Le Mali entier est dans l’attente de la publication du rapport annuel du Vérificateur général, l’homme anticorruption qui donne des nuits blanches à des responsables administratifs, opérateurs économiques et toute structure impliquée dans la gestion des ressources publiques. Sidi Sosso Diarra en tournée de communication sur son organe, le Bureau du Vérificateur général, structure unique dans la lutte contre la corruption en Afrique subsaharienne, était l’invité de l’Union internationale des journalistes africains dans la capitale française.
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« La publication du rapport de cette année est prévue dans la deuxième quinzaine du mois de juin. Il n’y a aucune pression de quelque nature que ce soit. Le président de la République ne nous a demandé quoi que ce soit. Ce qui est sûr, c’est que des gens voulaient utiliser le rapport à des fins pas très claires. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cette année nous avons mené 27 missions au total contre seulement une dizaine l’année dernière, soit trois fois plus. Cette année nous avons essayé de sectoriser nos missions en nous intéressant aux domaines de l’énergie, de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Et les dysfonctionnements soulevés et les problèmes sont beaucoup plus sérieux », a d’entrée de jeu attaqué M. Diarra.
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Qu’en est-il des dossiers du précédent rapport ?
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« Nous avons pour mission d’évaluer les politiques publiques, de contrôler la régularité et la sincérité des comptes de recettes et de dépenses publiques et enfin de formuler des recommandations et propositions visant à améliorer la santé financière des institutions. La dizaine de dossiers confiés au procureur général sont toujours en cours. Je peux vous assurer que leur instruction continue, puisqu’il n’y a pas longtemps que le juge en charge m’a appelé. Pour ce qui est des dossiers sur les hydrocarbures impliquant des opérateurs économiques, ils se seraient mis en contact avec la justice pour une épuration de la situation [Ndlr : il s’agit de quatorze opérateurs incriminés pour des faits avérés de minoration de droits et taxes dus à l’Etat et d’autres dysfonctionnements administratifs dont le préjudice est évalué à plus de deux milliards et demi de F CFA. Ce sont Sodies, Dionké, Z. Traoré, S. Yattassaye, Soleil Services, Sotraka, Sogepe, Somapp, SNF, Somayaff, Coulibaly&frères, Golfa Service, Sad Oil et Mobil Oil]. Quant au PDG de la SICG, il s’était réfugié ici en France, comme vous le saviez d’ailleurs. Des condamnations ont été prononcées contre des responsables de l’Office du Niger et des sanctions disciplinaires prononcées contre d’autres responsables administratifs ».
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Pour l’idée d’un tribunal social anticorruption
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« Cette initiative d’un tribunal social est une très bonne idée qui me plait et va en droite ligne de notre objectif qui est d’impliquer au mieux l’opinion publique et la société civile dans tout ce que nous faisons. J’estime personnellement qu’il faut que ces entités s’approprient nos dossiers pour que les choses bougent. Je ne peux alors qu’encourager et saluer cette idée et qu’il faut en discuter de la forme et des contenus ».
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Sidi Sosso Diarra, qui doit rentrer ce lundi à Bamako de sa mission de tournée en France pour le développement de sa stratégie de communication, a fait plusieurs rencontres de haut niveau en compagnie de son directeur de la communication, Adam Thiam. Il aurait pu être bien plus satisfait et peut-être plus heureux si nous n’étions que deux ou trois journalistes dans la grande salle du Centre d’accueil de la presse étrangère qui a accueilli son point de presse à l’invitation de l’Union internationale des journalistes africains dirigée par un certain Lanciné Camara. L’organisateur, lui, était souriant certainement pour autre chose.
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Oussouf Diagola
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(Paris)
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