Transition : Le gouvernement peut compter sur le regroupement des commerçants

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Le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, a rencontré mardi dans la salle de conférence de la Primature, le Regroupement des commerçants du Mali, conduit par son président. Soya Golfa et ses camarades étaient venus réitérer leur engagement à apporter leur pierre à la construction du Mali nouveau, en soutenant la Transition.

Cette rencontre qui a mobilisé l’ensemble des représentants du regroupement des commerçants du Mali, était une réponse des autorités de la Transition à leur sollicitation, pour exprimer leur frustration. Car, ils s’estiment marginalisés dans les débats qui portent sur la vie de la Nation.

Né des cendres du Syndicat des commerçants du soudan français en 1947, le Regroupement des commerçants maliens est la première organisation faîtière du Mali. Il réunit en son sein, tous les ténors de l’économie malienne. Malgré son rôle essentiel dans la stabilité politique, sociale de notre pays de par sa position stratégique, sa voix est inaudible dans la gestion des affaires de l’État.

«Nous n’avons pas l’habitude de nous faire entendre, mais nous œuvrons dans l’ombre pour résoudre beaucoup de problèmes au Mali», a fait savoir Soya Golfa. Il a estimé que cette fois, avec la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, lui et ses camarades doivent apporter leur pierre à la construction du Mali nouveau, en soutenant la Transition. C’est ce message que le regroupement a adressé au Premier ministre.

En retour, Dr Choguel Kokalla Maïga a répondu que cette attitude de la part de ses interlocuteurs ne l’a pas surpris. Car, a argumenté le chef du gouvernement, le Regroupement des commerçants du Mali est la seule organisation qui a été loyale à tous les régimes. «Vous avez toujours travaillé pour la stabilité et le bonheur de ce pays dans la discrétion», a salué le locataire de la Primature, ajoutant que ses interlocuteurs du jour sont les poids lourds de notre économie. Et, que leur voix compte dans la bonne marche du pays.

«Aujourd’hui, si vous voulez faire tomber un pouvoir, vous n’avez pas besoin de prendre des armes. Il faut tout simplement multiplier par trois ou quatre le prix des denrées alimentaires», a déclaré Choguel Maïga, pour illustrer le rôle de pilier que joue l’organisation dans l’équilibre socioéconomique de notre pays.

Le Premier ministre a ensuite égrainé les difficultés qui l’assaillent dans la conduite des affaires publiques depuis son arrivée à la Primature. «Je me sentais comme dans un champ de mine (grèves à répétition des syndicats, contestation de l’organe unique, refus d’aller aux Assises nationales de la refondation, etc.)», a-t-il déploré. Mais, a assuré le chef du gouvernement, cela ne fera pas changer de cap à son équipe. Selon lui, la légitimité de l’exécutif actuel réside dans la mise en œuvre des revendications dont il est issu.

Après le problème sécuritaire, la principale préoccupation des Maliens aujourd’hui, c’est le prix des denrées alimentaires et leur alimentation au quotidien, a reconnu Dr Choguel Kokalla Maïga. À cet effet, les autorités de la Transition ont sollicité l’accompagnement du Regroupement. «Même si vous avez tous les partis politiques avec vous, si vous n’avez pas le monde des affaires, vous n’êtes pas tranquille», a dit le Premier ministre.

Tout en saluant la tenue de cette rencontre, le chef du gouvernement a invité les commerçants maliens à participer aux travaux des Assises nationales de la refondation (ANR) qui se tiendront en décembre prochain. Pour lui, ce sera l’occasion pour eux de faire entendre leur voix et d’inscrire leurs noms dans le livre d’Histoire du Mali nouveau qui s’écrit en ce moment.

Cheick Amadou DIA

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