Transition : l’inévitable escalade entre Choguel K. Maïga et la classe politique

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Jouer à la ruse a forcément un prix. Face à malin et demi, le malin termine toujours sa course dans le ravin. Si personne ne semble se préoccuper pour Choguel qui est un habitué des ravins politiques, le fait de vouloir entraîner le Mali dans son sillage change la donne.

Même s’il est dit qu’un homme qui sait se rendre heureux avec une simple illusion est infiniment plus malin que celui qui se désespère avec la réalité, l’histoire de Choguel nous rappelle celle du renard dont les marchés regorgent la peau malgré le fait qu’il soit très malin.

Confondant la République à une raie publique au service d’un clan, le Premier ministre M5 ne cesse d’accentuer le fossé entre Maliens. Son entêtement et sa vision unilatérale des choses sont entrain de maintenir notre pays dans l’impasse. Il aurait dû savoir que la malice peut bien obscurcir la vérité sans jamais l’atteindre.

Depuis la nomination du messager de la rue à la Primature, le recul est patent, même pour la crème du M5. Pour l’instant, seul Assimi Goïta semble naïf au point de croire à la bonne foi et à la justesse du cap solitaire de son bouée de sauvetage issu de la rue. Adepte des shows médiatisés, il n’a pas dérogé à la tradition lors de sa rencontre du vendredi avec la classe politique.

En plus d’avoir fait infiltrer et infester la rencontre de micro-partis à sa solde, le crépusculaire politique s’est livré à un exercice d’auto satisfaction qui faisait sourire dans la salle. Comment le Mali a pu tomber aussi bas ? S’interrogeait l’assistance médusée par les verbiages du recordman des virements et revirements en si peu de temps. Bonjour l’escalade !

Puisque le ridicule n’est plus de ce pays, le bouillant ex-seigneur de la rue a décidé que l’histoire du CNT appartient au passé. Il ne s’est pas trompé puisqu’il a changé de statut entre-temps. Sans surprise, il aurait pu dire que les morts des évènements tragiques ne sont pas morts, mais qu’ils se sont juste transformés en escaliers sous ses pieds pour contourner l’ascenseur de la démocratie. Sur les traces de certains de ses prédécesseurs dans le mépris et l’arrogance pour les autres, Dr. Choguel Kokalla Maïga joue avec le feu.

La réponse très adaptée et pédagogique d’Amadou Koïta sur place et la déclaration des partis et regroupements politiques du cadre d’échange pour une transition réussie donnent le ton d’une escalade inévitable à la douleur de l’indifférent Assimi Goïta. Un arbitre qui jette son sifflet en plein match est plus coupable que le joueur qui commet la faute. Espérons que le colonel muet ne l’apprenne pas trop tard, car le silence ne peut gouverner un pays en crise.

Il se dit que les religieux désormais unis vont bientôt emboîter le pas à la classe politique. La société civile s’est déjà prononcée pour le respect du délai de la transition. D’ici là, l’organe unique de gestion des élections, les assises de la refondation et le réaménagement du calendrier électoral continuent de semer la discorde.

Discorde sur laquelle, l’homme de la rue, pris en otage par ses ambitions, semble compter pour s’éterniser. Troublante coïncidence, tous les points d’achoppement mettent en jeu des milliards. Qui veut se servir avant sa disparition politique programmée ? Les prochains jours nous en édifieront. À suivre !

Mamadou COULIBALY      

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