Traoré Oumou Traoré, 2ème vice-présidente des Fare : «Zoumana Mory Coulibaly n’est pas encore démissionnaire»

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Nous revenons, à travers quelques lignes, sur la conférence de presse du parti Fare animée lundi 11 mars par Traoré Oumou Traoré, 2ème vice-présidente et Gakou Salamata Fofana, 6ème vice-présidente.

 

À la question  de savoir si Modibo Sidibé est candidat à la présidence du parti et si le congrès l’acceptera dans le bureau, la 2ème vice-présidente répond : sur ce point, je ne peux dire s’il sera membre du bureau ou pas. C’est le congrès qui va décider. Elle croit savoir, jusqu’à preuve du contraire, que Zoumana Mory Coulibaly n’est pas encore démissionnaire. «Le parti étant ouvert et tant qu’il n’a pas démissionné, on considère qu’il est toujours membre du parti», a-t-il affirmé. Par contre, elle soutient que Farouk Camara a formellement démissionné. «Mais s’il veut revenir encore, les portes sont toujours ouvertes parce qu’au niveau du parti, c’est permis, on peut démissionner et revenir», a-t-elle précisé.

 

En ce qui concerne les députés du parti, selon Traoré Oumou Traoré, jusqu’à la date d’aujourd’hui, notre parti n’a pas d’informations par rapport à une quelconque démission des députés. «Certains députés ont même reçu des documents pour l’organisation du congrès. Ce sont des députés Fare et à la date d’aujourd’hui, les 6 députes sont des députés Fare», a-t-elle martelé.  «Nous allons faire le congrès, revoir nos textes et faire la situation politique. Il y aura aussi le renouvellement du bureau parce que nous avons un bureau provisoire. Donc, nous allons mettre en place des structures définitives au cours du congrès. Ça va être un bureau ouvert. Il n’y aura pas d’exclusion. Ceux qui sont dans le bureau, sont toujours membres du bureau et s’ils le veulent encore, ils seront membres du bureau, si le congrès le veut», a rassuré la 2ème vice-présidente.

 

Au sujet de la position du président des Fare, Alou Keïta, qui estime que le congrès en vue est illégal, Traoré Oumou Traoré est très claire là-dessus : «Je crois que dans le document vous avez,  la convocation du congrès est signée par le président du parti Alou Keita. Le congrès a été reporté. N’étant pas sur place parce qu’il réside à Kayes, on l’a appelé et il est bel et bien au courant du fait que le congrès sera reporté. Qu’il soit d’accord ou pas, c’est autre chose ! Mais il a l’information comme tout le monde et la première lettre de convocation a été signée par lui-même. Nous sommes tous membres du parti, et jusqu’à présent, il est notre président. J’espère bien qu’il sera présent au congrès pour faire prévaloir ce point de vue, parce que notre parti est un parti ouvert. Nous avons dit que nous voulons faire de la politique autrement. Si nous voulons faire de la politique autrement, je pense que toutes les questions que les militants se posent, peuvent être débattues au cours des instances du parti. Donc, il n’y a pas lieu de sortir dans les journaux. L’espace est là pour s’exprimer, pour donner ses points de vue. Je pense que le président du parti Alou  Keïta sera bel et bien au congrès, s’il le veut pour défendre ses points de vue. C’est ça aussi la démocratie. Mais dire que c’est ne pas un congrès qui a été convoqué par la majorité, je ne pense pas que cela est une réalité. Une vice-présidente peut signer la lettre d’un parti, si le président n’est pas là. Le vice-président est les mêmes prérogatives que le président».

 

Pour Traoré Oumou Traoré,         Modibo Sidibé est bel et bien membre du parti. «Si le parti savait qu’il n’était pas un de ses membres pourquoi le parti l’a soutenu ? Il n’y avait pas de raison… C’est pour cette raison qu’il a été désigné candidat du parti. Tant qu’il est militant des Fare et qu’il veut être candidat, si les Fare veulent toujours le soutenir, nous le soutiendrons. Il n’y a pas de doute au sujet de son appartenance aux Fare. Ceux qui disent aujourd’hui le contraire, je pense qu’ils sont dans l’erreur, parce qu’ils étaient bel bien là.  Ils le soutenaient tous. C’était les tous premiers soutiens de Modibo Sidibé. Aujourd’hui, la question d’appartenance de Modibo Sidibé aux Fare ne se pose pas. Même s’il n’est pas membre des Fare et s’il veut adhérer aux Fare, ce n’est pas interdit», a-t-elle soutenu.

 

 

Gakou Salamata Fofana, 6ème vice-présidente

 

«Inch’Allah, nous allons tenir le congrès les 15 et 16 mars 2014»

 

De son côté, Gakou Salamata Fofana a rappelé l’historique de la création du parti. Selon elle, le parti Fare a été créé sur la base des associations, des groupements de partis politiques qui ont voulu supporter et soutenir la candidature de Modibo Sidibé à l’élection présidentielle. Sans la crise, dit-elle, ce sont ces associations qui allaient présenter Modibo Sidibé à cette élection. «C’est avec la crise que tout a évolué et les associations ont estimé nécessaires de créer un parti. Un parti pour soutenir la candidature de Modibo Sidibé. Donc, les objectifs de ce parti sont bel et bien clairs. Les membres, les militants et les sympathisants de ces partis politiques et de ces associations ont bel et bien accompagné Modibo Sidibé à l’élection présidentielle. Ce qui nous a permis de nous  positionner à la 4ème  position sur l’échiquier politique», a-t-elle précisé. Et d’ajouter : «dire si Modibo va rentrer dans le parti ou pas, le congrès est souverain pour discuter de tout ça. Ces points sont réservés au niveau du congrès».

Concernant Zoumana Mory Coulibaly et Farouk Camara, la 6ème vice- présidente estime que ce sont des militants. Il a rappelé que Zou est le premier vice-président et que sa place est toujours là et disponible. «Ils ont été saisis, ils ont participé dans un premier temps aux préparatifs de  ce congrès et jusqu’à présent nous les  considérons comme membres du bureau, surtout que ce sont des membres fondateurs». À propos de la démission des députés Fare, Gakou Salamata Fofana a affirmé qu’il n’en est rien. «Ils sont là et on va travailler avec eux. Même dans les préparatifs du congrès, nous sommes en train de travailler avec eux».

 

Au sujet de la polémique qui enfle autour du congrès, Gakou Salamata a fait savoir que la première lettre de convocation du congrès a été signée par Alou Keïta, à la date du 4 janvier. «Evidement, comme tout parti politique ou toute administration, c’est une continuité et Alou étant président qui réside à Kayes, le parti a toujours fonctionné comme ça. Les textes sont clairs, les vice-présidents peuvent remplacer le président en cas d’absence, par ordre de préséance et nous  ne voyons aucun inconvénient à cela. Ça a été toujours comme ça, chaque fois qu’il y avait des choses. Ça a été signé et convoqué par les vice-présidents. Donc, nous allons continuer les préparatifs du congrès. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu ce point de presse pour informer les militants, l’opinion nationale et internationale, pour dire que ce congrès a été convoqué dans les règles de l’art. Nous n’avons peur de rien ; nous sommes là pour respecter les textes. Inch’Allah, nous allons tenir le congrès les 15 et 16 mars 2014».

 

 

 

Mahamadou Keïta, 3ème secrétaire chargé des questions des élections et des jeunes

 

«Aucune organisation ne peut se résumer à une  seule personne»

 

 

De l’avis de Mahamadou Keïta, le congrès a été régulièrement convoqué. Explications : «Pour rappel, dans la salle de réunion en haut, sous la présidence du président Alou Keita, le 24 janvier,  l’ordre du jour de la réunion était le maintien des dates initiales du 8 et 9 février. Au regard de la situation, ce jour-là, il a été décidé que ce n’est pas possible de tenir le congrès les 8 et 9 février, de remettre le congrès aux 1er et 2 mars. C’était la dernière réunion qu’Alou a présidée ici. Le 4 janvier, avant cette réunion, les lettres de convocation avaient déjà été envoyées pour les 8 et 9 février. Elles ont été bel et bien signées par le président Alou Keïta», a-t-il martelé.

 

Mahamadou Keïta tire au clair certaines choses : «Certes, Alou est le président du parti, mais qu’on se le dise, un parti n’appartient pas à seul individu. Il y a des textes qui le régissent, et dans ce cadre, le statut du parti est très clair en son article 67 qui dit : les vice-présidents assistent le président et le remplacent par ordre de préséance. Si vous êtes empêché par des problèmes de famille, on partage ces problèmes, mais de là à dire que notre parti sera bloqué, il y a un pas à ne pas franchir. Ce sont les textes qui le disent, aucune organisation dans aucun pays du monde ne peut se résumer à une  personne. C’est vous dire que notre congrès a été convoqué régulièrement et on réfute toutes les allégations qui sont écrites de gauche à droite dans la presse».

 

Le 3ème secrétaire chargé des questions électorales et des jeunes s’est beaucoup appesanti sur le cas Modibo Sidibé. «Ne soyons pas ridicules ! Avant les événements de mars 2012, Modibo Sidibé allait être soutenu par des associations et certains partis politiques. Mais, par la volonté divine, les données ont changé : il fallait s’adapter. C’est ça aussi les hommes. C’est là où le parti a été mis sur les fonts baptismaux, le 3 mars 2013, par une assemblée générale constitutive. Il n’y a pas eu de congrès jusqu’à ce jour. C’est une assemblée constitutive qui a mis les organes provisoires en place. Et ce sont ces organes provisoires qui ont travaillé pour avoir les résultats que nous avons aujourd’hui. Tout le monde doit être félicité à commencer par le président Alou en passant par le 2ème vice-président Zou et Farouk. Le parti leur appartient à tous. Ils sont les pères fondateurs. Mais à un moment donné de la vie de toute structure, il peut y avoir des difficultés. En politique, les difficultés se débattent autour d’une table. Ce n’est pas un problème de personne, c’est un problème de conviction ! Je pense qu’au sein des Fare, la porte a toujours été ouverte et reste grandement ouverte… En temps opportun, on reparlera de ces choses qui ne se constituent pas l’objet de cette rencontre…», a conclu Mahamadou Keïta.

 

Propos recueillis par Diango COULIBALY

 

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