Bureau du Vérificateur Général :Transparence et discrétion ne font pas bon ménage!

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Institution-phare de la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance, le Bureau du Vérificateur Général a suscité quelques polémiques. L’on avait reproché au désormais ancien Vérificateur Général Sidi Sosso Diarra d’avoir été un peu trop indiscret. ATT se plaisait à dire que l’homme versait dans le spectacle autour de ses rapports annuels. Et pourtant, il est difficile de concevoir un processus de transparence sans une grande capacité de communication autour des… dossiers. Dans la mesure du possible.

Le nouveau Vérificateur Général est un magistrat de formation. Comme si c’était inscrit dans leur subconscient, les magistrats ont cette propension d’être …muets comme une carpe ! Amadou Ousmane Touré vient d’annoncer les couleurs en prenant fonction dans la plus totale discrétion, le vendredi 15 avril 2011. Le nouvel homme fort de la lutte contre la corruption aurait préféré une cérémonie de passation de services entre lui et Sidi Sosso Diarra, très loin des dictaphones, caméras et autres appareils photos des journalistes.

Pour la cérémonie de prestation de serment, une surprenante rétention de l’information a fait qu’il y avait à la Cour suprême plus de parents et amis du nouveau Végal et de son adjoint que d’hommes de médias. Il semble que les mises en garde des plus hautes autorités par rapport à “la discrétion, la dignité des personnes concernées par les vérifications” pourraient avoir provoqué une certaine aphonie chez le successeur de Sidi Sosso Diarra.

On se demande si, d’ores et déjà, il ne faut pas célébrer le requiem des conférences de presse des lendemains des publications des rapports annuels du Vérificateur Général. Ce qui est sûr, c’est que Sidi Sosso Diarra a renoncé à animer sa traditionnelle conférence de presse de publication du rapport annuel 2010. Le moral secoué par les tirs croisés dont il a été l’objet, il a dû se contenter d’un rapport-bilan plus récapitulatif que dénonciateur.

Il faut qu’Amadou Ousmane Touré prouve à l’opinion qu’il tient à jouer toute sa partition de Vérificateur Général, avec sa protection juridique qu’est son inamovibilité consacrée par la loi l’instituant : un mandat unique de 7 ans.

Il survivra donc à ATT qui quittera le Palais de Koulouba l’an prochain ; alors que lui restera en fonction jusqu’en 2018.

Le nouveau Végal n’ignora pas que la bonne gouvernance, dont le corollaire incontestable est la transparence dans la gestion des dossiers de vérification, ne peut s’accommoder d’une discrétion outrancière. Comme l’ancien français nous l’apprend dans le domaine juridique : “ce que la loi voulut, elle le disa“. La loi de 2003 instituant le BVG l’oblige à communiquer dans la mesure du possible.

Bruno D SEGBEDJI

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