A l’heure actuelle, les questions d’adhésion, de candidature et de positionnement du parti de Soumaïla Cissé devraient être tranchées. Mais, le bureau semble tout faire pour barrer la route au renouveau.
Le bureau exécutif national sortant de l’URD semble dans du « tout sauf Boubou », au vue de son attitude. Salikou Sanogo fait de l’abus de pouvoir en refusant de faire voter les motions lors de la conférence nationale. Même ses propres motions ne sont pas passées au vote. Tous les candidats sont regroupés contre lui et lui prêtent le secret dessein de déclarer Maître Demba Diallo candidat du parti sans passer par le vote au sein du parti.
Ainsi, à l’issue du congrès, le week-end dernier, les militants sont repartis avec beaucoup de questions non tranchées : Quid des relations avec le FSD et le M5-RFP ? Quel positionnement dans la transition en cours ?
« Nécessairement, il faut une mutation de la plateforme du FSD et du partenariat avec le M5-RPF à reconstruire pour les adapter aux évolutions et exigences nouvelles du contexte et notamment vers une alliance électorale plus opportune », affirme un cadre du parti.
Pour lui, l’URD doit relever 4 défis majeurs aujourd’hui : engranger les dividendes du désenchantement du peuple malien vis -à- vis des partis politiques en se positionnant comme un pôle dans les nouvelles configurations ; rendre irréversible le processus de refondation de l’Etat, en faisant la promotion de l’amélioration de la gouvernance du Développement ; actualiser le programme du parti pour prendre en charge les nouvelles situations et le contexte; et sortir grandi de la crise interne.
« Nous sommes au bord de l’implosion et notre direction actuelle du parti feint de l’ignorer. En effet, avant d’en arriver aux questions stratégiques et de positionnement du parti, il y a des dysfonctionnements graves du parti qui constituent des sources d’inquiétudes sur l’avenir du parti et des points de divergences. Parmi ceux-ci, le non-respect de la fréquence des réunions tant du SE que du BEN ; les délais de convocation des BEN qui sont plus fréquemment d’un à 2 jours, ce qui réduit le nombre de participants et la qualité de la participation; la qualité de préparation des réunions et des décisions à analyser pour cause de clanisme au Secrétariat général ».
« La question de renforcement de capacité de gestion et de direction du parti est par conséquence devenue indispensable. En vérité nous ne pouvons-nous complaire dans une situation où les SE et BEN, principales instances de décision du Parti, ne se réunissent pas ».
« Ainsi, convaincu que l’immobilisme actuel et le statu quo vont davantage nous diviser, je voudrais constater avec vous tous que la seule solution durable est dans le respect de nos textes. La solution, c’est le renouvellement du BEN avec un président élu, qui va assurer la plénitude du leadership nécessaire pour sauver le parti ».
Mohamed Fall Ould Mohamed, Secrétaire général de la Section URD de Goundam, membre du BEN, Secrétaire chargé de l’Urbanisme et de l’Habitat, député de la 6e législature, dans une motion en forme de cri de cœur, a fortement interpellé la direction actuelle du parti : « Le niveau de performance est sans commentaire en termes de respect des textes et de régularités de nos réunions. Sur une année, il s’est tenu 4 BEN sur 12 et 10 SE sur 52, soit un niveau de performance de 20 à 25 %. Notre parti est mort ! La question de renforcement de capacité de gestion et de direction du parti est par conséquent devenue indispensable. En vérité, nous ne pouvons-nous complaire dans une situation où les SE et BEN, principales instances de décision du Parti ne se réunissent plus. »
Kouressy Cissé