Bureau du Vérificateur Général : Sidi Sosso Diarra est-il réellement indépendant ?

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La présentation du rapport annuel 2009 a été l’occasion pour le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra,  de s’expliquer sur l’indépendance de sa structure. En le faisant, il a posé plus de questions que de réponses sur l’indépendance du bureau du Vérificateur général. En effet, il a implicitement indiqué que l’indépendance et l’objectivité de son bureau requièrent une lutte perpétuelle.



 

C’est à ce titre qu’il a souligné : ‘’ autorité indépendante, je mesure les charges et les responsabilités qui m’incombent pour exercer la plénitude de mes fonctions. Les travaux menés pour aboutir au rapport annuel 2009, ardus comme les années précédentes, ont encore rappelé au personnel du Bureau du Vérificateur général et à moi-même que le confort de l’indépendance contraste vivement avec les sujétions et les contraintes qu’il faut subir pour demeurer objectif. ‘’ L’objectivité, a-t-il dit, est une dimension fondamentale de l’indépendance.

 Il est revenu sur les péripéties qui avaient quelque peu terni son image, à cause du mandat de dépôt dont il avait fait l’objet, en mars 2009, pour refus d’exécution d’une décision de justice. Il a affirmé : ‘’Sur le chemin du service public et de l’intérêt général, le Bureau du Vérificateur général n’a pas manqué de se heurter à des obstacles dressés devant lui comme pour amoindrir son efficacité. Sans rappeler les péripéties de triste mémoire qui ont entaché la sérénité du bureau du Vérificateur général pendant l’année 2009, je ne peux passer sous silence certains agissements qui rognent l’indépendance du Vérificateur général. ‘’ Sidi Sosso Diarra a reconnu que l’indépendance effective s’acquiert par un combat de tous les instants.

 Il a rappelé les réticences manifestées par certaines administrations financières, appuyées, a-t-il précisé par le ministre des Finances, pour la fourniture des extraits de leur base de données, entamant la force opérationnelle du BVG. Cette attitude, a-il fait observer, est en rupture manifeste avec les pratiques établies depuis l’installation du Vérificateur général en 2004. Il a soutenu que la réforme institutionnelle en cours d’élaboration ne devrait pas servir de prétexte pour tirer argument des erreurs inhérentes à l’évolution de toute structure en formation pour jeter le bébé avec l’eau du bain.

Il a ajouté : ‘’ cette éventualité, si elle se réalisait, serait lourde de conséquences pour le pays. ‘’ Malgré tout, il a fait savoir qu’en dépit de ces vicissitudes, il est comblé. ‘’Je le suis d’autant plus, a-t-il soutenu, qu’il m’apparaît clairement que les autorités supérieures du pays apportent au BVG un soutien réel et permanent. Je suis comblé de savoir que le peuple malien a profondément fait sienne l’institution du Vérificateur général, suit ses travaux et veille jalousement sur son indépendance. ‘’ Ces déclarations du vérificateur général signalent toutes les difficultés, dans l’état actuel où se trouve sa structure, de parler de véritable indépendance du BVG.

Baba Dembélé

 

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