Alors que la présidentielle de 2022 s’approche, tous les candidats de l’URD sont remontés contre Salikou Sanogo, le président par intérim du parti. Selon des sources proches de la formation politique de feu Soumaïla Cissé, les 8 candidats ont une position unique : le congrès extraordinaire.
Cette prise de position par les principaux candidats à la candidature de l’URD pour l’élection présidentielle de 2022 s’ajoute à d’autres difficultés qui planent sur le Pr Salikou Sanogo. Il s’agit de la naissance du collectif pour la sauvegarde de l’URD (CPS-URD) et de lourds soupçons qui pèsent sur lui pour son soutien à Me Demba Traoré.
Après le fiasco de la dixième conférence nationale suite au bras de fer entre Salikou Sanogo et le clan à la solde de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, le CPS-URD s’insurge contre la méthode du président intérimaire. Dans un document signé par plus d’une centaine de membres du bureau exécutif du parti adressé au président de la Commission nationale de conciliation et d’arbitrage, il dénonce les irrégularités intervenues lors de la 10ème conférence nationale.
Selon les rédacteurs de ce document en date du 9 novembre 2021, les irrégularités entachent la sincérité et violent les textes du parti. Les griefs ont pour nom : le non-respect de la composition du présidium, l’organisation et le financement de ladite conférence.
Salikou perd le contrôle
Les principaux candidats, Mamadou Igor Diarra, l’ancien Premier ministre Dr Boubou Cissé, Me Abdoul Wahab Berthé et Dr Madou Diallo et bien d’autres candidats sont dans la même logique. Seul Demba est avec Salikou et un clan. La logique de ceux qui demandent le congrès extraordinaire est que le parti doit fonctionner normalement et en toute transparence. « Personne n’a le droit de prendre en otage notre parti, son administration, ses finances, sa communication et de surcroît un président intérimaire aux ordres d’un club ».
Que pouvons-nous attendre de Salikou ? La réponse du côté des frondeurs est sans ambages « rien de positif ». Selon eux, le vice-président et ses soutiens essayent de freiner la dynamique de l’organisation de ce congrès extraordinaire. « C’est trop tard ; le congrès aura lieu. C’est clair, personne ne doit parler de candidature en marge de ce processus. Soumaila Cissé est décédé. Quoi de plus normal qu’un candidat le remplace démocratiquement. Pourquoi s’opposer à ça ?», questionne une source proche du parti.
Sans risque de se tromper, Salikou Sanogo a perdu la face devant la détermination de ses adversaires qui ne veulent rien lâcher. A la sortie de la conférence nationale tenue le 23 octobre 2021, seul Me Demba Traoré s’est inscrit dans la dynamique de son vice-président qui serait, selon certains cadres du parti, son soutien tant au niveau du Bureau politique national qu’auprès de la famille de feu Soumaïla Cissé. Ce soutien est-il suffisant pour concrétiser le rêve de Me Demba Traoré ? Rien n’est moins sûr sachant déjà que les supporters des 8 autres candidats représentent 80% des sections et du Bureau exécutif national du parti. Cela se justifie par les chiffres dont nous disposons pour l’organisation du congrès extraordinaire.
Autrement dit, le quorum est atteint pour la convocation du congrès. Il fallait 172/258 alors que 178 membres du bureau national sont pour sa tenue. « C’est malheureux pour notre parti, On a compris ce jeu de Salikou en faveur de Me Demba Traoré. Ce dernier s’agite inutilement sans aucune légitimité. Il croit être l’héritier légitime du père fondateur du parti, Soumaïla Cissé. Demba serait financé par des candidats hors du parti qui souhaitent que l’URD ait un mauvais candidat. Pour honorer la mémoire de Soumaïla, les cadres du parti doivent se mettre en ordre de bataille pour la bonne marche du parti dans le seul souci de mieux aborder les prochaines élections ».
Ce bras de fer ne date pas de maintenant. On se rappelle encore ce samedi 23 octobre 2021 où un certain Mamadou Hawa Gassamba a transformé la salle Bazoumana Sissoko en ring de boxe lors des travaux de la dixième conférence nationale. Ce jour-là, les héritiers politiques de feu Soumaïla Cissé ont étalé sur la place publique le grand malaise qui secoue l’URD depuis l’adhésion de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé à la section de Djenné.
Nouhoum DICKO