Le parti présidentiel est en panne de reconnaissance officielle. Et pour cause : pour obtenir son récépissé auprès du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, chacun des 128 membres de son bureau provisoire doit déposer un dossier en bonne et due forme. Un exercice laborieux dans la mesure où ces illustres élus ne résident pas tous à Bamako et sont soumis à des contraintes différentes. Cette fâcheuse situation pourrait conduire à un retard dans la mise en place du groupe parlementaire du parti qui devrait être opérationnel dès la rentrée d’octobre.
Le parti qui se réclame héritier du président Amadou Toumani Touré, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) dont l’assemblée générale constitutive s’est tenue avec un grand tintamarre au Centre International de Conférences de Bamako, le 17 juillet 2010, n’a pas encore reçu son récépissé. Raison de ce retard dans l’obtention du précieux sésame: l’Administration territoriale exige le casier judiciaire, le certificat de nationalité et le certificat de résidence des membres du pléthorique bureau provisoire mis en place.
Et puisque ceux-ci n’ont pas vraiment la tête à la… chose politique, mais se sont revêtus de ce manteau de "hauts cadres du PDES" simplement par calculs politiciens, ce n’est probablement pas demain que Séméga et ses amis auront le document officiel de constitution de cette formation politique.
Et pourtant, c’est ce récépissé qui devait accorder une personnalité juridique (personne morale) à la jeune formation politique afin qu’elle commence véritablement ces activités. Surtout que l’échéance de 2012 est à nos portes, nous projetant déjà dans une sorte de précampagne non avouée. Ce qui rend plus qu’urgent l’implantation du parti sur toute l’étendue du territoire et aussi à l’extérieur du pays.
Selon des informations glanées ça et là, notamment auprès de l’honorable Arsiké Touré, non moins secrétaire aux conflits du bureau provisoire, "la lenteur administrative fait partie des réalités de notre pays. Aujourd’hui, le ministère de l’Administration territoriale exige un certain nombre de documents administratifs aux membres du bureau, notamment aux 17 députés du parti, pour accélérer la procédure de délivrance du récépissé ".
Selon un autre cadre du parti, "puisque le bureau provisoire est pléthorique, il n’est point facile aux uns et aux autres de rassembler rapidement les pièces requises. Les gens n’ont pas la tête à cela par ces temps de vacances et de ramadan. Mais, dans les jours à venir, tout rentrera dans l’ordre…".
On se demande bien, aujourd’hui, pourquoi les responsables du PDES ont préféré d’abord organiser l’assemblée constitutive du parti à grand renfort de publicité, avant de penser à la question du récépissé. Ne pouvaient-ils pas se réunir discrètement autour d’un modeste bureau provisoire chargé de faire les premiers pas pour obtenir le récépissé avant la tenue du premier Congrès ordinaire du parti? Ils ont certes voulu entrer dans l’arène politique avec fracas, notamment par une démonstration de force.
Une des premières conséquences en est la difficulté pour rassembler très rapidement les pièces administratives des membres d’un bureau aussi pléthorique pour répondre aux exigences du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales.
Des questions se posent par ailleurs concernant le siège du PDES. Selon le responsable de la communication du parti, Benson Diakité, " le parti utilise pour le moment le siège du Mouvement Citoyen (à Hamdallaye ACI 2000). Mais, puisque nous voyons grand, un futur siège pourrait être trouvé à l’avenir "
Tout compte, fait, le PDES évolue dans un flou car sans récépissé, il mène tranquillement ses activités, essayant de poser ses premiers jalons de partenariat politique.
Le président Ahmed Diane Séméga et son premier vice-président Jeamille Bittar, accompagnés de certains de leurs collaborateurs immédiats ont rencontré récemment, au siège de la CODEM, le parti de la quenouille, représenté par le président, Housséini Amion Guindo, le secrétaire général Alhassane Abba et d’autres. Comme ils l’ont fait ensuite avec l’ADEMA. Sans se soucier de ce récépissé qui tarde à venir, Le PDES continue de dérouler son programme de rencontres des formations politiques du microcosme malien.
Bruno Djito SEGBEDJI