L’Union pour la République et la Démocratie (URD), a tenu, on se rappelle, le 16 janvier 2022, son Congrès extraordinaire, intervenu à l’appel des militants et cadres du BEN. Ce congrès, qui tire sa légitimité de l’échec de la Conférence nationale de la formation politique tenue en octobre dernier, a fini par éclabousser le président intérimaire Salikou Sanogo. Contrairement à ce que d’autres continuent d’insinuer, celui-ci a bel et bien été viré de son poste de premier vice-président sortant et qui lui permettait de facto d’être le président intérimaire du parti de la poignée de mains. Personnage clivant, il a été éjecté de son fauteuil. Inexorablement et lamentablement.
L’URD était à la recherche d’un vrai rassembleur après le décès brutal de son président Soumaila Cissé, arraché à l’affection des siens en décembre 2021. Après sa libération suite à son rapt par des ravisseurs, et cette disparition, le parti est devenu acéphale. Salikou, qui devrait incarner l’unité de l’URD, a forcé le portail en tentant de faire porter le lourd héritage par des crapules surtout pressés de grimper les collines de Koulouba en écrasant sans vergogne leurs camarades. Ce n’est pas le parti qui comptait pour eux, mais leur destination finale. Tels des crocodiles ou charognards affamés, ils se sont jetés à corps perdu sur leurs proies sans succès. Le professeur va jusqu’à ester une action en justice contre son propre parti pour faire échouer la tenue du congrès. Une vraie incurie politique, une véritable imposture, une attitude paranoïaque et un vrai cas d’homochromie politique.
Le congrès extraordinaire
Au sortir du congrès approuvé par 52 sur 55 sections, le coup chaos des congressistes éclabousse Salikou Sanogo qui perd son poste, et du coup, la direction du parti. C’est Gouagnon Coulibaly qui lui succédera. Le nouveau président était soutenu par des grandes personnalités du parti, mais aussi les sections, les sous-sections, les femmes et la jeunesse. Aussitôt installée, la nouvelle instance dirigeante a soutenu les autorités de la Transition et appelé à l’union sacrée derrière le parti… Dès lors, l’URD a cessé de marcher sur sa tête.
Les congressistes ont dénoncé les mises en scène de Salikou Sanogo et de son clan et mis en garde ceux qui tentent de sacrifier la mémoire du père fondateur du parti, en l’occurrence, Soumaila Cissé. A l’URD, il est aujourd’hui malhabile et malhonnête de vouloir créer des ayants-droits ou des héritiers fantaisistes sous le prétexte fallacieux de la sauvegarde du parti. L’URD a besoin d’une gouvernance vertueuse, de cadres compétents, honnêtes et responsables, de militants dévoués qui acceptent d’aller au charbon pour la cause de la formation politique. Le parti sous feu-Soumi incarnait la méritocratie et la tolérance. La politique de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut était appliquée. Donc, il faut rendre à César ce qui appartient à César. Chacun doit s’assumer et s’atteler à préserver la mémoire de l’enfant de Niafunké. C’est le principe de TOUS pour UN et UN pour TOUS qui doit prévaloir. Il faut éviter le régionalisme et la prééminence des uns par rapport aux autres. Non ! il n’y a pas de damnés à l’URD. La loi de la jungle où l’homme est un loup pour son prochain doit être bannie.
Gouagnon est un grand rassembleur. Il lutte contre l’inégalité et l’injustice depuis belle lurette au sein de la formation politique. Il est accompagné d’hommes et de femmes vertueux comme Mamadou Hawa Gassama, Madame Coulibaly, Amadou Djadjiri Cissé, Kalilou Samaké, Racine Thiam… Le nouveau président veut donner aux sections le rôle qui est le sien dans le choix du candidat à l’élection présidentielle. Pas de politique d’exclusivité. Donc, l’inclusivité sera la règle. Il ne s’agira pas comme le voulait le président intérimaire sortant de faire des choix délibérés unilatéraux en tentant de monopoliser le parti par des options de candidature naturelle. La gestion passagère de Sanogo est à oublier car émaillée de fautes politiques mortelles. Il a desservi le parti et est apparu comme une pomme de discorde dans sa gestion scabreuse. Ce n’est pas un exemple à suivre. Au contraire du nouvel arrivant dont la gestion sera collective.
ISSIAKA SIDIBÉ