Bureau du Vérificateur Général:Que fera Amadou Ousmane de son serment ?

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Après une carrière honorable dans l’administration judiciaire, un mandat diplomatique très agité, Amadou Ousmane Touré vient de se glisser royalement sous le pesant serment de Vérificateur général du Mali. Du coup, l’on s’interroge moins sur les valeurs professionnelle et morale de l’homme que sur ce qu’il fera de son serment pendant les 7ans que la loi lui accorde à ce poste.

Une institution malmenée par les pouvoirs publics, un personnel épuisé sous des tonnes de littérature, une administration victime du regard jaloux des cadres des autres institutions de contrôle. Il est presque impossible de décrire l’héritage de Sidi Sosso Diarra désormais ex Vérificateur général.
Que fera donc le tout nouveau vérificateur général Amadou Ousmane Touré de son mandat et de ce lourd héritage ?

L’ex procureur de la république près le tribunal de première instance de la commune III du district de Bamako, en charge du pôle Economique et financier, n’est pourtant plus à présenter. Brillant magistrat de grade exceptionnel, Amadou O Touré est né trois ans seulement avant notre indépendance à Gao.
Bardé d’un doctorat de pierre Mendès France de Grenoble, il poursuit une prestigieuse carrière dans l’administration judiciaire du Mali avant de se retrouvé respectivement conseiller technique à la présidence de la république puis ambassadeur du Mali en Côte D’Ivoire d’où il nous arrive fraichement.
En postulant au poste de vérificateur général, M. Touré savait bien ce qui l’attendait et ce qu’attendent les Maliens de lui.

Avec une très grande expérience du traitement des dossiers relatifs à la délinquance financière, Amadou arrive comme en terrain conquis, connu.

C’est donc, cet homme qui vient de jurer devant Dieu et les Maliens d’assumer avec loyauté et responsabilité ses fonctions de Vérificateur Général.

Au nombre des défis qui s’érigent hardiment sur son chemin il y’a la fameuse crise qui a longtemps joué sur le fonctionnement normal de la structure. Même s’il est vrai que Sidi Sosso Diarra avait réussi à tenir bon le gouvernail, il reste le fait que le torchon continue de brûler entre certains cadres du Bureau.
En plus de cette cohésion indispensable au bon fonctionnement de l’institution, Amadou est obligé de soigner l’image du Bureau afin de le doter d’une respectabilité digne d’une structure de haut rang.
Aussi, la nouvelle direction du BVGAL doit absolument trouver une approche pédagogique conforme à ses objectifs, à ses missions en tant que structure de contrôle et non de répression comme le pensent toujours les non initiés.

Il serait périlleux pour les nouveaux arrivants de s’engouffrer dans la même brèche que leurs successeurs en continuant de vouloir croiser le fer avec les responsables des services contrôlés.
D’ailleurs le conflit entre l’administration publique et le bureau relatif à la fiabilité des conclusions des différents rapports déposés sur la table du président de la République demeure ouvert et constitue un sérieux handicap pour la nouvelle équipe.

Amadou Ousmane et son adjoint pourront difficilement échapper au même phénomène qui consiste pour les structures contrôlées de contester les rapports de vérification.

La tache est loin d’être facile pour cette nouvelle équipe qui prend fonction au moment où le président de la république vient de mettre à la porte l’ensemble des Directeurs administratifs et financiers des différents ministères.

D’ailleurs, dans l’opinion, on pense que « la chasse » est déjà engagée contre les éventuels prédateurs de ces structures.

L’ampleur et la complexité de la mission ne font pas trop de soucis à Amadou.
Et on pense que s’il est autant serein, c’est qu’il est sur d’être avec un coéquipier avec qui il partage les mêmes valeurs morale et professionnelle.

En effet, le colonel Aboubacar Diarra n’est pas en terrain inconnu même s’il a trouvé un autre usage à son arme de guerre : traquer la magouille où qu’elle se cache.

Né en 1950 à Sikasso, le colonel Diarra détient plusieurs diplômes dont les plus prestigieux sont celui obtenu au CESAG et son Master of Business Administration.

L’expert en audit et contrôle de gestion et en évaluation et gestion des projets est un vrai soldat.

Abdoulaye Niangaly

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