Pour jauger le niveau d’engagement et de mobilisation des jeunes du Rassemblement pour le Mali (RPM) le Bureau national a convoqué tous les Secrétaires généraux des sections du District de Bamako.
Même si le nombre de «500 Secrétaires généraux» avancé par le Président des jeunes du RPM, Moussa Timbiné, n’est pas exact, il faut reconnaître que plusieurs militants ont fait le déplacement. Et sous le hangar de la Pyramide du Souvenir, qui abritait cette rencontre, le samedi dernier, Moussa Timbiné et ses camarades du présidium ont, de temps en temps, sorti les muscles pour «remettre de l’ordre dans les rangs». Souvent, avec des mots durs : «Nous sommes dans un camp ici. Il faut la discipline. La branche armée d’un parti, ce sont les jeunes. Tout le monde doit s’asseoir pour écouter. Il faut de la discipline et du sérieux. On ne peut organiser une telle rencontre, inviter des cadres du parti pour leur faire savoir que nous sommes à leurs côtés pour la victoire finale et se comporter de cette façon. Je demande à tous les camarades qui sont dehors de rejoindre leur siège…».
Passés ces moment de «folie» et de «désordre», les débats ont été ouverts et ont porté sur le projet de société du RPM, le programme d’IBK, le retrait des cartes NINA et surtout la présence ou plutôt l’absence d’IBK dans les différentes communes de Bamako, comme le font d’autres politiques.
On retiendra des différentes réponses qu’IBK se prépare à rendre visite à certaines familles et notabilités des six communes du District de Bamako. Dans la salle, un jeu de documents comprenant le parcours du Président du parti du Tisserand, son programme de campagne. Quant au projet de société, «il est au toilettage», a laissé entendre M. Magassouba, Secrétaire général du Bureau national. Une des réponses à la série des questions posées par les militants est venue jeter un froid parmi les militants qui voulaient savoir «sur quel pied les personnes n’ayant pas leur nom sur la liste biométrique allaient danser». A en croire M. Magassouba, «il faudra accepter cet état de fait, car les éventuelles contestations pourront causer un retard dans le tenue de la présidentielle du 28 juillet 2013». Pas sûr que cette nouvelle puisse plaire aux nombreux militants qui voudront voter pour le RPM.
Néanmoins, en bons politiques, les différents orateurs ont tenu à galvaniser la troupe, à travers soit des discours et ou encore des calculs de mathématiciens.
A commencer par «le Commandant en chef» Moussa Timbiné qui a demandé à tous les comités de suivre une feuille de route en sept points : la mobilisation des électeurs potentiels pour le retrait des cartes NINA ; le bon choix des délégués RPM dans les bureaux de vote ; l’atteinte de l’objectif 3/30/300 soit 60% d’électeurs potentiels de chaque bureau de vote ; le bon suivi des opérations de dépouillement des bulletins de vote ; le bon remplissage des procès-verbaux et des fiches dépouillement; le bon suivi de l’acheminement des résultats ; la centralisation à temps des résultats au QG du candidat. «L’application effective de ces résolutions issues de la revue de troupes nous permettrait d’assurer une victoire incontestée de notre candidat dans le District de Bamako» a-t-il, d’un ton martial, martelé.
Avant de terminer sur ce message «très politique» : «Pour le Mali, nous devons faire peu de discours pour laisser la place à plus d’actions au seul bénéfice du peuple. Il n’est pas inutile de rappeler que le Mali d’aujourd’hui ne doit plus ressembler à un pays qui ne sait plus où il va, mais plutôt un autre Mali de quiétude et d’espoir pour toutes ses filles et fils. Nous aurons alors contribué à la reconstruction d’un Mali indépendant, respectueux, fort, indivisible donc à l’émergence d’un Mali nouveau tant rêvé par ses pères fondateurs voire l’ensemble du peuple malien».
A son tour, la représentante de la Présidente de Femmes du RPM et non moins ancienne du Bureau des Jeunes, Mme Aïssata Lady Touré, y est allée avec son grain de sel : «notre candidat n’ira pas au second tour. Nous ferons du tako kélén (en une seule fois)». Puis, elle s’est lancée dans les chiffres : «Nous, les femmes, avons fait un calcul et nous nous sommes rendu compte que nous pourrons réaliser un score de plus de 50%. Si les jeunes en font autant, IBK gagnera sans aucune ombre de doute. Si chaque militant convainc une personne dans sa famille et que ce dernier en fasse autant dans son entourage, nous aurons un score inégalable».
Avec plus de retenue, c’est le Directeur de campagne d’IBK, Abdoulaye Idrissa Maïga, qui a clos cette série d’interventions. Il a, lui, évoqué «la conviction» qui doit animer chaque militant, en tout moment et en tout lieu. M. Maïga a exhorté les jeunes à «redoubler d’ardeur dans cette précampagne, car il ne reste plus beaucoup de temps avant la présidentielle». A la fin, il a demandé aux jeunes de s’abstenir de toutes maladresses, de ne pas se livrer à des comportements dégradants. «Je vous demande d’éviter les injures, les mots déplacés, car les autres candidats méritent respect».
Dans vingt jours, le RPM organisera, au Stade du 26 Mars, son premier et plus grand meeting de campagne. Les jeunes ont promis «de mobiliser du monde». Ce sera leur premier test grandeur nature.
Paul Mben