Transition malienne : Dioncounda Traoré, l’homme de la situation

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Un homme de consensus et de conviction qui, au fil de la Transition, a démontré son engagement et son amour pour sortir son pays plongé dans la double crise sécuritaire et institutionnelle, depuis le 22 mars 2012. Il suffit de jeter un regard sur le passé de « l’homme providentiel », pour se rendre à l’évidence.

« Je crois plus en l’homme  qu’en l’Etat ». Cette belle formule d’Edouard Balladur qui nous invite à croire plus à la profession de foi de l’homme tout court qu’à celle de l’homme-institution empêtré dans les sables mouvants de l’Etat et du pouvoir,  s’applique bien au président de la République par intérim, le Professeur Dioncounda Traoré. En effet, dès son investiture, le 12 avril 2012, devant Dieu et les hommes, le président de la République par intérim annonce les couleurs et exprime son engagement pour recouvrer l’intégrité territoriale du Mali. «Nous préférons la paix mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons. Nous la ferons avec notre armée remise en condition et en confiance. Elle se battra entre les dunes, elle se battra sur les collines et dans la plaine et nous serons tous derrière elle jusqu’à la victoire finale, celle du Mali qui a recouvré tout son territoire et retrouvé sa laïcité. Ce combat, elle le mènera aussi avec le soutien de notre sous région et l’Afrique toute entière, elle le mènera avec l’aide et l’accompagnement de l’Union Européenne et de la Communauté Internationale ».

Resté égal à lui-même, dans son adresse à la nation du 22 septembre 2012, Dioncounda Traoré  mesure et insiste sur la gravité de la situation. Il sonne la mobilisation et la remobilisation de toutes nos énergies pour la libération de l’ensemble de nos régions occupées par des narcoterroristes en privilégiant la négociation mais en gardant la force comme alternative. « C’est tout le Mali qui se tient prêt pour cette mission historique avec en première ligne nos forces armées qui ont perdu une première bataille, il est vrai, mais qui ne peuvent perdre la guerre pour l’honneur, la dignité et la grandeur du Mali ».

Pour ce faire, il s’assume et décide de saisir le président en exercice de la CEDEAO d’une requête sollicitant l’appui de l’organisation sous-régionale pour recouvrer notre intégrité territoriale. Cette requête a curieusement suscité une campagne de désinformation et d’interprétations toutes plus fantaisistes et fallacieuses les unes que les autres. Mais, le président Dioncounda Traoré, sans se départir de sa sérénité légendaire et en bon pédagogue qu’il n’a jamais cessé d’être,  joue la balle à terre : « Cette requête a été faite en parfait accord avec la hiérarchie militaire et le Ministère de la Défense, et en parfaite intelligence avec le Premier ministre, chef du Gouvernement ».

Il continuera  à se battre contre les pseudos nationalistes – qui entretiennent une agitation permanente dans les rues de Bamako – pour que notre beau et cher pays, le Mali, enregistre non seulement le soutien actif de la CEDEAO, de l’Union Africaine mais aussi celui de l’Union Européenne, des Nations Unies, de la France, des Etats Unis d’Amérique, de la Chine, de la Russie et de nombreux autres partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Méthodique et patient

C’est ainsi que, sur initiative propre du président de République, de nombreuses et importantes rencontres ont été consacrées à la situation dans notre pays. A l’issue desquelles, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté, le 11 octobre 2012, la résolution 2071 (2012) sous le chapitre VII qui autorise le Secrétaire général des Nations Unies à donner suite à la demande du président Dioncounda Traoré pour le déploiement d’une force militaire internationale dédiée à la reconquête des régions occupées du Nord aux côtés de nos forces armées et de sécurité.

Dans le prolongement de la résolution 2071 (2012), s’est tenue, ici même à Bamako en novembre dernier, la 11ème réunion extraordinaire des Chefs d’Etat major de la CEDEAO, élargie aux experts militaires de la force en attente de l’Union Africaine, des Nations Unies et des pays partenaires. Cette réunion de haut niveau a élaboré un concept d’opération harmonisé (CONOPS) qui fixe les axes stratégiques de l’intervention militaire dans notre pays. Enfin, la Résolution 2085 du 19 décembre 2012 du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant le déploiement des forces militaires internationales au Mali fournira la légalité dont certains de nos amis comme la France avaient impérativement besoin pour aider notre pays à se libérer.

Méthodique et très patient, le président Dioncounda Traoré qui croit au Mali et qui n’entend point se « dérober à son destin », continuera à se battre de toutes son énergie pour déclencher le processus de libération de nos régions occupées par les terroristes, aidé en cela par la faute stratégique fatale commise par ces derniers à Konna.

Face aux multiples agitations des pseudos nationalistes à Bamako et au beau discours des fonctionnaires onusiens, le Chef suprême des armées, Dioncounda Traoré, monte à nouveau sur le ring et  recadre le débat. « Je puis vous assurer d’une chose, c’est que le Mali n’attendra pas des mois comme certains semblent le préconiser. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles. Elle sera aux avant postes et elle se prépare activement conformément à sa vocation à entreprendre dans un avenir proche la reconquête de notre dignité comme Etat et de notre souveraineté comme territoire. Telle est sa mission historique et elle ne s’y dérobera pas ».

Initiatives salutaires

Après l’épisode accidentel de l’avènement du très contesté Cheick Modibo Diarra à la Primature, le président Traoré reprend la main et multiplie les initiatives diplomatiques. Le nouveau Premier ministre, Diango Cissoko et son jeune et dynamique ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Tieman Hubert Coulibaly, montent au front. Ils se rendent chez tous les amis du Mali pour porter le message du président de la République qui se résume en deux points : libération des zones occupées et organisation d’élections libres et transparentes le plus tôt possible.

Le président Traoré n’a eu de cesse de proclamer son attachement à la paix : « La guerre n’est pas notre choix. Notre choix, c’est la paix, encore la paix et toujours la paix ». Malgré ses efforts inlassables, alors que les terroristes du Nord attaquaient dans l’après-midi du lundi 07 janvier 2013 les positions avancées de nos forces armées et de sécurité aux alentours de Konna, dans le cercle de Douentza, au même moment, « les Djihadistes du Sud », avec la complicité de l’ancienne junte, occupaient les rues de Bamako et de Kati pour exiger de Dioncounda Traoré, la tenue des concertations dites nationales et souveraines. En véritable président normal et responsable, il sollicite et obtient l’appui de son homologue français. Il déclare la guerre totale. « Si on nous impose la guerre, nous la ferons de façon implacable et nous porterons une riposte cinglante et massive à nos ennemis ».

En fin stratège, le Pr. Traoré décrète l’état d’urgence le vendredi 11 janvier dernier pour freiner l’ardeur des groupuscules qui commençaient à faire la loi à Bamako. Cette mesure qui restreint les libertés lui permet de donner tous les moyens à l’Etat pour conduire les opérations militaires de défense et de reconquête de la patrie en danger.

Et sous sa houlette, le gouvernement a adopté le projet de Feuille de route de la Transition à l’occasion d’un Conseil Extraordinaire des Ministres tenu le 25 janvier dernier. En cela, le Conseil des Ministres a été suivi par l’Assemblée nationale qui a, à son tour, adopté le même document le 29 janvier.

Le président de la République par intérim fait donc coup double. D’une part, il tourne définitivement une longue page d’inertie et de valse-hésitation qui semblait être le leitmotiv du jeu politique national. D’autre part, il honore une promesse tenue lors d’une de ses adresses à la nation, tout comme il répond aussi aux souhaits des partenaires techniques et financiers du Mali qui avaient fait de cette question une conditionnalité majeure pour la reprise de leur coopération.

Sans risque aucun de se tromper, on peut affirmer que le capitaine du bateau Mali s’appelle Pr. Dioncounda Traoré ; il tient fermement la barre du navire qu’il entend conduire à bon port.  Avec l’accompagnement de la communauté internationale.

 

Sambourou Cissé

 

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3 COMMENTAIRES

  1. On a besoin d’un président qui exprime les aspirations du peuple mais Dioncounda ne le fait pas; il faut qu’il dit aux français que les maliens dans leur majorité ne veulent pas négocier avec le MNLA tant que ce dernier n’est pas désarmé comme l’a dit Mamadou Issoufou du Niger, un vrai président

  2. Ce matheux t’a essentiellement à l’usure, laissant à l’ennemi apparemment toute la voie jusqu’à ce que tu te fracasses sur le mur…

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