Un mois et demi après le remaniement du gouvernement : Le statu quo maintenu

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Le gouvernement, la classe politique, l’armée et la société civile confortent le statu quo imposé depuis le coup d’Etat du 22 mars. Mais près d’un mois et demi après le remaniement gouvernemental, ledit statu quo est toujours maintenu. C’est dire que pour impulser une dynamique de changement sociopolitique, il ne suffit pas seulement de remanier le gouvernement.
Depuis la formation dudit gouvernement, lefonctionnement des affaires de l’Etatsemblent bloqué.  Pire, le seul programme du gouvernement est relatif, semble-t-il, aux petites querelles dites mesquines au sein du pouvoir, notamment entre le Président intérimaire, le Premier ministre et le chef de l’ex-junte.
Par ailleurs, certains ministres s’emploient à organiser des sorties sporadiques sur le terrain, mais sans s’engager sur quoi que ce soit, en tout caspour le moment. Ainsi, le nouveau Ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté, a « pris langue » avec les institutions placées sous sa tutelle. Et le Ministre des Mines, Amadou Baba Sy, en a fait de même avec les opérateurs miniers, sans compter sa  visite sur les sites des carrières du district de Bamako. Quant au ministère de la Communication, il a initié un atelier d’échanges avec les patrons de presse à Sélingué.Le diagnostic de leurs visites et initiatives étant déjà connu, il serait curieux de savoir pourquoi ces Ministres ne s’attaquent pas à l’essentiel car ils donnent plutôt l’impression de vouloir meubler leur temps et leurs agendas. Parmi les nouveaux ministres, il peut y avoir au moins un qui souhaite que les médias et l’opinion publique arrêtent, pour le moment, de critiquer les actions du nouveau gouvernement. Aussi, d’autres ministres sollicitent une « période de grâce » de six mois pour constater de visu le changement effectué au sein du gouvernement.Mais le statu quo ne concerne pas uniquement le gouvernement.
L’Assemblée nationale, dont les activités se résument aujourd’hui aux ouvertures et clôtures des sessions, a également (re)plongé dans une léthargie totale.Après un congé (injustifié) de deux mois, les députés vont reprendre le chemin de Bagadadjile mois prochain, date de l’ouverture de la session d’automne. Peu enclins aux propositions, dans un pays qui en pourtant a tellement besoin, ces élus de la nation attendent un signal de l’Exécutif les conviant à (faire semblant de) débattre tel ou tel projet de loi. Cette attitude des  députés de l’Hémicycle tend à les conforter dans leur position de « chambre d’enregistrement » ou de « caisse de résonance ». Même la classe politique  et la société civile peinent à sortir de eur « hibernation » pour animer la scène nationale. Evoluant sous une ouverture qui n’a de réelle que l’apparence, elles n’arrivent pas à donner au pays ce qui lui manque beaucoup : le débat. Mais en plus de tout ce gâchis, les régions du Nord restent toujours occupées par ces illuminés fous à lier, avec leur « charia » qui bat son plein, voire sévit cruellement  sur les pauvres populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le Mali ne mérite pas des telles injustices et iniquités, surtout après 53 ans de souveraineté nationale.
Paul N’Guessan

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1 commentaire

  1. Paul Guessan, c’est ces politiciens qui ont mis le Mali dans cette situation avec leur consensus autour du pouvoir-PDES d’ATT!Comme quoi,le
    Mali est le dernier de leurs soucis (mis à part Dr Mariko). Quand ATT invitait les terroristes du monde à venir s’installer au Mali, quel député du Mali a eu à interpeller Kafougouna (alors ministre de l’intérieur)sur cette décision?Dr Mariko a bien raison de demander la dissolution de cette assemblée QUI A CAUSE TANT DE TORT A NOTRE PEUPLE.hn

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