Un “chef” de l’opposition politique au Mali : Les nombreux défis qui l’attendent

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Soumaila CISSE
Soumaila CISSE (Photo capture d’écran youtube)

Durant le “consensus“, l’opposition politique ou parlementaire n’existait pas. C’est donc à juste raison que la classe politique malienne qualifie, aujourd’hui, de “fait nouveau” la création d’un statut  de l’opposition politique. Il ne se fait aucun doute que la loi qui confère un statut à l’opposition est une avancée majeure pour le Mali, notre système de gouvernance étant basé sur la démocratie représentative, le peuple aura plus de moyens pour se faire entendre des gouvernants, par l’entremise de l’opposition.

Si les représentants du peuple se sont réjouis de l’adoption de cette loi, il n’en demeure pas moins que celui qui sera le chef de fil de cette opposition politique aura un immense boulot à abattre. L’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) sera probablement le chef de fil tout désigné, au regard du texte de la “nouvelle loi“. Si tel est le cas, on peut affirmer sans risque de se tromper que “Soumi” aura du pain sur la planche, car il sera indéniablement appelé à bousculer certaines pratiques qui se sont ancrées dans nos habitudes.

Pour commencer, il devra, en toute logique, s’évertuer à se mettre à égale distance de tous les partis composant l’opposition, y compris son propre parti. De ce fait, il contribuerait à donner beaucoup plus de sens à la nouvelle loi adoptée. En effet, étant le chef de l’opposition, il doit traiter tous les partis de ce bord sur le même pied d’égalité. Les caciques de son parti d’origine (l’Urd) l’entendront-ils de cette oreille ? En plus de cette attitude égalitaire qu’il doit adopter, le chef de fil de l’opposition sera amené à lutter de toutes ses forces contre certaines pratiques qui se sont érigées en système de fonctionnement de l’administration publique malienne.

En effet, il est devenu monnaie courante de constater que pour occuper une haute fonction au sein de l’administration publique, il faut appartenir le plus souvent à la mouvance majoritaire ou plus encore au parti présidentiel. Des fonctionnaires et agents émérites de l’État à qui on ne reproche le moindre grief, ont souvent été abusivement relevés de leurs fonctions et remplacés par d’autres, pour la simples raison que ces derniers sont membres actifs ou influents d’un parti de la majorité présidentielle.

Ce clientélisme qui a gangréné notre administration publique, s’est tellement amplifié ces derniers temps, que certains de nos confrères ont estimé nécessaire de tirer sur la sonnette d’alarme en qualifiant cette pratique de “Rpmisation en grande marche” ou encore de “Rpmisation de nos institutions“, pour dire que l’administration malienne et les institutions de l’État sont sous la coupe réglée du Rpm, le parti présidentiel. Les observateurs sont unanimes à reconnaître qu’une telle pratique ne contribue qu’à affaiblir l’État et creuser davantage le fossé des inégalités entre les citoyens.

Une autre lutte, non des moindres, que doit mener l’opposition, est l’accès facile aux médias d’État, afin de pouvoir s’exprimer en toute démocratie. Si officiellement et théoriquement la liberté d’opinion est garantie par les textes au Mali, dans la réalité des faits, tel n’est pas le cas. En effet, dans un pays démocratique, la liberté d’opinion doit s’appuyer sur une libéralisation de la presse d’État.

Si le vote de cette loi consacre une nouvelle opposition, faudrait-il en toute logique, que cette opposition soit à mesure d’émettre ses idées et critiques constructives sur la gestion du pays. Il ne servirait à rien de reconnaître une opposition si elle ne jouit pas de moyens pour faire porter sa voix. Pour que l’opposition puisse pleinement jouer un rôle positif, il faut absolument que les outils d’expression qui sont ceux de l’État, à savoir l’Ortm (Radio Diffusion Télévisions du Mali) et “l’Essor” (Presse écrite) lui soient libres d’accès.

L’adoption de la loi portant statut de l’opposition politique permettra-t-elle de lever tous ces défis pour que le Mali se sente un pays pleinement démocratique ?

Mamadou GABA

 

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7 COMMENTAIRES

  1. Tu ne connais meme pas soumaila cisse. demande à IBK qui il est. Il est le meilleur ministre de finance que le mali n’a jamais connu. Tu peux aussi demander aux pays de l’uemoa qui il est.
    Espece de borné, ferme ta guele.

  2. dommage pour le mali et l opposition d avoir soumaila comme chef de l opposition,ce type n a jamais aimer ce pays pour preuve c est celui qui a montrer la voie aux fonctionnaires de voler,nous somment victime de sa mauvaise gérance jusqu a présent,en passant par la cmdt et a l économies du pays,même a l uemoa son passage reste floux

  3. Plus grave, durant les pourparlers, l’opposition n’a jamais fait l’unanimité autour du gouvernement. Comme pour signaler à ces bandits du Mnla qu’elle sait faire la part des choses. Mais malheureusement, cette opposition semble avoir d’autres idées que de s’associer avec le pouvoir en place pour sauver la Mali du naufrage.

  4. L’opposition parlementaire est essentielle à la démocratie. Elle offre des alternatives politiques au public et permet la «redevabilité» et la supervision du gouvernement. Pour être effective, l’opposition a besoin d’un cadre constitutionnel et légal solide.
    Au Mali, la plus part de nos députés sont des “députés de Fékégnamibougou” c-a-d pauvre comme une aiguille ant leur election. Dès leur première entrée parlementaire, on accordé à chacun député la possibilité de prêt de 26 millions à rembourser sur les frais de session. Alors accordés des avantages à ceux qui doivent critiquer et censurer si possible l’action gouvernementale ne reviendre t-il as dire “Mangeons ensemble et tu te tais”? VIVE LA REPUBLIQUE.

  5. NOUS NE POUVONS QUE SALUER LE PRÉSIDENT IBK EN TANT QUE PÈRE FONDATEUR DE LA DÉMOCRATIE MALIENNE,MAIS AUSSI UN PÈRE DU RENOUVEAU DÉMOCRATIE

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