Un continent qui regorge de ressources minières; de vastes terres, une faune et une flore magnifiques, enfin un milliard d’hommes. Même la nature a plus épargné l’Afrique de la plupart des cataclysmes que connaissent d’autres régions du globe terrestre. Un cocktail d’excellentes conditions pour son épanouissement.
Malgré ses atouts, notre continent reste à la traîne et fait la risée partout dans le monde. Le nationaliste russe Vladimir Zhirinovsky déclarait avec sarcasme au milieu des années 90 que les Nègres meurent de faim dans une Afrique bourrée à craquer de richesses ! Quand nous savons que le sable bitumeux a propulsé le Canada au rang des puissances mondiales et que le pétrole et le gaz ont permis au pays du golf d’amorcer un excellent envol économique et social, il devient difficile de ne pas être d’accord avec la boutade à la «Zhirinovsky».
En effet, faute de technologies, l’exploitation de nos ressources doit permettre le décollage tant souhaité par les peuples africains. Pétrole, gaz, diamant, uranium, bois, or…La liste est longue et les quantités sont considérables. Pourquoi alors la misère?
Première cause : Nos dirigeants sont les seuls au monde qui soient prêts à accepter toutes les conditions dictées et à brader à viles prix nos richesses. Rien que dans le but de conserver leurs fauteuils. Pour des ambitions personnelles, des fortunes détournées au détriment de leurs peuples, ils vont jusqu’à ternir l’image de l’Homme noir. Faudrait-il à juste titre citer Bokassa, un Empereur de surcroît, qui offrait à Giscard d’Estaing des pierres de 40 carats et des éléphants aux plus belles défenses du Centrafrique? Dans une interview accordée lors de son exil d’Abidjan, Bokassa avait reconnu que la France, sur une période de 17 années, exploitait les ressources minières de son pays…sans versé le moindre franc à son pays! On imagine déjà les sommes colossales qui ont coulé hors du pays et qui auraient pu servir à construire des écoles ou des hôpitaux. Nul besoin de rappeler les vacances et les campagnes électorales de dirigeants européens financées sur le dos du contribuable africain!
Deuxième cause : Les maigres recettes issues de la vente des ressources sont en grande partie détournées et placées en Europe dans les banques ou investies dans l’immobilier et dans les voitures de luxe. Donc, les richesses vendues et l’argent de la richesse s’y retrouvent en même temps. Le comble du ridicule, c’est quand ce même argent nous est retourné en Afrique sous forme d’aide ou de crédit à taux d’intérêt élevé et le plus souvent lié à des conditions humiliantes. C’est aussi quand ces présidents se rendent à l’étranger pour quémander alors que des milliards «dorment» dans leurs comptes bancaires!
Ainsi donc, nos leaders africains se livrent à toutes sortes de manœuvres en vue de s’éterniser au pouvoir. Il n’existe presque pas de dirigeants qui veulent entrer dans l’Histoire. Dans nombre pays, nous voyons les normes démocratiques foulées aux pieds sous le regard silencieux de la Communauté internationale. Tant que tel président «fait l’affaire», entendez bien qu’il brade les intérêts suprêmes de son pays, il peut modifier la Constitution à sa guise et rester dans son fauteuil durant des décennies.
Mais comme toute chose a une fin, ces marionnettes téléguidées finissent par tomber un jour, quand l’Europe n’a plus besoin d’elles ou qu’elle trouve que ces marionnettes en savent de trop et qu’il faut se débarrasser d’elles. Après leur chute, toute la fortune malhonnêtement amassée et placée dans les banques occidentales est automatiquement gelée ou confisquée soit disant au profit de leurs peuples. Et comme nul ne sait le montant réel du butin, une infime partie est retournée en guise d’acte de bonne volonté. Bien auparavant, ces leaders étaient dépossédés dans le silence de tous leurs biens. Le fils de Bokassa, grand Empereur africain déchu, dormait dans le métro parisien, faute d’argent!
Certains de ces présidents sont traînés devant une CPI dont on a l’impression qu’elle a été créée uniquement pour juger nos dirigeants. Des menaces ou mandats d’arrêt sont périodiquement lancés contre eux.
Jamais un autre continent n’a connu tant de dirigeants qui ne tirent pas de leçons. Gbagbo, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ont vu leurs avoirs gelés. C’est-à-dire, ils ont perdu tout ce qui leur appartiendrait en Occident. Les relations que nos présidents entretiennent avec l’Europe sont un éternel recommencement dont la fin est toujours la même. Une question mérite d’être posée: à quoi sert alors de voler et de placer l’argent en Europe?
Kénédugufama
Fédération de Russie