Un marché juteux de 2 milliards CFA trationnellement réservé à un cercle restreint : ” La politique d’ATT de distribution gratuite des moustiquaires a été sabotée par les équipes qui gèrent la Santé ” dixit Diaby Gassama.

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Dans une déclaration dont nous avons reçu copie, le grand distributeur de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’opérateur économique Diaby Gassama tire à boulet rouge sur le ministre de la Santé, Diallo Madeleine Ba, qui serait, d’après lui, pire que tous ceux qui se sont succédé à la tête du département de la Santé. Il en veut pour preuve le grand retard pris, cette année, dans le lancement du marché pour l’acquisition de moustiquaires dont le manque se fait sentir dans les structures de Santé. Alors que les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans devaient en bénéficier gratuitement.

On se rappelle que le dernier marché de 2 milliards FCFA pour l’achat de 500 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) avait été accordé par entente directe, le 28 avril 2010, par le Ministère de la Santé à la Société Abdalah Transport (pilotée par un ami de l’ex-ministre Touré, elle avait eu, à elle seule, pour un montant de 800 millions FCFA), à Bèe Sago et Body Distribution, entre autres. Ledit marché avait été attaqué devant l’Autorité de Régulation des marchés publics par la Société Bèe Sago de Gassama Diabi, le 13 mai 2010.

L’Autorité sévit alors contre le non respect des dispositions : au vu de la consistance des moyens développés par la Société Bée Sago à l’appui de sa saisine, le Comité de Règlement des Différents de l’Autorité de Régulation des Marchés publics a, par Décision N°010/ARMDS-CRD du 29 juin 2010, annulé purement et simplement la procédure de passation des marchés concernés et ordonné de reprendre la consultation restreinte. Il semble que ce marché n’est toujours pas livré. Pourquoi ? Il appartient au département de la Santé d’apporter la réponse à cette  question dans la mesure où le produit devait être disponible au niveau de tous les centres de Santé pour une distribution gratuite aux femmes enceintes et aux enfants de 0 à 5 ans. Une promesse faite par le président de la République mais qui éprouve moult difficultés dans son application. Seules les moustiquaires reçues des partenaires sont visibles dans certaines structures de Santé. Ce qui est une véritable goutte d’eau dans l’océan des besoins.

Selon Diaby Gassama, depuis le départ de l’ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, le 5 décembre 2010, jusqu’à maintenant, aucun marché de moustiquaires imprégnées d’insecticide n’a pu passer. La raison, selon toujours l’opérateur économique, le manque de transparence autour de la gestion de 2,6 milliards F CFA prévus chaque année, depuis 2003, pour l’achat de 500 000 moustiquaires. Alors qu’en réalité, avec la moitié de cette enveloppe on peut acheter plus. Où va le reste de l’argent destiné à l’achat…Et cela, depuis 2003, le budget national est en train de saigner au profit de certains agents de la Santé devenus, selon toujours Diaby Gassama, plus riches que le " président de la République et Oumar Ibrahima Touré ".

Un marché de MII passé sous le ministre Dr Badara Aliou Macalou a été annulé par sa remplaçante Diallo Madeleine Ba qui voulait voir beaucoup plus clair dans cette affaire de gros sous et de gros bakchich. Pour le moment, il semble qu’elle est en train de suivre ce marché qui est présentement dans les mains de la Direction générale aux marchés publics (DG-MP). Pour contrôle, dit-on.

 

En attendant, pour des produits qui devaient être là depuis avril dernier, l’on en est toujours sans nouvelle précise. Entretemps, ce sont les moustiques qui aiguisent leurs dents afin de sucer le maximum de sang des enfants et des femmes enceintes. Ce n’est certainement pas à cause de cela que les tout-petits se disent prêts à mourir pour ATT. Mais, on ne le sait que trop, pour le respect de la parole donnée. Aujourd’hui combien de femmes peuvent affirmer  avoir reçu une moustiquaire après l’accouchement ? Très peu. Parfois au motif qu’il y en a pas, mais la plupart du temps, les femmes enceintes retournent bredouilles sans la moindre explication. 

 

L’opérateur économique dit être prêt à signaler, dans les médias et devant l’opinion publique, tous les disfonctionnements et anomalies   de notre  système de Santé dus, principalement, à la corruption de certains de ses hauts responsables. Diaby Gassama dit n’attendre, de ce fait, que l’appel d’ATT pour lui parler de tous les maux dont souffre le département de la Santé. Peut-être qu’ATT le sait mieux que lui-même !  Dans le climat actuel, il est très peu évident qu’il obtienne cette audience…Le temps étant serré et presque fini.

 

Mamadou FOFANA

 

 

    

 


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