« Vous êtes M. Diarra, de ces hommes qu’Alpha Oumar Konaré a qualifiés de vacanciers qui viennent jeter des OPA sur nos institutions. Vous en êtes le parfait prototype. Boursier malien, carrière en dehors du Mali et à la retraite dorée. Est-ce à cause de votre très substantielle contribution à la campagne de 2002 ? Malgré tout, rien ne vous autorise à jouer à l”épouvantail ! »
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Ce week-end, confortablement calé dans un fauteuil du jardin de l”hôtel « Avenir » de Ouagadougou sur l”avenue Che Guevara, un de mes amis burkinabé m”alerta en ces mots : « As-tu écouté les élucubrations du Vérificateur général du Mali sur RFI ? » Aussitôt je me mis sur mon clavier, et là stupeur, « l”homme qui fait peur aux douaniers et aux agents des impôts du Mali » atteint d”une sorte d”incontinence verbale, répondait comme une mitraillette aux questions de Christophe Boisbouvier.
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La chose est si grave, que si les autorités du pays ne s”assument pas, il y a fort à parier que ce monsieur sombrera dans la pire des pratiques. Personnellement, je donne finalement raison à ces cadres qui à l”annonce du premier rapport de ce bureau factice, avaient eu trop tôt raison de dire, « la montagne a accouché d”une souris ». Des propos qu”un homme normal, de surcroît assumant des responsabilités ne peut décemment oser sortir de sa bouche.
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Croit-il réellement qu”il est l”homme qui fait peur aux douaniers et aux agents des impôts ? Si son interviewer le pense, lui devrait corriger cette perception très négative. Or, manifestement, le Végal en était tout heureux, acquiesçant et commentant cette bévue abondamment. Que fait-il de l”honneur et de la dignité de nombreux chefs de famille, de cadres honnêtes de ces structures, des citoyens qui ont trimé pendant que lui se beurraient en France ? En sus, il n”a pas été nommé pour faire peur, mais pour aider à l”amélioration de la gestion des affaires publiques.
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Le rapport sur lequel il fonde ses états de gloire est un modèle de partialité qui n”a jamais fait l”unanimité. Que ce soit la douane, les impôts, Ikatel, etc. tous ont fait part de désaccords criards. Les réactions ces derniers temps du ministère des Finances démentent toute la construction de son fameux rapport sur la douane. Mieux, les structures vérifiées comme Ikatel sont de véritables réservoirs de recettes pour le pays, contrairement aux conclusions de son rapport bidon. Sa satisfaction, c”est l”Office du Niger, dit-il, parce que des citoyens sont en prison. Quel cynisme ? Le Malien moyen n”a que faire de prisonniers, mais de mesures aptes à éviter les détournements. Or, à l”Office du Niger, à en croire les paysans, le statu quo demeure. Si c”est cela la satisfaction, alors ?
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Cet homme semble être un adepte du pouvoir absolu, en un mot de la dictature. Le Mali a consacré dans sa Constitution, le principe de la séparation des pouvoirs. Mieux, l”article 81 de l”acte fondamental consacre que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. Or sur RFI, le Végal a eu l”outrecuidance d”affirmer que dans le procès contre les opérateurs économiques, Mme le ministre de la Justice, une avocate, a demandé aux juges de bloquer le dossier. Comment le Vérificateur général peut avouer l”immixtion du garde des Sceaux dans la gestion d”un dossier. Et cerise sur le gâteau, il rend hommage au ministre de la Justice pour cette forfaiture.
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Dans un pays de droit, c”est une faute pour laquelle l”autorité de nomination doit savoir assumer toutes ses responsabilités. Non content de ces élucubrations verbales, voilà qu”il débite comme une mitraillette, sur les rémunérations des agents du Bureau du Vérificateur général. Outre le fait du caractère outrancier d”une telle rémunération, le Végal se fourvoie dans une contrevérité abominable. Il n”a pas négocié de salaire. La réalité est têtue. Il a été nommé en 2004. Le décret qui fixe le niveau de salaire date de 2003. Je suis prêt à parier que c”est cela qui l’a incité à sortir d”une retraite loin d”être dorée, pour venir chiper ce poste qui dépasse de loin ses compétences. Nous y reviendrons.
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Donc pourquoi affirmer ce qui n”est pas vrai, seulement parce que c”est RFI ? D”où sa méprise des autres structures de contrôle, qui ne seraient pas indépendantes, sans moyen d”action, donc inefficaces. Une telle attitude est de nature à créer une inimitié avec ces structures qui dans l”honneur et la dignité, concurrent aux services de l”Etat. Je voudrais lui rappeler à ce titre que la structure la plus indépendante est la Section des comptes de la Cour suprême, et cela au nom de la Constitution et non de la loi.
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Or ces magistrats, nul ne les a vu ou entendu s”agiter comme un écureuil dans une cage. Alors plus d”humilité Monsieur le Végal et plus de respect pour les autres, qui n”ont aucune leçon à recevoir de vous. Restez comme les autres un modeste agent qui émarge au budget d”Etat. De toutes les façons, rien ne vous retient pour exercer cette expertise aussi rare que la pierre philosophale que serait votre compétence en comptabilité bancaire. Et bonne chance ! Ces observations, je les formule au nom des Maliens qui ont toujours trimé, et qui en cadres soucieux du devenir de ce pays ont gardé leur dignité, pour eux et les leurs.
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Vous êtes M. Diarra, de ces hommes qu’Alpha Oumar Konaré a qualifiés de vacanciers qui viennent jeter des OPA sur nos institutions. Vous en êtes le parfait prototype. Boursier malien, carrière en dehors du Mali et à la retraite cette récompense dorée. Est-ce à cause de votre très substantielle contribution à la campagne de 2002 ? Malgré tout, rien ne vous autorise à jouer à l”épouvantail !
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Avant de terminer pour le moment, je vous dis ceci, tout le Mali regarde votre Bureau et sait déjà que beaucoup de choses s”y passent, contraires à la loi. N”oubliez pas que nous suivons pas à pas les activités de votre service qui se tape un budget de près de 3 milliards de F CFA par an, luxe que le Mali ne saurait se permettre plus longtemps, en tout cas pas pour financer une telle campagne médiatique, car il est établi que cette interview été donnée en France à votre demande et sur l”argent du contribuable malien.
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Quel gâchis ! Répondez à mon interrogation, savez-vous combien de centres de santé, d”écoles ou de puits, on aurait pu faire avec le budget qui vous est alloué et dont vous semblez faire ce que vous voulez ?
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Cheikh Bangoura
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(socio-économiste)
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