Eh oui, du bonheur des Maliens au bien-être de sa famille, en passant par la suprématie du Rpm, le président malien n’a pas hésité. Conséquence : le Mali est de nos jours dans un climat béant de désespoir. IBK nous a déçus et est en passe de devenir le salut national. IBK, le Rpm et le Mali, une bien vilaine trinité, peut-on penser !
Au commencement, il s’agissait d’un Mali qui se cherchait. Ce pays était alors au fond d’un trou. À la suite d’une compétition électorale, sept sur 10 Maliens choisirent IBK. Tous aspiraient à un nouveau Mali. Parmi eux, nombreux sont ceux qui affirment aujourd’hui, non sans regret, que le président a déçu. «Manikakê bora an digi koro». Pourtant, IBK peut se targuer d’avoir réalisé des exploits. Le premier. IBK a compris mieux que quiconque, que la gestion du pouvoir ne s’accommode pas avec le respect des engagements pris durant une campagne électorale. Un exploit qui explique aisément la transformation de son slogan «le Mali d’abord» à «ma famille d’abord». Dans les grins actuellement à Bamako, on jure par Dieu, qu’il est positif de s’approprier la philosophie du président IBK.
Comme par exemple le cas de Mohamed. Employé coursier dans une société de la place, Mohamed a mis de côté pour sa famille la moitié d’une importance somme d’argent qu’il devait transmettre à une tierce personne. Le soir, il arrose les amis dans le récit de son exploit, pour ensuite perdre son emploi une semaine plus tard. Sacré Mohamed ! N’est-ce pas IBK qui le veut ? Plus qu’une déception, IBK par sa gestion, creuse davantage le fossé de déficit de confiance entre le citoyen et les hommes politiques. S’il s’est engagé dans une lutte contre la corruption, le règlement de comptes, disent les mauvaises langues, il parle peu de népotisme. Mais, en cultivant l’esprit de famille à un niveau si élevé, IBK donne raison à ses détracteurs. Ceux qui affirmaient qu’il ne peut pas porter le changement tant souhaité.
Second exploit. IBK, parce qu’il moisissait dans l’ombre, sans ombrage politique, une fois élu, a cherché à rattraper le temps de vie perdu sur terre. Bienvenue dans l’air. IBK s’adonne à un tour du monde pour montrer qu’il est le président le mieux élu de l’année 2013. Et n’est présent au Mali que pour changer de valises. Résultat : le pays est arrêté dans son fonctionnement. Le Conseil des ministres, transformé par lui en un conseil de famille, devient possible tous les jours et peut se tenir à n’importe quel moment de la journée. Normal que l’administration malienne soit dans l’agonie !
Qui mieux qu’Aly pour le savoir. Cadre promu pour être nommé dans une semaine, ce dernier voit sa nomination confirmée un mois après. Le président n’est pas là, disait Aly à sa famille qui s’inquiétait. Une absence présidentielle qui motive les travailleurs à plus jouer au Pmu-Mali qu’à traiter les dossiers.
Moussa, conseiller technique dans un département, a son sac bourré de programmes et journaux de Tiercé. Et le conseiller d’affirmer ceci : «Les rares dossiers ne demandent pas d’urgence. Les affaires sont timides ; elles souffrent de la mise en garde constante, manifestée par le doigt toujours élevé du président. Un doigt qui peut s’abattre sur n’importe qui à tout moment. Alors, plus qu’un passe-temps, l’analyse de la course des chevaux suscite l’espoir, surtout que ceux-ci ne sont pas contrôlables par le BVG ou par d’autres services de l’Etat». Un exploit qui assassine les instances et les urgences au niveau de l’administration. De nos jours, les dossiers évoluent actuellement au rythme de la présence du président à Bamako. Normal que tout le pays entier quitte le réseau. Le service intranet existe. Mais, il est pour le président et sa famille.
Dernier exploit du président IBK à vous conter. L’homme, depuis qu’il est devenu président, draine la réputation de ne pas être connu par ceux qui pensaient le connaître. IBK excelle dans la surprise. Il surprend ainsi à faire ce qu’il n’a pas dit et à ne pas faire ce qu’il a dit. Mieux, IBK règle directement ses comptes avec ces «faroteurs» sur son dos. Et peine à réaliser qu’il est le président de la République du Mali. IBK, admet un observateur, agit comme ce Premier ministre, en son temps. Pour preuve, la composition de son gouvernement, moitié membre de la famille, moitié compagnons. En réalité, le président s’échappe aux analystes. Et se positionne comme un dirigeant en déphasage avec son peuple et avec le temps. Autant d’exploits présidentiels qui nourrissent le désespoir national de nos jours.
La trinité malienne intègre aussi l’avantage du parti du président, le Rpm. IBK même le reconnaît. Il affirme qu’il a été élu par le peuple. Et oui, il est dit et admis à Bamako que le Rpm s’apprêtait à faire son deuil comme parti politique. Sauf que l’élection de son président lui a donné une seconde vie. Les animateurs du Rpm sont forgés par l’esprit de la suprématie. Ce parti ne peut partager. Et utilise à souhait l’emprise de la famille sur le président. La règle d’or de ce parti est claire et simple : la famille au sommet, le reste au Rpm. Une pratique qualifiée volontiers de «partitocratie», par cet émérite professeur de la langue de Molière, homme politique de surcroît.
De la «partitocratie», le Rpm en a à revendre. Au niveau du gouvernement, on observe que les départements à forte potentialité électorale sont pour le parti Rpm à travers le ministère du Développement rural, celui de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le ministère des Femmes. Les nominations des PCA, des directeurs nationaux se font au respect de cette même philosophie. Même la composition du bureau de l’Assemblée nationale et de ses Commissions n’y a pas échappé. Un parti qui se limitait à son seul président, il n’y a pas très longtemps, affiche peu à peu sa suprématie. Les alliances pour les législatives constituent une autre preuve. Et les mauvaises langues ajoutent que le report des municipales s’explique par cette visée de suprématie du parti du président IBK.
Comme on le voit, IBK se révèle peu à peu au peuple malien. Un peuple qui se prend la tête en voyant sa confiance dilapidée par un homme, qui suscitait de l’espoir. Son parti, le Rpm comme à son habitude, à chaque fois qu’il est au firmament, fait montre de sa boulimie du pouvoir. Pendant ce temps, le Mali désespère. Eh oui, du bonheur des Maliens au bien-être de sa famille, en passant par la suprématie du Rpm, le président malien n’a pas hésité. Conséquence : le Mali est de nos jours dans un climat béant de désespoir. IBK nous a déçus et est en passe de devenir le salut national. On se demande avec une telle trinité, qui n’a pas son pareil dans le monde, source de méningites pour bien d’analystes, comment sera le Mali au terme du mandat du président malien.
Peut-être bien à la suite de ses inconditionnels, on peut espérer sur le temps. Ces derniers pensent que le président drainera encore l’espoir. Difficile de les croire. Car, à en croire ma grand-mère, IBK constitue le dernier maillon de la série noire que le Mali devait traverser. Patience, ou impatience, question d’appréciation au nom du saint Père IBK, de la Sainte fille famille IBK et du Saint Esprit du parti Rpm d’IBK. Amen !
Békaye DEMBELE
Ce qui ,intrique c,est que notre président ne sait meme pas que les 90 pour cent des maliens ne mangent pas a leur faim tant ,il se comporte en bourgeois. Un pays pauvre comme le Mali ne mérite pas un tel étalage de bourgeoisie. IBK,son gouvernement, l,assembléé nationale ,ayez pitié du contribuable malien ,craignez DIEU.
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