Le Bureau du Vérificateur Général, en vue de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de dépenses effectuées, a procédé à la vérification des dépenses effectuées sur le Budget d’Etat relatives à l’organisation, la supervision et le suivi des élections législatives et présidentielle de 2012 et de 2013. L’inspection desdites opérations de dépenses électorales a relevé de nombreux dysfonctionnements et irrégularités financières aux niveaux des Régies des gouvernorats de Sikasso et de Ségou. On déplore des centaines de millions détournés lors des élections de 2013
Selon le rapport remis au président de la République par le Végal Amadou Ousmane TOURE, il y’a deux semaine, le régisseur d’avances du Gouvernorat de Ségou n’a pas justifié le montant total des mandats émis pour l’organisation des élections de 2013. Du cumul des états d’émargement communiqués aux vérificateurs, il ressort un montant de 67,97 millions de FCFA non-justifiés.
Aux passifs de la même régie d’avances on peut ajouter d’autres fonds inscrits au chapitre des montants non justifiés pour le compte notamment de la distribution des cartes NINA. Il s’agit d’un fonds de 215,39 millions de FCFA répartis entre les différents Cercles de la 4è Région et sur lesquels le régisseur n’a apporté de justificatifs que pour un montant de 173,37 millions de FCFA.
Par ailleurs, certains préfets de la Région de Ségou, notamment celui de Niono et de Tominian, n’ont pas justifié des dépenses relatives à la prise en charge des commissions locales de centralisation et d’organisation pour lesquelles des montants respectifs de 600 000 FCFA et 500 000 FCFA ont été alloués pour chaque tour d’élection.
Pour les deux tours de la présidentielle et des législatives, les préfets des Cercles de Barouéli, de Ségou et de San n’ont pas justifié des montants respectifs de 6,77 millions de FCFA, 44,23 millions de FCFA et 21,36 millions de FCFA.
Quant à leurs homologues de la région de Sikasso, ils n’ont pas pu justifier des fonds destinés à la prise en charge des élections législatives. En effet, sur un montant de 117,51 millions de FCFA destinés à la prise en charge de l’appui aux structures et à l’acquisition de petits matériels dans le cadre de l’organisation des 1er et 2è tours des élections législatives de 2013 dans la région de Sikasso, la rondelette de 96,33 millions de FCFA ont manqué à l’appel aux niveaux des préfectures, tandis que la régie du Gouvernorat de la même région n’a pu justifier le montant total des mandats émis pour les élections de 2013. Le cumul des montants de mandats de paiement, des quittances, des chèques et des bons de caisses communiqués par le régisseur et le Trésorier Payeur de Sikasso rapporté au cumul des mandats de délégation fait ressortir un écart de 16,44millions de FCFA. Il n’a
De même n’ont pas été totalement justifiées les dépenses de sécurisation des élections de 2013 qui s’élèvent à un montant cumulé de 99,86 millions de FCFA correspondant à quatre mandats de délégation sur lesquels 30,45 millions de FCFA manquent à l’appel. S’y ajoute que le montant de 8,76 millions a fait l’objet de justification à travers des pièces n’ayant aucun rapport avec la sécurisation des élections. Le montant total non justifié par le régisseur de Sikasso s’élève à 39,21 millions de FCFA.
Si le Gouverneur de Ségou a apporté des justificatifs, celui de Sikasso n’a pu justifier un montant reçu du Trésorier Payeur. Dans le cadre de l’organisation des élections de 2013, il ressort n effet que le trésorier payeur a mis à la disposition du Gouverneur par quittance émise en son nom un appui d’un montant de 3,04 millions de FCFA qui n’a pas été justifiés
Enfin, les Préfets de la région de Sikasso n’ont pas justifié des fonds destinés à la prise en charge des appuis aux structures et à l’achat de petits matériels pour l’élection présidentielle. Pour un montant de 44,76 millions de FCFA mis à leur disposition, aucune pièce justificative n’a été fournie.
Amidou Keita