Le baobab du Meguetan, Papy, le résistant ou encore Modibo Keita, crâne brillant pour les novices, a démissionné de son poste de PM. Après avoir bloqué et paralysé le pays, il a fini par lâcher l’affaire. Il a été coriace, sa femme qui a amené 40 marabouts des 4 coins du pays pour les enfermer dans une maison pour une «kaloua», est forcément déçue.
Cet homme qui a pris la suite du cataclysme nommé le «Marabalini» ou pour accélérer les termes de l’accord d’Alger, avait fait le tour des états-majors politiques pour dire qu’il ne ferait qu’un an, allant jusqu’à dire 10 mois à certains journaleux de la place. À son arrivée, après deux Premiers ministres «karato» et immatures, on pensait que le régime allait connaître sa vitesse de croisière, mais le vieillard nous a eus.
À l’image d’une tortue, il est d’une lourdeur administrative inouïe, les ministres doivent prendre rendez-vous avec son secrétariat pour avoir une audience. Ils sont reçus si les motifs lui sont valables ; aucune association crédible n’a accès à lui sans parler des syndicats. Aucun politique, malgré leurs fonds de souveraineté, ni lui ni «Calamity James Isac» n’ont pu empêcher la défaite de la majorité à l’AN. Mais, la tortue est résistante et a la peau dure.
Mamadou Igor Diarra, Tiéman Coulibaly et même Tereta peuvent témoigner de cela après des tentatives de putsch manquées. Après avoir embobiné le peuple lors du dernier remaniement en faisant croire que nous avions enfin un gouvernement d’union nationale, avec l’entrée d’autochtones du nord et d’autres Touaregs bon teint, le président se résigna à accepter ce que tout le monde savait depuis quelques mois : il n’est pas l’homme de la situation.
Alors, pour survivre encore à la primature et sentant la magie noire se détacher du président, il commença une campagne prématurée pour dénicher le nouveau PM. Il avança le nom d’Ag Erlaf, qui, à son tour, activa ses lobbies franc-maçonniques de Belgique et de l’UE, pour arriver à sa fin. Mais celui-ci fut éliminé par son projet de constitution où il prônait un fédéralisme, le président le traita de traître. Mohamed Ag Erlaf est ainsi tombé.
Puis, il souffla à Abdoulaye Idrissa Maïga qu’il le verrait comme un bon successeur, si lui, il partait. Celui-ci aussi rentra dans la danse des candidats et tout ça faisait le jeu de la tortue. Car la multiplication des candidats pour la primature ne pouvait arranger que le statuquo, autrement dit son maintien, et il a failli réussir, le Filou, sans les grèves incessantes de ces derniers jours et l’absence de réponses du gouvernement. On a fini par comprendre, en haut lieu, que si on ne vire pas ce vieux, il créera une situation d’implosion sociale et avec sa tête de vieux sage, il pourrait conduire une transition. Le bougre !
Le président, dans ses prérogatives et dans la solitude du pouvoir, a les cartes en main pour faire le bon choix, choix qui pourrait doter le pays d’un gouvernement actif, et il en profitera pour nettoyer tous les démotivés du moment pour aller au combat de 2018.
A.O