Dans une lettre confidentielle datée du 18 avril dernier, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, a instruit aux membres de son Gouvernement “de faire figurer des femmes dans (leurs) propositions de mesures individuelles concernant les cabinets, les secrétariats généraux et les services” de leurs départements respectifs. Ladite lettre étant accompagnée d’une liste de 2107 cadres femmes fonctionnaires. ATT étant le tout-puissant maître du jeu qui ne fait plus mystère de son combat féministe, nul doute que cette lettre confidentielle a été inspirée, sinon dictée, par lui. Les ministres misogynes n’auront plus d’alibi.
Moins de trois semaines après sa nomination à la tête du Gouvernement, le Premier ministre, Madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, a adressé une lettre confidentielle, daté du 18 avril 2011, à tous ses ministres en leur demandant de “de faire figurer des femmes dans (leurs) propositions de mesures individuelles concernant les cabinets, les secrétariats généraux et les services“.
Pour cela, elle a rafraîchi la mémoire des membres de son Gouvernement en leur rappelant qu’il “y a cinq mois, le Gouvernement a approuvé, lors de sa séance du Conseil des ministres du 24 novembre 2010, le document de Politique nationale Genre du Mali“. C’est donc vers l’application de ce Document qu’on s’achemine…à grands pas. Mais au-delà et avant même l’adoption de cette Politique nationale Genre du Mali, le président de la République avait, dans son Projet pour le développement économique et social (PDES 2007-2012), mis l’accent sur le choix des hommes et des femmes pour une bonne gouvernance dans notre pays.
C’est ainsi que dans cette vision pour un “Meilleur avenir pour les Maliens à l’horizon 2012“, ATT disait : «“Le poisson pourrit par la tête”, disent nos braves pêcheurs. La tête doit être bonne, c’est-à-dire que nous devrons avoir un excellent Gouvernement…L’équilibre sera établi de façon proportionnelle entre les forces politiques qui soutiennent notre action, mais tiendra compte de la conviction, de la compétence et de l’intégrité des hommes et des femmes proposés. Les postes qui requièrent des compétences techniques particulières iront à des professionnel(le)s de haut niveau qui répondent aux critères définis. Parce qu’il y a de plus en plus de Maliennes qui répondent à nos critères de choix, le Gouvernement fera une place importante aux femmes». C’est donc cet engagement pris, devant le peuple malien, que le président ATT, le concepteur du PDES, est en train de matérialiser.
Les ministres sont désormais avertis. Point de népotisme ni de clientélisme encore moins de copinage. Surtout qu’une liste de 2107 femmes cadres leur a été transmise par le Premier ministre, pour servir, éventuellement, de vivier destiné à ceux d’entre eux qui seraient tentés de vouloir passer à côté. En prétextant le manque de cadres femmes dans tel ou tel domaine.
Dans les jours à venir, nous assisterons certainement à la nomination d’abord d’un certain nombre de Directrices des Finances et Matériels (DFM), ensuite, à celle des Secrétaires Générales, des Conseillères techniques, des Chargées de mission et des Directrices générales de départements techniques sur toute l’étendue du territoire national.
Dès maintenant, il faudrait alors qu’on se détrompe. Après ces vagues de nominations, il y aura obligatoirement une féminisation des noms. Mieux vaut alors, dès maintenant, s’y exercer. Car, la pression, là encore, sera forte.
En tout cas, l’opinion salue déjà cette grande ouverture des postes importants de l’Administration publique à la gent féminine. Les femmes cadres dans notre pays qu’on a, en tout cas, vues à l’œuvre, telles Sy Kadiatou Sow, Diakité Fatoumata N’Diaye, Zouré Fadimata Maïga, Alwata Ichata Sahi, Adiawiakoye Ramata Koné, pour ne citer que celles-là, sont des modèles de cadres compétents et d’engagement total pour le pays. C’est sûr que les femmes cadres qui seront promues, à la suite de cette vague de nominations en vue, chemineront infailliblement dans les sillons tracés par leurs illustres devancières qui continuent encore, à divers postes de responsabilité, à servir notre pays avec foi, détermination et honnêteté, sens de la dignité et du respect du bien public. En tout cas, l’opinion croit, dur comme fer, que les futures femmes cadres qui seront nommées en qualité de DFM, par exemple, ne tomberont pas dans la gabegie, encore moins se parfumer dans l’opprobre de la corruption et de la délinquance financière.
En tout cas, face aux comportements de certains DFM, qui se pavanent tels des roitelets dans des véhicules V8 achetés à 50 millions FCFA sur le dos du contribuable malien, on a l’espoir que les futures DFM femmes n’afficheront pas une telle ambition démesurée et seront beaucoup plus modestes et plus travailleuses au service du pays.
Si tel sera le cas, vivement donc l’arrivée des femmes cadres à des postes clé, afin de voir si la corruption, le trafic d’influence, les détournements des deniers publics, devenus aujourd’hui des sports favoris, reculer ou, au contraire, s’enraciner telle une nébuleuse…déjà au féminin.
Mamadou FOFANA