Samedi dernier, dans un grand hôtel de la place, plusieurs hauts responsables de l’UM-RDA conduits par le quatrième vice-président du parti, Me Harouna Toureh, ont rencontré la presse pour s’expliquer sur les tensions que vit le parti de l’indépendance.
Le 30 juillet 2011, Me Harouna Toureh, quatrième vice-président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA) et plusieurs autres responsables de ce parti étaient face à la presse. Le but de cette rencontre est, selon le principal conférencier, Me Toureh, de donner un éclairage sur le déroulement du premier congrès ordinaire de l’UM-RDA, tenu les 8,9 et 10 juillet 2011 à Bamako, et de rétablir certaines vérités. Selon Me Toureh, le but de ces assises était de procéder à la relecture et à l’adoption des statuts et règlement intérieur du parti, d’actualiser le projet de société, de mettre en place un bureau national des femmes, un bureau national des jeunes et un nouveau bureau politique national (BPN) «afin d’envisager l’avenir proche avec fierté et confiance». Pour le conférencier, lui et ses camarades auraient pu s’abstenir de donner leur parti en spectacle, surtout au lendemain d’un «congrès aussi désastreux». Mais, à ses dires, ils ont dû réagir à «de virulentes attaques, frisant le mépris et l’injure, des falsifications et des contres vérités on ne peut plus inconséquentes des fâcheux événements qui ont assombri le premier congrès ordinaire de l’UM-RDA» et révéler les faits authentiques.
Ces «faits authentiques» s’articulent autour de trois points : le premier a trait aux «échecs constatés» avant et après le congrès unitaire ; le deuxième met en relief la «préparation minutieuse de l’échec du premier congrès ordinaire » ; le troisième est axé sur quelques propositions de « sauvetage du parti de la mort programmée à grande échelle»
Des explications de Me Toureh, il ressort que déjà lors du congrès unitaire tenu le 1er mai 2010, certains responsables du BDIA et de l’US-RDA avaient programmé la marginalisation de l’UDC et du MJT, les autres composantes de l’UM-RDA, au point que lors de la mise en place du bureau de mission, il n’a point été tenu compte d’une nécessaire et juste répartition des responsabilités. De plus, selon le conférencier, le choix du président de la transition leur a été dicté et imposé par un seul «sage» alors que les partis « unifiés disposaient de ressources humaines de haut niveau capables de rivaliser avec les autres leaders des Partis politiques». C’est pourquoi le bureau ainsi conçu au congrès unitaire n’a pas été adopté par les congressistes.
Sur le deuxième point, à moins d’un mois du congrès, au lieu d’une commission d’arbitrage et de conciliation, un «sage» a fait admettre au président du parti le principe de mise en place d’un conseil des « sages » consultatif, ayant voix délibérative au congrès. Malgré les oppositions pertinentes de membres du BPN, le conseil a vu le jour, et sa composition, triée sur le volet par le président actif du conseil des sages, a été faite «en violation des statuts et règlement intérieur». C’est ce conseil qui a décidé de doter le parti d’un bureau dit consensuel car, selon son président, l’UM-RDA «souffre d’un véritable leadership, d’un manque d’autorité ayant conduit à des comportements de voyou ». Le même conseil s’évertuera, malgré le refus catégorique d’un BPN imposé par ces sages, à s’immiscer dans le déroulement du congrès, notamment en faisant pression sur la commission d’investiture dont le verdict a été détourné. Conséquence : un congrès inachevé à cause de la non adoption des statuts et règlement intérieur, préalables à l’élection d’un BPN, la non adoption de résolutions, cadre obligé de travail du nouveau bureau, la non adoption d’un projet de société indispensable pour tout parti politique, la non élection d’un BPN de manière démocratique.
C’est pourquoi, Me Harouna Toureh et ses camarades exigent le parachèvement de leur premier congrès ordinaire par des assises extraordinaires ou la convocation de la commission d’investiture expurgée des trois sages pour mettre en place un bureau dans le respect du jeu démocratique. Ce nouveau bureau sera chargé de convoquer une conférence nationale dont l’ordre du jour sera de valider les textes statutaires et règlementaires, le projet de société, les résolutions générales.
Selon Me Touré, entouré des représentants de plusieurs sections, les 2/3 des sections requis pour la convocation d’un congrès extraordinaire sont déjà acquis et exigent effectivement un congrès extraordinaire, à l’image de la section VI de Bamako.
Cheick TANDINA