Informer et sensibiliser les députés de l’Assemblée nationale sur les bénéfices de l’analyse axée sur le genre et aider le Parlement à mieux intégrer le genre dans le processus de transition, sont les objectifs d’un atelier initié par le Réseau des femmes parlementaires (REFEP).
En partenariat avec le National Democratic institut (NDI), le Réseau des femmes parlementaires du Mali (REFEP) a initié un atelier de deux jours sur le thème : « la stratégie d’implication du genre dans le travail législatif durant la transition au Mali ». Selon Houleymatou Tamboura, Présidente du REFEP, cet atelier vise à renforcer les capacités de l’institution parlementaire et du réseau des femmes parlementaires, afin qu’ils prennent en compte le genre, au cours de la transition actuelle. « La transition malienne doit être une opportunité pour renforcer l’égalité genre au Mali », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Badié Hima, Représentant résident du NDI, a indiqué que l’implication de la dimension du genre est le processus d’évaluation et de prise en compte des femmes, des hommes et des autres groupes spécifiques dans tout projet, à tous les niveau et dans tous les domaines. Selon lui, ce concept recouvre des stratégies qui placent les questions de genre au centre des décisions de politique générale et des programmes, des structures institutionnelles et de l’allocation des ressources. « L’intégration des questions de genre dans le travail du parlement doit contribuer à une mise en œuvre et un contrôle efficace des politiques traitant des besoins et intérêts des hommes et des femmes », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter dans la perspective du développement, qu’il ne saurait y avoir d’avancées sans l’intégration du genre dans les politiques publiques. Il a estimé qu’en la matière, le rôle du parlement est essentiel. «
Le parlement dans sa fonction d’élaboration de la loi et de contrôle des politiques publiques, pourra ainsi prendre en compte les besoins des franges vulnérables de la société. Il veillera ainsi que les politiques publiques soient sensibles au genre », a-t-il conclu. En sa qualité de 2ème vice Président de l’Assemblée nationale et président de la séance, Assarid Ag Inbarcawane a estimé que la question genre est au centre d’un triple enjeu. Selon lui, elle présente d’abord, un enjeu sociétal pour réduire les inégalités, les facteurs d’exclusion et assurer un développement humain de qualité, ensuite un enjeu démocratique qui est celui de l’égalité en droits et en dignité des hommes et des femmes et enfin un enjeu économique, pour lever les entraves à la contribution économique des femmes et favoriser une croissance en faveur des populations pauvres et vulnérables.
Cependant, il dira que l’approche axée sur le genre est différemment perçue dans la société malienne. « A tort ou à raison, une frange importante de nos populations estime qu’à travers elle, l’on veut tout simplement écarter nos valeurs sociales, culturelles et religieuses », a-t-il indiqué. Avant d’inviter les législateurs a abordé la question de front. Pendant deux jours, après des communications suivies de questions réponses, les participantes prendront part aux travaux de groupes.
Assane Koné