Trois hommes a la manœuvre : Autour d’un couffin gouvernemental

Le prochain gouvernement tombera à pic ! Ce nouveau rendez-vous apparaît déjà comme une nécessité réparatrice. Son calibrage dépendra de quels auspices ? Trois acteurs cités ci-dessous pourraient-ils se rendre dignes aux yeux du Malien ordinaire ?
Voilà, le mot est lâché, même si ce besoin d’une nouvelle équipe n’est pas celui de chacun parmi nous. Une nouvelle équipe, cependant, qui devait toucher tout le monde, et quand on vous parle ainsi, on veut désigner l’ensemble du territoire. Le MNLA, en voulant jouer quelque rôle dans cette formation, ne s’est retourné que sur sa propre estime. La partie septentrionale s’étant mise (en quelque sorte) en congé forcé de la République. Le Pr. Dioncounda Traoré, comme on le sait, vient de boucler ses consultations qu’il a su mener d’un bout à l’autre. Le petit doigt nous dit que la proclamation de la liste du gouvernement ne devrait plus tarder, mais qu’elle attendra le retour du ministre d’Etat, Sadio Lamine Sow, en déplacement. Le Président ne s’est ménagé aucun effort car il entendait apporter une conclusion éclatante à ses retrouvailles de la dernière chance. C’est qu’en toile de fond s’engageait un jeu de go entre les trois hommes-lés du moment et qui vont présider aux destinées de cette période transitoire au Mali. Une transition qui ne ressemblera pas à la précédente, nous dit-on car tout le monde s’étonne déjà de ce fait que peu ou prou parmi les grands décideurs du moment font grand cas de l’ancien Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré si tôt saisi par les trappes de l’histoire. Est-ce pour cela que, dans la mission de ce prochain gouvernement, on verra ce goût d’entreprendre ne pas s’estomper au profit de la gestion des avantages acquis ?
Sortir de la fainéantise collective
La gestion du temps politique, sous le règne du Président ATT, avait fini par anesthésier. Ces militaires, alors aux affaires, avaient fini par rendre les politiciens mêmes esclaves de leurs ambitions. Ce gouvernement à venir naîtra d’une situation d’exception, mais qui aura quelque chose en partage avec les épisodes ATT. Qu’avons-nous à vite oublier ces prévenances du Pr. Dioncounda Traoré quand il disait, à l’occasion d’un second mandat d’ATT, que ce dernier finirait par les poursuivre un jour ? Qu’avons-nous à dire lorsque, lors de sa conférence de presse, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra jouait à l’intransigeance des modestes en déclarant tout de go que son gouvernement n’a pas encore eu son pareil au Mali ? La question de l’heure est que nous n’avons rien à revendiquer en restant les bras croisés. Dioncounda Traoré ne nous offre pas tant que ça cette envie de jouer les premiers rôles. Lui commence à jouer à peine les prolongations de son destin politique à la riche carrière. Avec une faculté de synthèse que sa maîtrise intellectuelle lui donne, il tentera de jeter le pont entre les tenants et les aboutissants dans cette affaire. Il gardera Cheick Modibo Diarra à la Primature. Et qui s’en plaindrait après que le Président a assuré certains qui auraient voulu voir le couple se défaire ? Cheick Modibo Diarra peut compter sur ses troupes. Il l’a dit, en d’autres temps qu’il pouvait mobiliser large. Ses capacités de nuisance ne sont pas des moindres. S’il reste, ce sera pour gouverner. Son intérêt à lui, dans toute l’affaire, est ici. Quant au Capitaine Sanogo, le problème de son maintien à la première vice-présidence du Haut Conseil de l’Etat (HCE) se posera. A moins que Dioncounda Traoré n’en vienne à « effeuiller » lui-même le contenu qu’il compte donner à ses propositions. Quel sera donc le mérite du Président actuel ? Arrivera-t-il à imposer par le verbe un résultat à ses propres troupes partisanes ? Si l’ADEMA ne freine pas des quatre fers, pour autant « ça bourdonne » dans la Ruche. L’URD a déjà pris le parti d’annoncer de se montrer disponible pour le nouveau gouvernement. Seule la formation du SADI fait entendre encore sa différence. En devenant accrocheur, le Pr. Dioncounda Traoré cherche à imposer une paix des braves à une population tiraillée. Il l’a dit assez clairement à qui veut l’entendre que ses propositions seront applicables malgré des amendements attendus. Pour le Capitaine Sanogo, pour préserver son avenir, et lui Dioncounda Traoré, pour pérenniser son action. Nous sortions de mois politiciens tourneboulants. Il n’est pas sûr que les Maliens se soient retrouvés tant il y eu d’intrigues, de silences coupants, enfin tant les affaires révélées furent complexes, les exaspérations des uns répondant aux ambitions des autres.
S. Koné

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