5 questions au Secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindorn‘’Les propositions du gouvernement sont insignifiantes…’’

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Quel bilan tirez-vous de ces deux jours de grève ?

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Après deux jours de grève- sur trois- déclenchée par la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), son Secrétaire général, Hamadoun Amion Guindo, qui nous a reçus, hier dans son bureau, apparaît plus que satisfait. Il nous brosse les péripéties qui ont amené son syndicat à se fâcher contre le gouvernement et fait une évaluation de la grève.

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Un bilan sincèrement satisfaisant, au regard de la paralysie constatée dans un certain nombre de secteurs concernés, notamment l’éducation, la santé, les industries alimentaires, le bâtiment, certaines compagnies bancaires, le commerce, le transport international de marchandises. Nous devons avouer qu’à ces différents niveaux, nous avons eu entière satisfaction, sans compter la réussite de la grève à 98% des mines de Morila.

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Cependant, il faut reconnaître que l’un de nos piliers n’est pas allé en grève. Il s’agit du transport urbain du district de Bamako. Nous avons analysé et échangé avec les camarades. Et nous avons compris qu’il y a eu un déficit énorme de communication et d’organisation à ce niveau. C’est la tache noire que nous regrettons dans ce mouvement de grève.

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Nous avons une très grande  satisfaction à l’intérieur du pays quand on sait qu’au niveau des cercles et des différentes communes, ce sont surtout les enseignants, la santé et les travailleurs des collectivités qui sont les plus représentatifs et qui ont entièrement suivi le mot d’ordre de grève, de Kayes à Kidal.

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Pourquoi avez-vous déclenché une grève qui est quand même une solution extrême, vous en convenez?

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Il faut noter que, dans le cahier de doléances, il y a 58 points de revendications qui ont fait l’objet de discussions au niveau de toutes les coordinations locales, régionales et des fédérations de Bamako. Ce sont les militants de l’ensemble du pays qui ont passé en revue ces points de revendications que nous avons fini par adopter et déposer auprès du gouvernement.

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Constatant la lenteur et même l’indifférence du gouvernement sortant à ouvrir les négociations autour de ces points, nous nous sommes dit que la loi nous permet de déposer un préavis de grève qui doit amener forcement le gouvernement et le patronat sur la table des négociations. C’est au constat de la manière dont les doléances ont été gérées par le gouvernement sortant que nous nous sommes dit qu’il faut aller vers la formalisation du dialogue, sinon des négociations. Ce qui nous a amenés  à déposer un préavis de grève.

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Vous avez entamé des négociations avec le gouvernement la semaine dernière, qu’est-ce qui n’a pas marché?     

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Nous avons déposé le préavis le 2 novembre. Du 2 au 27 novembre, il y a eu quatre jours de négociations. Le gouvernement doit, avec toute la bonne foi, résoudre même le tiers de ces points quand on sait que nous lui avons transmis ce cahier il y a plus de trois mois. Au terme des 4 voire 5 jours, nous avons discuté une trentaine de points sur les 58. 

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A ce niveau, nous avons eu 13 points d’accord et 17 points de désaccord. Les points de désaccord renferment certains points fondamentaux comme le cas de l’application des conventions collectives tant au niveau des centres de santé communautaire que de l’enseignement catholique. Il s’agit là de l’application de la loi.

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Des conventions ont été élaborées, discutées et signées par les parties, déposées au greffe du tribunal du travail, donc ça tient comme force de loi et elles ne sont pas encore appliquées. Nous disons que cela est inadmissible. Nous avons 13 points de satisfaction et 17 poins d’insatisfaction. Donc, ça ne pouvait pas lever le mot d’ordre de grève. Nous sommes dans cette mouvance de grève jusqu’à la fin des 72 heures. 

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Il n’ y a pas reprise des négociations en vue?

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Le gouvernement nous a appelés le mardi  pour reprendre les négociations. Disponibilité pour disponibilité, nous nous sommes retrouvés tous là-bas. Et le gouvernement n’a trouvé qu’à nous dire qu’il est disponible à prolonger la validité du permis de conduire de 2 à 3 ans. Et c’est une délégation de 11 ministres qui a été mobilisée en présence du Conseil national du patronat, les conciliateurs pour nous faire une telle proposition.  C’est insignifiant. Nous disons que le mot d’ordre continue.    

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Quelle sera votre stratégie après les 72 heures ?

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Nous allons en début de la semaine prochaine procéder à une Assemblée générale, pour évaluer la situation avec les différentes fédérations et syndicats. Nous allons prendre information auprès d’eux. Le comité exécutif en réunion même extraordinaire pourrait décider de la conduite à suivre.

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 Entretien réalisé par Alhassane H.Maïga et Chiaka Doumbia

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