BVG : Le Rapport 2018 présenté au quatrième pouvoir

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La nouvelle équipe dirigeante du Bureau du Vérificateur général a décidé de mettre l’homme au centre des vérifications afin de répondre aux besoins des Maliens.

 

Après la remise officielle du rapport au président de la République, chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita le 4 Juillet 2019, suivie des remises au Premier ministre, chef du gouvernement, au président de l’Assemblée nationale, au président de la Cour suprême et au Conseil national de la société civile, le Vérificateur général a rendu public ledit rapport sur le site web du Bureau du Vérificateur général.

Le chef du BVG a reçu les hommes de médias dans les locaux de son service le vendredi 2 août dernier à travers une conférence de presse afin de répondre aux éventuelles questions des journalistes liés au bilan d’activité du service depuis l’arrivée de la nouvelle équipe dirigée par Samba Alhamdou Baby.

Nommé au cours de l’année 2018, Samba Alhamdou Baby, qui a pris fonction le 24 avril 2018, a répondu présent en présentant son premier rapport au peuple malien. Un rapport issu de la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par l’institution au titre de cet exercice 2018. 

Le rapport, dans son ensemble, note des insuffisances notoires sur le plan financier mais surtout des irrégularités dans la gestion de certaines structures comme le CHU Gabriel Touré ou encore la Pharmacie populaire. “Il est vrais qu’à la Pharmacie populaire nous avons constaté plus de 5 millions de produits périmés”, a déclaré M. Baby.

Le rapport est le fruit de dix missions de vérifications conduites, notamment six vérifications de suivi des recommandations formulées par de précédents travaux, deux vérifications de performance et deux vérifications financières. Selon le Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, d’importantes irrégularités et des manquements notoires ont été relevés au sein de plusieurs structures (hôpital Gabriel Touré de Bamako, Pharmacie populaire du Mali (PPM, etc.), aussi bien dans le dispositif de contrôle interne que dans la gestion financière.

“Face à ces révélations et conformément aux dispositions de la loi instituant le Vérificateur général, les irrégularités financières et budgétaires décelées à l’occasion de ces deux missions de vérification financière, ont été adressées au président de la Section des comptes de la Cour suprême et au procureur de la République chargé du Pôle économique compétent”, a déclaré le Vérificateur général.

Dans son rapport de plus de 100 pages, le Vérificateur estime qu’il est temps d’étendre la mission de sa structure aux terrains non exploités car, dira-t-il, “durant les 14 ans, le Bureau du Vérificateur général n’a fait des contrôles financiers”.

 

Répondre aux besoins des Maliens

Toujours selon le Vérificateur général, les activités du Bureau ont surtout pris en compte les vraies préoccupations des Maliens, car cela est la priorité. “Nous avons placé l’homme (le citoyen malien) au centre des travaux de vérification. J’ai eu l’opportunité de faire une présentation du rapport annuel 2018 au bureau du Conseil national de la société civile (CNSC) le mercredi 17 juillet 2019, ensuite, aux représentants des partenaires techniques et financiers (PTF) le mardi 23 juillet 2019 ici même dans nos locaux”.

Au plan des innovations, il a expliqué que “le Bureau du Vérificateur général a mis l’accent sur le strict respect de son cadre légal et ne plus qualifier les faits constitutifs d’infractions en fraude et en mauvaise gestion. Et ce, pour ne pas empiéter sur les prérogatives de la section de contrôle des finances publiques et des Pôles économiques et financiers, en charge des investigations relatives aux dénonciations selon le code de procédure pénal. Nous avons également décidé d’intensifier les vérifications de suivi des recommandations et de réduire le délai de mise en route de ces vérifications qui passe désormais de 3 ans à 1 an. En outre, nous prévoyons d’autres présentations du rapport annuel 2018, notamment auprès de la Commission des finances de l’Assemblée nationale ainsi qu’aux citoyens et en langues locales dans certaines régions administratives du pays”.

 

Les médias comme moyen de pression

Interrogé sur un plan B au cas où les recommandations n’aboutiraient pas, Samba Alhamdou Baby a indiqué que le Bureau a bien d’autres moyens de maintenir la pression. “Les médias constituent une partie prenante importante du BVG et un vecteur incontournable pour l’atteinte des objectifs de communication. Voilà pourquoi nous vous avons fait appel pour discuter du contenu du rapport afin d’en faire une large diffusion. Nous pouvons aussi écrire au chef du gouvernement s’il n’y a eu de réaction par rapport aux recommandations”, conclura-t-il.

Amadou Kodio

 

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