Une mission d’information et d’étude du Bureau de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE qui a séjourné à Bamako du 7 au 9 mars dernier, a conclu que la tenue des élections présidentielles et législatives à la date prévue est une exigence absolue pour l’avenir du Mali.
Avant de quitter le sol malien, les membres de cette mission conduite par la coprésidente Mme Cécile Kashetu Kyenge, membre du Parlement européen et le coprésident Joseph H. Owona Kono, ont échangé le 9 mars dernier à l’Hôtel Radisson Blu pendant une demi-heure avec les journalistes. Selon Mme Cécile Kashetu Kyenge, il s’agit d’une mission d’étude et d’information visant à recueillir des informations sur la situation sécuritaire, politique, économique et sociale mais aussi sur le processus électoral à venir. « Nous sommes là pour écouter et non pour juger », a insisté Mme Cécile Kashetu Kyenge.
Dans un communiqué de presse de deux pages dont une copie a été remise à la presse, on apprend que la mission a entendu, au cours de ses différentes rencontres, des points de vue très clairement exprimés sur divers sujets majeurs pour le Mali, comme la situation politique et sécuritaire, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, la préparation et l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes, ainsi que la crise humanitaire qui frappe le pays et les problèmes liés aux phénomènes migratoires. « La Mission a tout d’abord, au cours de ces échanges, acquis la ferme conviction que la tenue des élections présidentielles et législatives aux échéances prévues était une aspiration unanime de tous ses interlocuteurs et une exigence absolue pour l’avenir du Mali. Elle mesure les difficultés importantes et réelles qui entravent encore, à ce stade, la bonne organisation de ces élections, qu’il s’agisse du risque sécuritaire pesant sur la majeure partie du territoire ou du retard pris dans la mise en œuvre du processus électoral. Elle encourage les autorités maliennes à mobiliser toutes leurs capacités pour que ces élections aient lieu malgré tout, avec l’aide de la communauté internationale, afin d’éviter une situation de vide constitutionnel. Elle les invite à rechercher la tenue d’élections apaisées, crédibles et transparentes, en y associant l’ensemble des acteurs de la société malienne, afin de leur faire accepter et partager la nécessité et les modalités de ce processus. La mission demeure ensuite extrêmement préoccupée par la situation sécuritaire. Elle appelle à poursuivre la mise en œuvre rapide de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Elle reconnaît les espoirs mis dans le rôle du G5 Sahel et salue l’action de la MINUSMA, de l’EUTM et de l’EUCAP Mali », peut-on lire dans ce communiqué.
Le même texte détaille que la mission a été sensibilisée sur la crise humanitaire et plus particulièrement alimentaire qui touche de plus en plus de Maliens, à la suite d’épisodes de très faible pluviométrie ayant eu des conséquences désastreuses sur l’agriculture vivrière. Pour Joseph H. Owona Kono, l’insécurité alimentaire est une réalité. Ce qui a poussé la mission à lancer un appel aux bailleurs de fonds internationaux à prendre en compte cette situation et à y apporter une réponse rapide et efficace.
Interrogée sur l’élection présidentielle, Mme Cécile Kashetu Kyenge met en avant le caractère d’étude et d’information de la mission. « Ce n’est pas pour nous imposer.. », a-t-elle souligné en reconnaissant que la tenue des élections libres paisibles et transparentes doit être une priorité. « Nous avons pris note des différents avis….Nous allons rendre compte à nos mandants…Nous ne sommes pas là pour prendre des décisions…Nous n’avons pas la vocation de dicter quelque chose…Le Mali est un pays souverain », a fait savoir Joseph H. Owona Kono. Selon Mme Cécile Kashetu Kyenge, les éléments recueillis permettront de tracer une feuille de route pour aider le Mali.
Chiaka Doumbia