pilier incontournable de la qualité de ses travaux ", a-t-il souligné. Avant d’ajouter que sont désormais annexés aux rapports de mission tous les documents ayant contribué à la mise en œuvre de la procédure contradictoire.
Par ailleurs, Sidi Sosso s’est félicité du fait que ses recommandations sont largement mis en œuvre. Ainsi dira t-il, le suivi effectué en 2008 fait ressortir à 75% le taux de mise en œuvre des recommandations formulées suite à leurs travaux de 2005 et 2006. Selon lui, ce taux est de 61% pour des recommandations formulées de 2007, qui ont fait l’objet d’un suivi en 2009.
A ce sujet, il n’a pas manqué de préciser que de nombreuses recommandations, en raison de leurs spécificités, nécessitent une longue période pour leur mise en œuvre. Il s’est également félicité des contributions de taille du président Amadou Toumani Touré, de celles de son gouvernement et de la justice pour dans les actions de recouvrement des manques à gagner et de suivi de recommandations.
Cependant, souligne t-il, la faible diffusion des résultats des efforts du bureau du vérificateur général maintient le citoyen dans la méconnaissance du chemin parcouru et laisse planer des doutes. " Cette situation mérite, à notre avis, de retenir votre attention, " ajouta t-il.
Pour lui, au terme de six ans de pratique, le Bureau du vérificateur du Mali a des spécificités qui constituent la trame de sa force que le pays gagnera à préserver, et que ces particularités le rendent complémentaire des autres structures de contrôle car l’expérience accumulée milite en faveur de ce constat, a-t-il conclu.
Amadou Coulibaly